Les spectacles et la vie de cour dans les Continuateurs de Loret en 1674

Table des matières

Cette page constitue une des composantes de la documentation sur LES SPECTACLES ET LA VIE DE COUR SELON LES GAZETIERS (1659-1674)

PAGE EN COURS D’ÉLABORATION (D.C.)

Lettre du 6 janvier 1674, par Robinet.

 

-Comme certains des passages précédemment mentionnés pour l’année 1672, celui de cette lettre se trouve uniquement dans l’ouvrage manuscrit de Thomas-Simon Gueullette, Histoire du théâtre italien (voir ) :

Les grands acteurs Italiens
Aimés de tous joyeux chrétiens
Par leur jeu plaisant, et folâtre
Donnent sur le même théâtre
La Semaine qui vient je crois
Un grand Spectacle en bonne fois.
Défunt Héraclite en personne
Y rirait, Dieu me le pardonne
Et Démocrite y crèverait
De rire, tant il y rirait.
Sans m’étendre sur tout le reste,
C’est le franc Baron de foeneste
Qui pour paraître faisait tout
Et qu’Arlequin de bout en bout
Représentera dans la pièce.
Ce sera donc pleine allégresse.

 

 

Lettre du 10 février 1674, par Robinet.

 

-Encore un passage issu du manuscrit de Gueullette, sur la même page que le précédent (voir ) :

Un billet obligeant m’apprend
Qu’aux Italiens on m’attend
Pour voir le Baron de foeneste,
Qui selon que chacun atteste
Est un spectacle assez charmant,
Et même où l’on rit pleinement.

 

 

Lettre du 7 avril 1674, par Robinet.

 

-Robinet souhaite que les vers qu’il consacre à ses protecteurs soient entendus de par le monde :

Altesses Royales que j’aime,
Sans doute, à l’égal de moi-même ;
Et par Phoebus j’en puis jurer,
Sans qu’il faille m’en parjurer,
Puisque n’ayant, dans la Semaine,
Que ce jour pour reprendre haleine
D’un assez pénible labeur,
Je vous le donne de bon coeur.

 

Grand Couple, pour plus dire encore,
Que je regarde, et que j’adore,
Sous le brillant Lambris des Cieux,
Comme mes Tutélaires Dieux,
Voici, sans un plus long langage,
Mon nouvel et très humble hommage,
Ou nouveau Tribut de mes Vers,
Qui vont, en tous les temps divers,
Jusques dans les Pays étranges,
Chanter vos très justes louanges.

 

-Et continuant :

Après ce petit Compliment
Tel qu’on voit ordinairement,
Que j’en fais pour Préliminaires
De mes discours épistolaires,
Par reconnaissance, et respect,
Ma Muse tourne son aspect,
Sous vos favorables auspices,
Vers mes Lecteurs, et mes Lectrices,
Pour leur narrer les nouveautés
Qu’on apprend de plusieurs côtés.

 

Car, quant à vous, peu de ces choses
Vous sont, sans doute, lettres closes,
Et je ne les sais qu’après vous.
Ainsi, quand d’un accueil si doux,
Vous honorez les miennes Rimes,
Quoi que de l’Ordre des Minimes,
Ce n’est pas pour y trouver rien
Que vous ne sachiez et très bien.

 

Mais c’est par une bonté pure,
Et vous n’en faites la lecture,
Tout au plus, que pour voir comment
Je débite un Événement.

 

Mais, sus, commençons notre Bulle,
J’ai fait un second Préambule,
Sans y penser, voire, plus long
Que le premier, ouï tout de bon.

 

-Les affaires de Pologne occupent le devant de la scène, depuis bien un ou deux ans. Ainsi :

Ceux qui, de monter, ont envie,
Dessus le Trône, à Varsovie,
Y font jouer tous les ressorts,
Et couler, mêmes, des Trésors,
Afin de gagner les suffrages.

 

Mais, au dire de Personnages
Qui savent bien l’air du Bureau,
Ce Siège Royal et si beau,
Ne sera point le prix des Brigues,
Des Cabales, et des Intrigues,
De plusieurs Princes Jouvenceaux,
Lesquels sont trop peu martiaux,
Trop peu versés dans la pratique
Du grand Art de la Politique,
Et, n’étant pas, d’Écus, cousus,
Sont, même, aussi, trop peu Crésus.

 

-Les candidats sont les suivants :

Sur ce pied, je n’en vois, donc, guère, [Le Prince de Danemark, le Duc de Neubourg,]
Qui ce Trône, à bon titre, espère, [l’Électeur de Brandebourg, le Prince de Lorraine,]
J’entends des Candidats présents [le Prince moscovite, et le Prince Ragotski.]
Qui nous paraissent sur les rangs,
Et dont vous pouvez, à costière,
Voir la Liste, ici, toute entière.

 

-Ces affaires concernent donc de nombreux pays et les relations internationales sont tendues :

Pour l’Électeur de Brandebourg,
J’entendais dire, l’autre jour,
Que pour raison de sa créance,
Il en a perdu l’espérance.

 

Quant au Prince Charles Lorrain,
Il va toujours le même train :
Et couche, dit-on, de largesses
Et de plantureuses promesses,
Lève des Troupes, mêmement,
Et n’omet rien, finalement,
Afin d’enfiler la Couronne.

 

Mais on répond à sa Personne,
En lui parlant franc sur ce point,
Qu’en Pologne, l’on ne veut point
De Roi qui prou ni peu dépende,
(Afin que ce Prince l’entende)
De notre Cousin l’Empereur.

 

D’autre part, vous saurez, Lecteur,
Sans que rien ici, je suppose,
Que la Suède, aussi, s’oppose,
Tout net, à son Élection,
Ainsi qu’à celle, ce dit-on,
Du Prince de la Moscovie,
Où d’aller, je n’ai nulle envie,
Et du Prince de Danemark,
Lequel, d’or, offre maint bon marc.

 

De plus, la Polonaise Armée,
Et la Noblesse est gendarmée
Contre la même Élection,
Ailleurs, j’en ai fait mention.

 

-Après un passage concernant les Turcs et leur prétention au trône de Pologne – mais sans passer par l’élection -, l’Europe bruisse de la rumeur de la guerre :

Tout se prépare pour la Guerre,
Tant sur la Mer, que sur la Terre,
Entre nous autres les Français,
Amoureux et friands d’Exploits,
Et les Allemands, d’Allemagne,
Les Espagnols, aussi, d’Espagne,
Et les Belges, leurs chers Amis.

 

Mais ce grand Trio d’Ennemis,
Aucunement, ne nous étonne,
Et de quelque côté qu’il tonne,
Mars, et la Victoire, je crois,
Seront pour notre Auguste Roi.
Toujours, pour eux, rempli de charmes :
Et la Justice de ses Armes,
Que l’on doit, partout, redouter,
M’empêchent bien fort, d’en douter.

 

-Tandis que les Impériaux semblent disposés à faire passer la négociation avant le fracas des armes, d’autres voudraient embraser la plaine. Ainsi :

Cependant, diverses Puissances
Font faire, à Vienne, des instances,
Par leurs Ministres, tout exprès,
Pour une Générale Paix,
De pitié qu’ils ont pour l’Empire,
Et de crainte qu’il n’ait du pire
Dans la Guerre qui s’y fera,
Et dont le Théâtre il fera.

 

L’Empereur donne des indices
Que leurs charitables offices,
Avecque les Secours d’En-Haut,
Touchent son coeur, comme il le faut,
Et qu’enfin la Guerre il postpose
A cette Paix qu’on lui propose.

 

Mais certains Esprits pointilleux,
Intéressés et querelleux,
Tant de son Conseil, que d’Espagne,
Veulent voir la Guerre en campagne.

 

Mais morbleu, là-dessus, je dis,
Pour leurs Maîtres, tant pis, tant pis.

 

-Et qui veut la violence, nourrit la rancune :

Ces Esprits pleins de violence,
Faute d’un peu de conscience,
Entretiennent toujours l’aigreur
Du susdit Seigneur l’Empereur,
A l’endroit du Prince Guillaume.
Et j’ai su d’un grand Économe,
Qu’ils l’ont fait conduire à Neustat,
Désirant pousser l’Attentat
Ainsi commis en sa Personne,
D’une manière trop félonne.

 

Mais, encor, sur cela, je dis,
Pour les Auteurs, tant pis, tant pis.

 

-Dans la seconde moitié du mois de février 1674, au milieu d’événements extrêmement graves (l’enlèvement par les Impériaux de Furstemberg, ministre de l’empereur inféodé à Louis XIV et partisan de la paix), les soldats germaniques s’emparèrent d’une livraison sonnante et trébuchante destinée à payer la garnison française de la ville de Neuss. Notre gazetier nous en narre les suites ci-dessous :

Cependant, touchant la Pécune,
Que, pensant bien faire fortune,
Les Impériaux, l’autre jour,
Saisirent, par un mauvais tour,
Dessus les Français, à Cologne,
Dont le Magistrat, fort les grogne,
On dit qu’ils commencent, enfin,
De mettre de l’eau dans leur vin :
Et qu’on attend qu’en bref, il vienne,
Là-dessus, des ordres de Vienne,
Id est, ordres de l’Empereur,
Qui, des siens, condamnent l’erreur,
Veut que l’Argent, on restitue,
Sans barguigner, à Lettre vue.
Ainsi, donc, les Preneurs sauront,
Au même instant qu’ils le rendront,
Que les choses bonnes à prendre,
Sont quelque fois, bonnes à rendre.

 

-La chronique de Robinet informe aussi des catastrophes de son temps, naturelles ou pas. Ici, un orage de grêle particulièrement dévastateur en Belgique :

On dit que le Vendredi saint,
Un Orage, non pas succinct,
Mais vaste, mais épouvantable,
Dont sembla se mêler le Diable,
Fit grand peu à ceux de Namur.
De là vrai grosseur d’un oeuf dur,
Il en tomba, tout pêle-mêle,
Un prodigieux tas de grêle,
Aussi claire que le cristal,
Dont le Dégât fut très fatal.

 

La Foudre fut de la partie,
Et d’un gros nuage, sortie,
Vint choir, sur la Tour, ce dit-on.
D’un Château nommé le Samson,
Et détruisit, avec furie,
Le Magasin, et l’Écurie,
Tuant (o voyez quel malheur !)
Tous les Chevaux du Gouverneur.

 

Ensuite de ces Funérailles,
Elle mit à bas des murailles,
Et renversa, même, un Moulin,
Qui de Farines était plein,
Dont le Meunier, et la Meunière,
Larrons, eurent frayeur plénière.

 

Dedans une Grange elle entra,
Que beaucoup elle délabra :
Puis fit le Plongeon dans la Meuse,
Laquelle en fut longtemps fumeuse,
Et là, dit-on, avec grand bruit,
Cette Foudre s’évanouit.

 

Le Vent fut aussi de la fête,
A savoir un vent de Tempête,
Qui déplanté tout un grand Bois,
Et maint Gibier mit aux abois.

 

On vit, au-dessus [de] la Ville,
Des Combattants, plus de cent mille,
Par Escadrons, par Bataillons,
S’entrechoquant en Gens félons :
Et, bref, on vit sortir des nues,
(Quelles visions saugrenues !)
D’épaisses Troupes de Corbeaux,
Et d’autres Carnassiers oiseaux.
Qui, croassant d’étrange sorte,
Ainsi qu’un mémoire le porte,
Et que l’on dit être bien sûr,
Fondirent près dudit Namur.

 

-Mais Robinet essaie de tirer une leçon de cet événement : cet orage serait-il annonciateur de désastres pour cette partie-là de l’Europe ?

Qu’est-ce que cela signifie ?
Ah ! selon ma philosophie,
Sans rien dire de décevant,
Ce qu’à fait la Foudre, le Vent,
Et cette Grêle cristalline,
Dénote dommage et ruine,
De Bois, de Blés, et d’autres Biens :
Et les Combattants aériens,
Avec ces Oiseaux de carnage,
Sont un infaillible présage
De sanglante Guerre, et de pis,
A savoir pour nos Ennemis.

 

-La période est de toute façon propice aux choses militaires – comme en témoigne Robinet lui-même au sujet de ce jeu qui paraît proche de celui des échecs ou des dames… Ainsi :

Mais à propos ici de Guerre
Qui règne presque, en toute terre,
Un Esprit très ingénieux, [le Sr Desmartins.]
Dans un eu qui cadre des mieux
À cette Saison de Bellone,
Fait apprendre à toute Personne,
En jouant, de quelle façon,
On doit attaquer, tout de bon,
Et, même, défendre une Place.

 

Allez voir ledit Jeu, de grâce,
Vous y verrez sans coup férir,
Et sans nul risque de périr,
Le Métier de notre Grand Sire,
Où, non sans trembler, on l’admire.

 

On nomme ce Jeu des Césars, [L’Académie est dans la rue du Louvre]
Les Occupation de Mars, [à l’hôtel d’Argenson.]
Ou bien le Jeu Royal des Lignes,
Des Jeux, certes, l’un des plus dignes.

 

-Et enfin où il est question de Scaramouche : en plus d’être présent dans la version imprimée de cette gazette, ce passage est également mentionné dans la manuscrit de Gueullette  :

Je vais finir par un avis
Dont bien des Gens seront ravis.
C’est que le Baron de Feneste,
Qui, loin d’avoir rien de funeste,
Est tout risible, et tout plaisant,
Remontre sa Trogne, à présent :
Et que, pour nous faire connaître
Qu’il veut, de plus en plus, paraître,
Il accroît son Train, d’un Bouffon,
Qui, partout, est de grand renom,
Savoir le fameux Scaramouche
Qui si bien, le Risible, touche.

 

 

Lettre du 21 avril 1674, par Robinet.

 

-Robinet rend grâce à ses protecteurs de lui permettre d’écrire :

Muse de Monsieur et Madame,
Qui me semblez toute de flamme,
Quand je vous invoque pour eux,
Dans mon Travail des plus heureux,
Si, quelques fois, il peut leur plaire.
Clion, ma mignonne, ma chère,
C’est, pour ces Astres de la Cour,
Dignes Objets de notre amour,
De nos respects, et nos hommages,
Qu’encor, je vais, tout plein trois pages,
Enfanter d’historiques Vers,
Sur maints, et maints sujets divers.

 

Daignez, donc, ma Coadjutrice,
Sans avoir pour moi, nul caprice,
M’assister débonnairement,
Ainsi, que coutumièrement,
Vous m’assistez chaque semaine,
En facilitant, de ma Veine,
L’Enfantement, ci-dessus, dit,
Car c’est, Muse, où le Lièvre git.

 

-Après un passage sur les affaires de Pologne et sur celles du Turc, on en revient à celles de Hollande :

Selon ce beau raisonnement,
Et cette sorte d’argument,
Si l’Empereur, et si l’Espagne,
Et le Belge, en cette Campagne,
Étaient les Maîtres des Destins,
Pour contrecarrer les Desseins
De nos braves Guerriers de France,
Ils feraient rage, que je pense.
Mais faute de ce, je crois bien
Que tous ces trois ne feront rien,
Soient-ils, même, à l’avenir, quatre,
Sinon que se faire bien battre,
Et que perdre de tous côtés,
Leurs Provinces, et leurs Cités.

 

L’Espagne en fait déjà, l’épreuve,
Sans que j’en cherche d’autre preuve :
Se voyant, tantôt son Comté,
Presque, d’un bout à l’autre, ôté.

 

Vous savez comme encor naguère,
Notre Duc d’âme si guerrière, [Mr de Navailles.]
S’est là se couvrant de Laurier, [J’ai dit ailleurs par erreur S. Pierre le Saunier]
Saisi de Lion le Saunier,
Et d’Orgelet, devers la Bresse,
Dont cette Espagne a grand détresse.

 

Or, je vois le reste flambé,
Et sous notre pouvoir tombé,
C’en est fait car notre Grand Sire,
Y va lui-même, et c’est tout dire :
Lui suffisant, comme à César,
Sans être sujet au Hasard,
Que pour vaincre, il aille, et qu’il voie
Quoi qu’il veuille s’ouvrir la voie
A la Victoire, par son bras,
Pour en augmenter les appas.

 

-Le roi fait route vers la Bourgogne. Il doit y rencontrer le duc de Navailles qui a envahi la Franche-Comté. Ainsi :

Jeudi dernier, quittant Versailles,
Qui n’est plus un Lieu de Broussailles,
Mais un parfait Séjour des Dieux,
Ce Roi qui nous paraît l’un d’Eux,
Prit la route de la Bourgogne,
Où le Comtois fait grise trogne.

 

La Reine, qui, dans ses Attraits,
Fournit à l’Amour tant de Traits,
Jusqu’à certain Lieu, l’accompagne,
Comme son Auguste Compagne :
Et notre merveilleux Dauphin
Est, aussi, du Voyage enfin.
Ayant les grâces de la Mère,
Il a le Courage du Père,
Et déjà, sa jeune Valeur
Se mutine dans son grand Coeur,
S’il ne suit l’Auguste Monarque,
Dans les beaux Sentiers qu’il lui marque :
Si bien qu’il querelle le Temps,
De ce qu’il n’a pas assez d’ans,
Pour faire, aux Champs de la Victoire,
Avec Lui l’amour à la Gloire,
Et, par maint Exploit martial,
S’y montrer son digne Rival.

 

-Charles Genest vient de publier ses Poésies à la louange du roi :

Mais Genest qu’avec tant de grâce,
Nous voyons monter au Parnasse,
Et lequel sait parler des mieux
Le charmant Langage des Dieux,
A pris si dignement carrière
Sur cette royale matière,
C’est-à-dire, sur le beau Los [Dans ses Poésies à la Louange du Roi,]
Du Grand et du petit Héros, [qui se distribuent chez le sieur le Petit,]
Qu’il nous lui faut laisser la gloire [Libraire rue Saint Jacques, à la Croix d’Or.]
De continuer leur Histoire,
Ainsi qu’aux autres beaux Esprits,
Qui, des Muses, les Favoris,
Ont le tour des Vers Héroïques,
Pour les Louanges magnifiques.

 

-L’archevêché de Paris a été érigé en pairie et duché par Louis XIV : en fait, c’est à Saint-Cloud que se trouve placé le duché. Son titulaire est François Harlay de Champvallon (voir Louis Moréri, Le Grand Dictionnaire historique ou le mélange curieux de l’histoire sacrée et profane…, tome IV, Paris, Mariette, 1718, p.561)

Parlant, donc, historiquement,
Tout bellement, tout simplement,
Je dis, encor, que le Monarque,
Donnant une authentique marque
De cette illustre Piété
Qui brille dans sa Majesté,
Et de cette Magnificence
Qui si bien, cadre à sa Puissance,
Érigea notre Archevêché, [L’Archevêché de Paris.]
Naguère, en Pairie, et Duché.

 

Voilà, donc, notre Cathédrale,
Du Royaume, la Capitale,
Distingue admirablement,
Par ce Titre, certainement,
Le plus grand, et le plus illustre,
Dont elle put tirer son lustre.
Mais peut-elle avoir trop d’éclat
Dessous l’admirable Prélat
Lequel en soutient la Tiare
Avec un mérite si rare ?
Qui le connaît et sait son Nom,
Sans doute, me répondra non.

 

-Ce prélat, justement, a fait don de sa bénédiction aux glorieuses armes de sa majesté :

Ce charmant Champvallon, Dimanche,
Jour où l’on prend chemise blanche,
Bénit trente beaux Étendards
Pour les Troupes de notre Mars.
Il fit cette Cérémonie
Devant nombreuse Compagnie,
Qui joignant ses souhaits aux siens,
Comme je fais aussi les miens,
Quoi qu’il aient le moins de mérites,
Pria le Dieu des Exercites,
Qui, dans les hautes Régions,
A des Anges pour Légions,
De faire voler la Victoire
Où, suivant l’appas de la Gloire,
Louis guidera ses Soudards,
Dessous ses nouveau Étendards.

 

-Le duc de Navailles est sorti de la Franche-Comté pour rencontrer le roi.

Naguère, le Duc de Navailles,
A propos ici, de Batailles,
Revint de la Franche-Comté,
Rendre compte à sa Majesté,
De l’air qu’allaient là, les Affaires,
Cela s’entend, les militaires :
Et, comme elles y vont fort bien,
Ainsi qu’on sait, par son moyen,
C’est-à-dire par son courage,
Et par sa conduite si sage,
Cette Majesté l’accueillit
D’une façon, ce m’a-t-on dit,
Tout à fait digne de son zèle,
Et de son ardeur si fidèle.

 

Le Général des Capucins,
La plupart, blond comme Bassins,
Mais, quant au reste, très bons Pères,
Et, certes des plus exemplaires,
Arriva l’autre jour, ici :
Et (de l’un d’eux, j’ai su ceci)
Fut reçu dans leur Monastère, [De la rue S. Honoré.]
Par chaque Père, et chaque Frère,
Humblement, filialement,
Et même fort joyeusement.

 

Il s’appelle le Père Étienne,
Et son Surnom est de Cezenne.

 

Il est d’une ancienne Maison
Estimée avecque raison,
Savoir de Clermont de Lodève :
Et ce Religieux Fils d’Ève,
Est, au surplus, tout revêtu
De la Séraphique Vertu,
Et doué, du long et du large,
De celles qu’il faut pour sa Charge.

 

Il a vu dedans notre Cour,
Les deux Majestés, tour à tour,
Le Dauphin, Monsieur, et Madame,
Et je vous jure, par mon âme,
Qu’il fut de tous, et chacun d’eux,
Accueilli, si qu’on ne peut mieux.

 

-L’épouse de Joachim Seiglière de Boisfranc, dont il a été question à deux reprises l’année 1673 (voir lettre du 10 juin et du 5 août), est allée rejoindre ses ancêtres. Ainsi :

Je finis par un Épitaphe,
Qu’hélas ! foi d’Historiographe,
Je mets, avec un Deuil très grand,
C’est de Madame de Boisfranc

 

Elle était sage, belle, et bonne,
Et très aumônière Personne,
Elle avait des Honneurs, du Bien,
Et, pour Époux, qui l’aimait bien,
Le Surintendant des Finances,
Bâtiments, et Appartenances
De Monsieur, Seul Frère du Roi,
Duquel très glorieux Emploi,
Chacun confesse qu’il s’acquitte
Avecque beaucoup de mérite.

 

Mais hélas ! tout ce que j’ai dit,
Près de Cloton, fut sans crédit :
Et cette Parque, Archi-félonne,
Qui n’épargna jamais, Personne,
Vient de mettre tout récemment,
Ladite Dame au Monument.

 

-Quant à Monsieur et Madame, ils sont à Saint Cloud :

Nos belles Altesses Royales,
Qui, nulle part, n’ont leurs égales,
Sont en leur Palais de Saint-Cloud,
Où les Cascades font glou-glou :
Et c’est là, Rimes telles quelles,
Que vous paraîtrez devant Elles.

 

 

Lettre du 5 mai 1674, par Robinet.

 

-Une «apostrophe” du gazetier à ses protecteurs en ce début mai 1674 :

J’Apostrophe, en vain, en ce jour,
L’une et l’autre Altesse Royale
Ma Muse, à les servir, si prompte, et si loyale,
Croit, en vain, leur faire sa Cour.
Monsieur, avecque le Monarque,
Ce Héros de si haute marque,
Se voit tout occupé de la Gloire, et de Mars,
On ne saurait, en conscience,
En espérer nulle audience,
Et ni même surprendre un seul de ses regards.

 

Pour Madame, n’en doutons pas,
Son Âme est toute possédée,
Soit la nuit, soit le jour, par la charmante Idée
De son Époux si plein d’appas.
Dans Saint-Cloud, parmi les Naïades,
Et les verdoyantes Dryades,
Sans cesse, elle se plaint de son Éloignement :
Et l’on n’y peut, en conscience,
Avoir d’Elle, aucune audience,
Ni même lui surprendre un regard seulement.

 

Je vais, pourtant, à tout hasard,
Pour ces deux Royales Altesses,
Faire agir derechef, et ma Muse, et les Presses,
En passant ce jour à l’écart.
La Fortune pourra, peut-être,
Un heureux moment faire naître,
Soit dans ce beau Saint-Cloud, soit dans les Champs de Mars,
Où nous pourrons, en conscience,
Obtenir un peu d’audience,
Et sur nous attirer, du moins, quelques regards.

 

-L’élection à la couronne de Pologne, dont nous n’avons pas toujours retranscrit systématiquement les mentions, continue d’aiguiser les appétits. Ainsi :

Nonobstant la belle Morale
Qu’aux Sermons, souvent, on étale,
Sur la vanité des Grandeurs
Qui font le charme des grands coeurs,
Nonobstant ce qu’en Vers, et Proses,
On dit touchant les mêmes choses,
Afin d’en abaisser le prix,
Et d’en engendre le mépris,
Nonobstant ce qu’on exagère,
(Mais qu’aucun, presque, ne digère)
Des soin et peines que produit
La Couronne qui plus reluit,
Aujourd’hui, Celle de Pologne,
Qui ne manque point de besogne,
Et qui, dessous les froids Climats,
Est toute pleine de frimas,
Ne laisse pas d’être chérie
Tout ainsi que la plus fleurie,
Et d’avoir, de tous les côtés,
Des Amants, par elle, enchantés.
Nul, enfin, ne lui fait la moue,
Et Monsieur le Duc de Mantoue
Vient de se mettre sur les rangs,
Dans le nombre des Concurrents.

 

-Et encore :

Mais à lui plaire, ils ont grand peine,
Le Prince Charles de Lorraine,
Sur tous, ne saurait espérer
De s’en pouvoir jamais parer.

 

Un bruit court, vient-on de me dire,
Lequel l’achève de détruire,
C’est qu’il s’est, depuis quelques jours,
Tenant secrètes ses Amours,
Fait Époux de l’Impératrice : [Douairière]
D’où le Polonais tire indice
Qu’il s’attache, de tout son coeur,
Aux intérêts de l’Empereur,
Et que ce Monarque des Aigles
Qui font un peu trop les Espiègles,
Pourrait bien se servir de lui,
Pour effectuer, aujourd’hui,
Ce qu’il promit, quand sa Personne
Fur élevée à la Couronne,
Et promit même, en son Serment :
À savoir que, sans manquement,
Il joindrait, pour en être Sire,
La Pologne avecque l’Empire.
S’il en pouvait avoir jamais,
Le moyen selon ses souhaits,
Sur quoi chacun pouvait le croire,
Puisque ce serait pour sa gloire.

 

Que cela soit, ou ne soit pas,
Les Polonais ont, sur ce cas,
Résolu, selon qu’on le prône,
De n’admettre dessus leur Trône,
Aucun Ami de l’Empereur :
Si que ce serait une erreur
De l’aller d’autre sorte croire,
Puisque c’est le vrai de l’Histoire.

 

-Et puis :

Quant au Prince de Danemark,
Il n’aura guère plus de part
À cette Couronne susdite.
Ce n’est pas qu’il n’ait du mérite,
Mais c’est qu’il ne veut pas quitter
Le Parti de Martin Luther,
Que l’on n’ait élu sa Personne
Pour porter icelle Couronne :
Et la Loi des Polonais veut
(Laquelle éluder on ne peut
Par nul détour de Politique)
Que l’on élise un Catholique.

 

-Et enfin :

Le Prince, aussi, de Brandebourg,
Suivant le bruit qui, de lui, court,
Ne voit pas beaucoup d’apparence
À maintenir son espérance
Touchant ce royal Couvre-chef :
Et la raison en est, en bref,
Qu’il s’opiniâtre, et qu’il insiste
À demeurer bon Calviniste.

 

-Bref, l’issue de cette élection est incertaine :

Mais sur qui, donc, enfin, dit-on,
Que tombera l’Élection ?
On ne peut bien savoir ces choses,
Et ce sont, certes, Lettres closes.
Mais les plus huppés Polonais
Veulent, ce dit-on, un Français,
Quelques-uns d’eux l’ont nommé, même,
Et de plus, avec joie extrême,
Ont bu, hautement, la Santé
De sa future Majesté.

 

Mais c’est trop tenir en Chapitre,
La Pologne, dans notre Épitre,
Et de Texte, il nous faut changer,
Pour, les matières, mélanger.

 

-Ce «monsieur le duc” qui n’est pas nommé, c’est Enghien. C’est sous son action conjuguée à celle de Vauban que Besançon est encerclée fin avril 1674. Après l’arrivée du roi, la ville est prise (voir les propos de ce dernier à ce sujet dans oeuvres de Louis XIV, tome III, Mémoires et pièces militaires, Paris, 1806, p. 459-460).

Monsieur le Duc, qui, de son Père,
A cette Vertu militaire
Qui le fait admirer toujours,
Et n’a point en lui, de décours,
Fut investir, le vingt-cinquième, [Avril.]
Besançon, en personne même :
Et l’on n’attendait que le Roi,
(Ce m’écrit un Homme de foi)
Pour en mettre, en forme, le Siège,
Qui, pour la Place, est un franc Piège.

 

Elle-même est un Piège aussi,
(Je puis bien soutenir ceci)
À Vaudemont, qui, par disgrâce,
S’étant trouvé dans cette Place,
Alors qu’on alla l’investir,
En vain, essaya d’en sortir.

 

Les nôtres de si bonne sorte,
Donnèrent dessus son Escorte,
De plus de cent Chevaux choisis,
Dont un quart, du moins, fut occis,
Qu’en rétrogradant, au plus vite,
Il y retourna prendre gîte.

 

Or je pense, quant à présent,
Quoi que le cas soit déplaisant,
Qu’il ne lui sera pas facile,
Fût-il mille fois plus habile,
De s’échapper de ce Lieu-là,
Sans qu’on lui dise Qui va là ?

 

-Le roi se dirige vers la Franche-Comté :

En passant par diverses Villes,
Notre Monarque, notre Achilles [sic],
Arriva le trentième, à Gray, [Avril.]
Et l’on assure, pour le vrai,
Qu’ayant visité cette Place,
Ce Roi qui vaut un Dieu de Thrace,
Est allé devant Besançon,
Faire, de la belle façon,
Chanter la Garnison mutine,
En cas, s’entend, qu’elle s’obstine
À résister à tel Vainqueur.
Mais aurait-elle assez de coeur
Pour faire tête à sa Victoire ?
Non, non, je ne le saurais croire.

 

-Pendant ce temps, la reine et le dauphin attendent à Dijon :

La Reine, avec son cher Dauphin,
Digne du plus brillant Destin,
Et le second Appui du Trône,
Est à Dijon, non dans l’Aussone,
Et va là, fixer son Séjour,
Jusques au triomphant retour
De notre Sire si bellique [sic] :
Et son très digne Frère Unique,
Est allée, près sa Majesté,
À la Conquête du Comté.

 

-Rien n’arrête Condé, par même la goutte. Lui aussi se trouve à Dijon d’où il part rejoindre les armées se trouvant en Flandre :

Le Grand Condé, malgré la Goutte,
Où la Faculté ne voit goûte,
Partir avant-hier, je crois,
Pour aller joindre l’Ost du Roi,
Qu’il doit commander dans la Flandre :
D’où je prévois étrange esclandre
Pour l’Espagnol, qui tant et plus,
Faisait déjà, l’Olibrius.

 

-Quant au duc de Navaille, également dans le séjour dijonnais, il fait mouvement mais pour suivre Condé :

D’autre part, le Duc de Navaille,
Lequel, de si bon coeur, travaille,
Au service du Potentat,
D’où vient qu’on en fait tant d’état,
Partit, aussi, de cette Ville,
Mardi, quittant son Domicile,
Où règnent toutes les Vertus,
Même en ce temps des plus tortus,
Pour aller en icelle Armée,
Qui, par lui, doit être animée,
Sous ledit Prince de Condé
Que je souhaite secondé
De son Mars. Et de sa Victoire,
Comme ailleurs, avec même gloire.

 

-Au-delà des Alpes, ce ne sont que jeux et ris en l’honneur de quelque grande duchesse :

On a, dans la Cour de Turin,
En commençant dès le matin,
Et finissant à la nuit noire,
Selon que le porte un mémoire,
Fait une grand’ solennité
Du jour que vint à la clarté,
La Duchesse de la Savoie.
Les Banquets les plus beaux qu’on voie,
Les Courses, Carrousels, Bals, Feux,
Et les Concerts délicieux,
Furent de la réjouissance,
Où chacun fit connaissance.

 

-Un événement tragique aurait-il eu lieu ? Nous n’en saurons pas plus. Ainsi :

À propos de Feu, las ! hélas !
Qu’il vient de causer d’embarras…
Mais laissons-là ces Aventures
Où tant d’aimables Créatures,
Par la peur, ou bien autrement,
Ont essuyé maint détriment,
En leurs blancs et délicats Membres,
Laissons là, dis-je, ces Esclandres.

 

-Pour finir, le récit d’un concert :

Mais à propos de beaux Concerts,
Consacrons un peu dans nos Vers,
Ceux que nous ouïmes naguère,
Ce Chapitre en peut que plaire.
Ah ! qu’Hébert, le charmant Hébert,
Par son Théorbe si disert,
Et par sa voix toute complète,
Si forte, si douce, et si nette,
Sait nous enchanter puissamment !
Qu’il est charmant ! qu’il est charmant !

 

Que la belle Langé, sa Fille,
Qui, de toute manière, brille,
Sait, aussi, l’âme transporter
Quand ses blanches mains font conter
A son Luth, ces douces merveilles
Que l’on peut dire nonpareilles !

 

Ah ! que ce Roi des Instruments,
Sous ces doigts fins, a d’agréments !
Je pense que même Uranie,
La Déesse de l’Harmonie,
Ne pourrait pas le toucher mieux.

 

Ah ! qu’ils méritent, donc, tous deux,
A savoir la Fille, et le Père,
Le sort glorieux et prospère,
D’avoir, comme ils ont, à la fois,
L’Oreille du plus grand des Rois !

 

Mais, pour achever la louange
De Langé (disons mieux, de l’Ange)
Ajoutons qu’elle chante, aussi,
Non pas, vraiment, cossi, cossi [sic],
Mais avec propreté, justesse,
Esprit, grâce, délicatesse,
Et d’une bouche, mêmement,
Qui peut charmer extrêmement.

 

Mais n’oublions pas, dans ses Charmes,
D’insérer, aussi, dans nos Carmes,
Les Admiratifs que je dois,
Et que je fis lors, maintes fois,
Pour l’agréable d’Alerville,
De qui l’esprit, l’humeur civile,
La jeunesse, et douce façon,
Peut plaire au Sexe, tout de bon.

 

Ah ! comment il touche sa Viole !
Ah ! sans que j’use d’hyperbole,
Qu’avecque chaque coup d’Archet,
De doux passages il y fait,
Par qui l’oreille est chatouillée,
Et de ravissements, comblée !

 

O chère Pluie à qui je dois
Ces plaisirs, vrais plaisirs de Rois,
Pluie à faire Fleurettes, naître,
Puis-je assez vous en reconnaître !

 

Et vous Mesdemoiselles Ians,
La Fleur des plus honnêtes Gens,
Puis-je assez de grâce vous rendre,
M’ayant permis d’aller entendre
Toutes ces Merveilles chez Vous ?
Non, non, je l’avoue entre nous,
Comme en public, dans ce Chapitre
Par qui je finis mon Épître.

 

 

Lettre du 12 mai 1674, par Robinet.

 

-Dans le manuscrit de Gueullette, cet extrait est présenté comme étant « au sujet du triomphe de la médecine ».

Lundi chez les Italiens
Ces très facétieux chrétiens
Vous aurez une comédie,
Ou quoi que d’autre part on dit,
La Médecine enfin vaincra,
Et même un beau triomphe aura.
La comédie est curieuse,
Et je crois l’assistance y sera fort nombreuse.

 

 

Lettre du 19 mai 1674, par Robinet.

-Une autre mention, dans le même document, sur la même page, de la représentation de cette pièce :

De mes yeux j’ai vu la victoire
J’ai vu le Triomphe et la gloire
De la Médecine et vraiment
On l’y chatouille pleinement.
Outre le temple d’Esculape
Qui par sa pompe les yeux frappe
Mademoiselle Aurelia
Dit d’elle mirabilia,
Arlequin de peindre l’achève
Et presque de rire l’on crève
À ce plaisant triomphe-là
Ah ! tout Paris doit voir cela.

 

 

Lettre du 9 juin 1674, par Robinet.

 

-Lettres après lettres, les éloges se suivent :

Muse, cherche les beaux Atouts,
Et n’ait rien d’à tous les jours,
Car tu vas voir une Princesse
Dont la Royale et belle Altesse
À l’Esprit des plus délicats :
Et je conclus en un tel cas,
Que tu serais la malvenue,
Paressant, d’Appas, dépourvues.

 

J’entends des Appas qu’Apollon,
Ce Dieu du Parnasse, si blond,
Donne à ces Muses favorites,
Qui, sur ses papiers, sont écrites :
Savoir cette grâce, et ce sel
Qui charme tout Lecteur mortel,
Dans la Lecture d’un Ouvrage,
Cette pureté de Langage,
Cette douceur, et ce brillant,
Ce style, aux oreilles, coulant,
Ce beau tour, cette politesse
Cette fine délicatesse,
Cet enjouement, et ce bon sens,
En un mot, que cherchent les Gens,
Soit dans les Vers, soit dans la Prose.

 

Mais, ici, défendant ta Cause,
Tu me diras, chère Clion,
Que tout ce que je dis est bon
Pour des Muses moins affairées,
Que l’on voit, à loisir, parées,
Et qui peuvent, avec le temps,
S’appliquer tous ces agréments,
Qui, néanmoins, à bien des Muses,
Manquent, sans avoir tes excuses.

 

Il est vrai : bien donc, vas ton train,
Tu peux, sans faire l’esprit vain,
Défier de nos plus habiles,
De travailler, dans les deux styles,
Sur l’Histoire, aussi vite, et mieux

 

Mais de crainte d’être ennuyeux
Par une trop longue Préface,
Nouvellisons [sic], Muse, de grâce.

 

-Dans la Franche-Comté, Dole est assiégée par les Français. Le récit de ce siège et de son issue, heureuse pour les troupe

Ressources complémentaires

Les spectacles et la vie de cour selon les gazetiers
Chronologie moliéresque
Textes du XVIIe siècle en version intégrale
Textes de Molière en version diplomatique

Le moteur de recherche fonctionne par co-occurence, par exemple, la saisie femmes superstition, affichera uniquement les fiches qui comportent les deux termes, et non toutes les pages qui comportent chacun des termes.