On loue aujourd’hui tout le monde

« Eh ! Madame, l’on loue, aujourd’hui, tout le monde,
Et le siècle, par là, n’a rien qu’on ne confonde ;
Tout est d’un grand mérite également doué,
Ce n’est plus un honneur, que de se voir loué ;
D’éloges, on regorge ; à la tête, on les jette,
Et mon valet de chambre est mis dans la Gazette. »
Le Misanthrope, III, 5, v. 1069-1074

Ce thème est développé chez La Mothe le Vayer (« j’ai conçu, pour vous, une estime incroyable » et « au premier faquin il court en faire autant ») et dans les Nouvelles Nouvelles (1663) de Donneau de Visé :

Vous êtes cause, repartit Ariste à Clorante, aussi bien que beaucoup d’autres, de cet abus que l’on voit tous les jours augmenter de plus en plus dans le monde. Les applaudissements se donnent présentement par complaisance, et peu de personnes approuvent aujourd’hui ce qu’elles louent; chacun craint de passer pour ridicule, en n’approuvant pas ce qu’il entend approuver par un autre, chacun parle contre son sentiment, et aide de la sorte à se tromper soi-même.
( t. III, p. 213)

 

(voir aussi L’Amour médecin : « le vain encens qu’ils souhaitent »)

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