Mal morigéné

« Il faut que tu sois bien mal appris, bien lourdaud, et bien mal morigéné, mon ami, puisque tu m’abordes sans ôter ton chapeau. »
La Jalousie du Barbouillé, sc. II

Un début de scène semblable, mettant en présence un pédant et un personnage désireux d’obtenir de lui des informations, avait été mis en oeuvre dans la comédie érudite italienne Il fedele (1576) de Luigi Pasqualigo (1)

– traduite par Larivey sous le titre Le Fidèle (1611) (2)
– également exploitée par Molière dans
– *Les Femmes savantes (« une insolence à nulle autre pareille »)
– *Le Bourgeois gentilhomme (« quasi mortis imago »)

 

Le terme « morigeré / morigerato » fait partie du vocabulaire du pédant de la comédie érudite italienne. On le relève ainsi dans la première scène de la Costanza (1565) de Girolamo Razzi (3)

 

 


 

(1)

PANFILA :
Il signor Fedele sono in casa ?

 

ONOFRIO :
Femina proterva, rude, indocta, imperita, nescia, indiscreta, inculta, inurbana, mal morigerata, ignorante, ch’ t’ha insegnato a parlar in questo modo ?
(II, 14, éd. de 1589, p. 40)

 

(2)

BABILLE :
Le Seigneur Fidèle sont-ils en la maison ?

 

M. JOSSE :
Femina proeterva, rude, indocte, impérite, ignare, indiscrète, incivile, inurbaine, mal morigérée, ignorante, qui t’a enseigné à parler en cette façon ?
(II, 14)

 

(3)

Tu immorigerato, senza havermi tantillo di rispetto, mi fai ogni mattina la seranata in su quel suono.

( éd. de 1565, I, 1, p. 2) :

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