Qu’on lui donne du vin

« Une chaise et un couvert, vite donc. (À Sganarelle.) Allons, mets-toi à table. – Monsieur, je n’ai plus de faim. – Mets-toi là, te dis-je. À boire. À la santé du Commandeur, je te la porte, Sganarelle. Qu’on lui donne du vin. – Monsieur, je n’ai pas soif. – Bois et chante ta chanson pour régaler le Commandeur. – Je suis enrhumé, Monsieur. – Il n’importe, allons. Vous autres venez, accompagnez sa voix.- Dom Juan, c’est assez, je vous invite à venir demain souper avec moi, en aurez-vous le courage? »
Don Juan ou le Festin de pierre, IV, 8

La réception de la statue se déroule selon des étapes semblables dans

Le Festin de pierre de Dorimond (1)
Le Festin de pierre de Villiers (2)
– les Notes de Biancolelli sur le Festin de pierre (3)

 

 


 

(1)

DOM JUAN
Viens, Briguelle, apporte-nous du vin.

 

BRIGUELLE
Il est proche de vous, Monsieur.

 

DOM JOUAN, ayant du vin.
Âme poltronne,
Si tu me fais lever… ah, coquin ! tu t’étonnes.
Mange.

 

BRIGUELLE
Je suis sans faim, puis je suis demi-mort.

 

DOM JOUAN
Chante donc.

 

BRIGUELLE
Que je chante à la fin de mon sort ?
Je ne suis pas un cygne, et je suis catholique.

 

DOM JOUAN
Impertinent poltron dans sa terreur panique.

 

L’OMBRE
C’est assez, Dom Jouan, je suis fort satisfait
De la réception qu’aujourd’hui tu m’as faite.
Je ne t’ai pas manqué, j’ai tenu ma promesse,
Mais te voyant rempli de tant de hardiesse,
Ce soir, je te convie à manger avec moi.

 

DOM JOUAN
Eh bien ! je m’y rendrai, toujours exempt d’effroi.
(V, 2)

 

(2)

DOM JUAN
[…]
Je vais prendre ce verre et boire à ta santé.
Ho, Philipin !

 

PHILIPIN
Monsieur.

 

DOM JUAN
À toi ! je te la porte.

 

PHILIPIN
Moi, je ne boirai plus, ou le Diable m’emporte.

 

DOM JUAN
Dis donc à notre Esprit qu’il me fasse raison.

 

PHILIPIN
Vous vous moquez, Monsieur.

 

DOM JUAN
Je parle tout de bon.

 

PHILIPIN
Oui ! les morts boivent-ils ?

 

DOM JUAN
Eh bien ! dis-lui qu’il mange,
Et puis tu chanteras des vers à sa louange.

 

PHILIPIN
Ah ! vous avez dessein de me faire enrager ?
A-t-on jamais vu mort ni boire ni manger ?

 

DOM JUAN
Eh bien ! approche donc et me tiens compagnie.

 

PHILIPIN
À moi n’appartient pas tant tant de braverie.
Esprit, si vous vouliez un peu vous sustenter…

 

L’OMBRE
Ah ! j’ai bien d’autres mets dont je m’en vais goûter ;
Ils seront éternels, mais ce bien périssable
Ne durera qu’autant que tu seras à table.

 

DOM JUAN
Eh bien, à ce défaut, prends ton luth, Philipin.

 

PHILIPIN
Mon luth n’est pas d’accord.

 

DOM JUAN
Dépêchez-vous, faquin,
Il faut bien régaler l’Ombre de quelque chose.

 

PHILIPIN
Dites-moi, chanterai-je en vers ou bien en prose ?

 

DOM JUAN
Dis ces vers que tu fis quand je me dérobai…

 

PHILIPIN
Ceux qui sont sur le chant de Pyrame et Thisbé : Je le veux bien.

 

DOM JUAN
Surtout, chante-lui ma victoire,
Tu pourras à loisir, après, manger et boire.
(V, 2)

 

(3)

Mon maître m’ordonne de manger…
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et me relève.

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