Cet extrait de lettre concernant le Ballet des Muses est tiré d’un des courriers (dispacci) envoyées plusieurs fois par semaine au Doge de Venise par Marcantonio Giustiniani, ambassadeur vénitien en France. Les dispacci conservés à l’Archivio di stato de Venise couvrent la période allant du 4 janvier 1667 au 21 février 1668.
(texte repéré et décrit par Tristan Alonge)
Lettre du 15 février 1667 (1666 pour le calendrier vénitien)
La sera volse la Maestà sua farci godere il dilettevole e pomposo trattenimento del balletto, nel quale più volte danzò il Rè cangiante forme d’habiti, vestito finalmente alla spagnuola comparve, e si mostrò in quella danza si enclito, e nel battere le castagnuole si franco che il signor ambasciator La Fuentes assicuro’ non aver veduto in Spagna chi avanzi quella maestà nella grazia e nella maestria di ballare. Terminato con universale admirazione et applauso il balletto, volse la maestà sua honorare gli ambasciatori et altri ministri col fermarli alla cena in Palazzo.
(F.68 recto-68 verso) (transcription effectuée par Tristan Alonge)
Traduction :
Le soir Sa Majesté voulut nous faire profiter de l’agréable et fastueux divertissement du ballet, au cours duquel le Roi dansa à plusieurs reprises, en changeant de type d’habit ; il apparut finalement déguisé à l’espagnole, et il se montra dans cette danse tellement habile, et tellement virtuose dans l’art de jouer des castagnettes que Monsieur l’Ambassadeur La Fuentes assura qu’il n’avait jamais vu en Espagne personne qui dépassât Sa Majesté quant à la grâce et l’aisance dans la danse. Après la conclusion du ballet dans l’admiration et les applaudissements universels, Sa Majesté voulut honorer les ambassadeurs et les autres ministres en les faisant rester au Palais pour le dîner.
(traduction proposée par Tristan Alonge)