Le terme de « paladin » fait souvent l’objet de considérations ironiques dans la littérature mondaine.
Il est présenté comme un titre grandiloquent dans les Lettres de Voiture
Je voudrais bien que l’envie de venir ici eût pris au paladin, car je ne le saurais appeler plus magnifiquement, et il faut avouer que personne ne peut être si ingénieux que vous à lui trouver de beaux titres et certainement il ne saurait trouver de meilleure occasion.
(Lettre XLIV, éd. de 1668, p. 98)
Il est associé à l’univers merveilleux des romans de chevalerie dans le dialogue « S’il faut qu’un jeune homme soit amoureux » de Voiture :
Ce seront des cavaliers sans reproche que nous examinerons, des gens du bon temps, des preux que leurs beaux faits ont élevés au-dessus des autres, en un mot des amants du siècle où rien au monde n’était si grand que notre cour, où Charlemagne tenait l’empire d’Orient, et comptait presque les journées de son règne par le nombre de ses victoires, où les paladins conservaient la justice, protégeaient les veuves, défendaient les orphelins, exterminaient les méchants, et enfin faisaient avec leurs épées plus de bien aux hommes que les plumes de Platon et d’Aristote n’en ont écrit. Ce seront même ces paladins , si vous voulez, qui paraîtront. Ce sera Roland le plus brave du camp chrétien, afin de ne nous point mêler avec ces rois de l’orient et du midi, avec ces Agricans, ces Gradastes, ces Mandricarts, ces Rodomonts, ces Ferragus et tant d’autres que le Boiard et l’Arioste nous dépeignent outrés d’amour.
(éd. de 1663, p. 166-167)