La notion de « tendre amitié » est utilisée à de nombreuses reprises dans la Clélie des Scudéry. Elle est définie dès la première partie, parue en 1654 :
La tendresse est une qualité si nécessaire à toutes sortes d’affections qu’elles ne peuvent être agréables ni parfaites si elles ne s’y rencontrent. – Je comprends bien, répliqua Clélie, qu’on peut dire une amitié tendre, et qu’il y a même une notable différence entre une amitié ordinaire et une tendre amitié; mais Sozonisbe, je n’ai jamais entendu dire une tendre amour.
[…]
Je vous serai infiniment obligée, si vous me faites voir la véritable différence d’une amitié ordinaire à une tendre amitié.. – Elle est si considérable, répliqua Clélie, qu’on peut dire hardiment qu’il y en a presque moins entre l’indifférence et l’amitié ordinaire qu’entre ces deux sortes d’amitié.
( p. 203-206)