La formule était réitérée à des nombreuses reprises dans l’ouvrage intitulé Dieu seul, ou l’Association pour l’interêt de Dieu seul (1662) d’Henri-Marie Boudon :
Chacun fera ce qu’il voudra, mais pour moi, je suis résolu, tant que j’aurai une mémoire, de penser à l’intérêt de Dieu, au pur amour, à Dieu seul .[…] Tout mon plaisir, toute ma satisfaction, tous mes soins seront de dire partout, « Dieu seul, Dieu seul, Dieu seul ».
(éd. de 1825, p. 14-15)
Ces dérèglements arrivent de ce qu’on n’est pas bien fondé sur la sainte haine de soi-même, qui nous porte en toutes choses à nous fuir, à nous éloigner de nous-mêmes, à ne rechercher jamais notre propre intérêt, mais l’intérêt de Dieu seul.
(ibid., p. 27)
L’âme donc, qui sera fidèle à cette règle, n’aura plus d’autres desseins, plus d’autres vues que le seul intérêt de Dieu seul ; en sorte qu’en tout ce qui se présentera, soit pour le temporel, soit pour le spirituel, aussitôt elle regardera ce que l’on peut y faire pour l’intérêt de Dieu ; mais pour les siens, pour les intérêts propres des autres créatures, nous l’avons déjà dit, on ne les doit regarder que comme l’horreur des horreurs.
(ibid., p. 43)
C’est Dieu seul donc qu’on regarde dans le salut du prochain et dans le sien propre. oh ! que c’est une bonne chose et juste de dire : »Je veux me sauver, je veux faire mon salut, car il y va de l’intérêt de Dieu que l’on se sauve, que l’on fasse son salut ; mais j’aimerais mieux tout d’un coup ne penser qu’à la gloire et à l’intérêt de Dieu seul et penser et dire : « Je veux glorifier Dieu, je veux chercher les intérêts de Dieu, je suis au monde pour Dieu, c’est pour lui que je dois vivre, et dans le temps et dans l’éternité.
(ibid., p. 103)