Les embrassements sont en principe proscrits des salutations polies.
Le Traité de civilité d’Antoine Courtin stigmatise ces pratiques :
il y en a qui rient à tout le monde, qui caressent, qui louent, qui baisent, qui étouffent les gens, comme les singes à leurs petits, à force de les embrasser.
( p. 326)
Les Italiens exploiteront à leur tour les vertus comiques des embrassements exubérants. Les notes de Biancolelli décrivent, pour le spectacle « Ma maîtresse est préférable à toute chose », joué dans les années 1660 au Palais-Royal, le jeu de scène suivant :
il jette la valise à terre et vient m’embrasser en m’appelant son beau-frère. […]puis il me dit « Mais ta soeur n’avait-elle pas eu d’un premier mariage un fils que l’on appelait Fortelin ? » Je lui dis que oui. « Eh bien, ce Fortelin a épousé ma nièce ». Alors je jette la valise à bas et nous recommençons nos embrassements.
(éd. D. Gambelli, Arlecchino a Parigi. Lo scenario di Domenico Biancolelli, Rome, Bulzoni, 1993, t. II, p. 391)