Dans Le Menteur (1644) de Pierre Corneille, un dialogue au contenu similaire était développé entre le héros et son père :
GERONTE
Etes-vous gentilhomme ?
DORANTE
Ah ! Rencontre fâcheuse !
Etant sorti de vous, la chose est peu douteuse.
GERONTE
Croyez-vous qu’ il suffit d’ être sorti de moi ?
DORANTE
Avec toute la France aisément je le croi.
GERONTE
Et ne savez-vous point avec toute la France
D’où ce titre d’ honneur a tiré sa naissance,
Et que la vertu seule a mis en ce haut rang
Ceux qui l’ ont jusqu’à moi fait passer dans leur sang ?
DORANTE
J’ignorerais un point que n’ ignore personne,
Que la vertu l’ acquiert, comme le sang le donne ?
GERONTE
Où le sang a manqué, si la vertu l’ acquiert,
Où le sang l’ a donné, le vice aussi le perd.
Ce qui naît d’ un moyen périt par son contraire ;
Tout ce que l’ un a fait, l’ autre peut le défaire ;
Et dans la lâcheté du vice où je te vois,
Tu n’ es plus gentilhomme, étant sorti de moi.
(V, 3, p. 108-110)