Dans le Polyandre (1648) de Charles Sorel, Madame Ragonde commet un geste semblable :
Aussitôt que Madame Ragonde avait cessé de parlé, elle avait cherché des yeux, sa petite servante qui s’était assise à terre derrière la porte, et ayant appuyé sa tête contre un tabouret s’était si bien endormie, que sans un petit barbet qui se mit à japper après elle, elle ne se fût pas réveillée, encore fallut-il qu’il y employa quelque effort, lui ayant tiré sa cale hors de la tête avec les dents. Cette fille niaise fut si surprise de se voir décoiffée, qu’elle se mit à pleurer, et d’un autre côté sa maîtresse augmenta bien son deuil, ayant commencé de la crier d’avoir été si nonchalante et si endormie ; et pour ce qu’ayant repris sa cale, elle employait trop de temps à se recoiffer, elle lui dit encore cent naïvetés, lui reprochant qu’elle était longue et maladroite à tout ce qu’elle faisait ; qu’elle lui ferait perdre là beaucoup de temps, et qu’elle mettrait son souper au feu une heure plus tard que de coutume, et que cela serait cause qu’elle se trouverait mal de ne pas souper à l’ordinaire.
( p. 379-380)