Dans Les Amours de Diane et d’Endymion (1657) de Gabriel Gilbert, le héros est confronté à une apparition surnaturelle de Mercure, qui l’invite à modifier son comportement s’il ne veut pas encourir le plus grand péril :
ENDYMION
Mais quelqu’un vient ici de la troupe immortelle.
MERCURE
Où vas-tu téméraire?
ENDYMION
Où la gloire m’appelle.
MERCURE
Je suis le messager fidèle et glorieux,
Qui porte dans les airs l’ordre sacré des dieux ;
Le monarque éternel de la céleste bande,
Par la voix de Mercure aujourd’hui te commande,
D’étouffer dans ton coeur tes orgueilleux souhaits,
Et d’adorer ma soeur sans l’oser voir jamais ;
Obéis en tremblant aux décrets de mon père.
ENDYMION
Deux grandes déités que lui-même révère,
Le destin et l’amour dont il ressent les lois,
M’empêchent d’obéir à ta divine voix.
MERCURE
Le dernier des mortels ose avoir l’arrogance,
De mépriser du Ciel la suprême puissance,
Berger crains le courroux du monarque des dieux.
ENDYMION
Porte-lui ma réponse, et me laisse en ces lieux.
(III, 3, p. 46-47)