Le jeu de mot sur « poires d’angoisse » et « poires molles » se trouvait déjà dans la » Réponse d’Acante » (1664) de Paul Pellisson, poème proposant un remerciement ingénieux à un cadeau de fruits :
Ces poires à la robe d’or
Si mignonnes, si parfumées,
Ces deux poires nos bien aimées,
Et dont vous faisiez tant de cas,
Ces poires ne sont plus, hélas,
Ou ne sont plus que poires d’angoisse;
[…]
Vos lois, vos sévères paroles
Car ce n’étaient pas poires molles […]
(éd. des Poésies de 1735, livre IV, p. 120)
Dans le prologue de sa comédie des Contents (1584), Odet de Turnèbe avait fait un usage grivois de l’expression « poires molles » :
Je laisse à penser à tout bon entendeur si les dames curieuses comme celles de Paris se contentent de poires molles et de peu de paroles. Encore qu’à la vérité elles aient l’esprit vif et la capacité de leur entendement si grande que c’est un gouffre et abîme, duquel on ne peut bonnement trouver le fond.