Le chapitre VIII de La Politique du prince (1654) de La Mothe le Vayer est intitulé « De la bonté d’un monarque ».
Le plus grand éloge qu’on puisse donner à un souverain est plutôt fondé sur sa bonté que sur son pouvoir, puisque la plus grande diffamation n’est pas d’être faible, mais méchant; ce que signifie le mot de tyran, le plus odieux dont il puisse être persécuté. Cela étant, il lui importe merveilleusement de fonder sa réputation sur cette même bonté, parce que la renommée d’un prince qui peut être bonne ou mauvaise, ne manque jamais d’être immortelle.
(éd. des Oeuvres de 1756, I, 2, p. 340)
Sa bonté se doit étendre jusque ceux mêmes qui en sont le moins dignes, comme celle du ciel envoie sa rosée et ses influences aussi bien sur le champ des impies que sur celui des justes.
(p. 343)