L’expression « rude joueur », sans doute désuète en 1663 (elle est employée à l’époque de Malherbe et d’Honoré d’Urfé) avait été reprise dans le style burlesque par Paul Scarron (1) et par D’Assoucy (2).
La Bruyère reprendra en l’adaptant ce passage de la Critique de l’Ecole des femmes (3).
(1)
Quand Aeneas avec Aceste
De ce rude joueur de ceste
Qui ne faisait point de quartier
Vinrent le coeur dulcifier […]
(Le Virgile travesti [1648], livre V, éd. de 1858, p. 190)
(2)
Il s’en faut bien que celui qui gagna jusqu’à ma chemise fut un si rude joueur.
(Charles d’Assoucy, Aventures burlesques, éd. de 1858,
p. 185)
(3)
Que vous êtes, M. de Vigneul-Marville, un rude joueur en critique, et que je plains le pauvre M. de la Bruyère de vous avoir pour ennemi !
(La Bruyère, Caractères, éd. de 1733, p.415)