Les propos de Mascarille font allusion à la parabole évangélique du serviteur inutile (Matthieu 25, 14-30).
Le maître de maison,
15. ayant donné cinq talents à l’un, deux à l’autre et un à l’autre, selon la capacité de chacun, il partit aussitôt.
[…]
A son retour, il découvre qu’un des serviteurs n’a pas fait fructifier son talent :25[…]j’ai été cacher votre talent dans la terre, le voici.
(Le Nouveau Testament de Notre Seigneur Jésus Christ, traduit en franc?ais selon l’édition vulgate, Mons, Gaspard Migeot, 1667, p. 100)
La parabole est glosée, entre autres, dans une des Stances sur diverses vérités chrétiennes (1642) d’Arnauld d’Andilly :
CCI
Il faut faire profiter les talents que nous avons reçus de Dieu
Veux-tu connaître au vrai si tu n’es point coupable ?
Vois quel profit ont fait ces talents précieux,
Que ton Dieu t’a donnés pour acquérir les cieux,
En rendant par tes soins une usure agréable ;
Vois quelle confiance est le fruit de ta foi,
Vois ce que l’espérance a produit dedans toi;
Et vois de quel amour ta charité t’enflamme.
Il ne nous suffit pas de conserver ces dons ;
Il faut les employer pour enrichir notre âme ;
Et toujours les accroître, ou bien nous les perdons.
( p. 103)
L’allusion sera reprise dans Le Sicilien (« les talents que j’ai eus du Ciel ») et dans Les Fourberies de Scapin (« j’ai reçu du Ciel un génie »).