La proposition de Célimène correspond à une faveur particulière de l’amitié, qu’on trouve décrite dans le recueil Divers Portraits, dit « de Mademoiselle », publié en 1659 :
Une des choses que je souhaiterais avec le plus de passion, ce serait de trouver une personne également amie et raisonnable, qui voulût établir avec moi ce commerce, de nous dire aussi librement nos mauvaises qualités que les bonnes, et d’être assurée d’une fidélité entière à n’en rien cacher ; car j’aime en mes amies la vérité, et non la flatterie.
(éd. de 1860, p. 39) (1)
Au tome III de ses Nouvelles nouvelles, Donneau de Visé avait fait le même constat que Célimène :
C’est une vérité dont je ne puis douter que ceux qui nous font connaître nos défauts, de quelque manière qu’ils le fassent, sont nos véritables amis, et que ceux qui, par une complaisance blâmable, nous flattent et trouvent toutes nos actions bien faites, font l’office de nos ennemis.
(p. 334)