Ne sais-tu pas bien ce que je veux dire

« – Hé là, ne sais-tu pas bien ce que je veux dire? – Non. – Morgué je t’aime. »
Georges Dandin, II, 1

Dans L’Amant qui ne flatte point de Hauteroche, comédie contemporaine de Georges Dandin (première représentation au début juillet 1668; privilège du 5 décembre 1668; achevé d’imprimer du 14 février 1669) figure également une scène de séduction entre valets, dans laquelle le « lutinage » joue une rôle important :

PHILIPIN
Tu n’as pas lieu de douter de ma flamme.

 

FLORENCE
Non…

 

PHILIPIN, la voulant caresser :
Tu me fais tort, car…

 

FLORENCE
Ah ! tu fais la bonne âme.
Pourquoi tant de raisons qu’on ne demande pas ?

 

PHILIPIN
C’est que je veux surtout éviter l’embarras,
Et rendre par mes soins la chose plus croyable;
Car je t’aime toujours, ou je me donne au diable.

 

FLORENCE
Sans mentir ?

 

PHILIPIN

Sans mentir.

 

FLORENCE
Le dis-tu de bon coeur ?

 

PHILIPIN
En veux-tu quelque preuve ?

 

FLORENCE
Oui.

 

PHILIPIN, la prenant par la main :
Viens.

 

FLORENCE le repousse :

 

PHILIPIN
Te fais-je peur ?

 

FLORENCE
Que veux-tu ?

 

PHILIPIN
Te baiser.

 

FLORENCE
La preuve en est un peu forte.

 

PHILIPIN
Dans les occasions, ventrebleu, je m’emporte.

 

FLORENCE
Trêve d’emportements; il suffit, je te crois.

 

(Théâtre de Noël Le Breton, sieur de Hauteroche, 1772, t. I, p. 38-39)

Le moteur de recherche fonctionne par co-occurence, par exemple, la saisie femmes superstition, affichera uniquement les fiches qui comportent les deux termes, et non toutes les pages qui comportent chacun des termes.