Pendable après les avoir faits

« Hors qu’un commandement exprès du Roi me vienne,
De trouver bons les vers, dont on se met en peine,
Je soutiendrai, toujours, morbleu, qu’ils sont mauvais,
Et qu’un homme est pendable, après les avoir faits. »
Le Misanthrope, II, 6, v. 769-772

On trouve la même idée

 

– dans une lettre non datée de Racan à Chapelain, contenue dans le Recueil Conrart :

Je me suis ressouvenu de ce que disait Malherbe à ceux qui lui montraient de méchants vers pour en avoir son avis. Après leur avoir demandé s’ils étaient condamnés à faire des vers ou à être pendus, il leur disait qu’à moins de cela ils n’en devaient point faire, et qu’il ne fallait jamais hasarder sa réputation que pour sauver sa vie.
(éd. de 1857, t. I, p. 344)

 

– dans un passage de la Vie de Malherbe (1672) de Racan :

Un homme de robe longue, de condition, lui apporta des vers assez mal polis, qu’il avait faits à la louange d’une dame, et lui dit, avant de les lui montrer, que des considérations l’avaient obligé à faire ces vers. M. de Malherbe les lut avec mépris, et lui demanda, après qu’il eut achevé, s’il avait été condamné à être pendu ou à faire ces vers-là, parce qu’à moins de cela il ne devait point exposer sa réputation en produisant des ouvrages si ridicules.
( p. 16) (1)

 

(1)
Source : A. Counson, « La critique d’Alceste », Revue d’Histoire Littéraire de la France, XVIII (1911), p. 338.

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