Les spectacles et la vie de cour dans les Continuateurs de Loret en 1672

Table des matières

Cette page constitue une des composantes de la documentation sur LES SPECTACLES ET LA VIE DE COUR SELON LES GAZETIERS (1659-1674)

Lettre du 2 janvier 1672, par Robinet.

 

-En ce début d’année, Robinet se rue sur son matériel pour conter les nouvelles de la période :

Ça, vite, encore, papier, et plume,
Et qu’en, bref, suivant ma coutume,
Aux premiers jours de l’An nouveau,
Tirant des Vers de mon Cerveau,
Je passe par mon Étamine,
Ou, pour mieux dire, j’examine
Tous les Peuples que l’Univers
Enferme sen ses Climats divers.

 

Ô Toi, la Déesse emplumée,
Que l’on appelle Renommée,
Et qui prends, partout, ton essor,
Avec tes riches ailes d’or.
Toi, qui, de l’un, à l’autre Pôle,
Dis les Nouvelles de l’École,
Et, tant des Hommes, que des Dieux,
Parcourant la Terre, et les Cieux,
Mets tous les Secrets en lumière ;
En un mot, grande Gazetière,
Daigne me découvrir l’état
De chaque Peuple, et chaque État,
Afin qu’en cette Lettre mienne,
Mes chers Lecteurs, j’en entretienne,
C’est là, de Toi, ce que je veux.

 

Ah ! tu viens répondre à mes voeux,
Et tu causes comme une Pie,
Laquelle n’a point la pépie.

 

Je vais tâcher de t’imiter,
Et, comme toi, de caqueter,
Sans qu’en tes Avis, rien j’innove,
On [sic] que mon Chef devienne chauve.

 

-Vient ensuite, comme en chaque début d’année, une revue des nations, de l’Orient le plus lointain à l’occident le plus voisin. La chose se termine ainsi par l’évocation de la Belgique (en fait la Hollande) où des troubles vont bientôt ouvrir la voie à un conflit et à un engagement français, avec le succès que l’on sait :

Le Belge, ou bien le Hollandais,
Se croit mal couvert du Pavois
De la forte Triple-Alliance :
Et, toujours, même, en défiance
De Ceux qui sont de ce Traité,
Il est, de troubles, agité.

 

Sans cesse, il se précautionne,
La Nuit, le Jour, il actionne,
Et, sur la Terre, et sur les Flots,
Qui, plus que lui, sont en repos
De grands Armements il projette.
Mais lorsqu’il calcule, et qu’il geste,
Pour savoir le Fonds qu’il lui faut,
Il trouve qu’il monte si haut,
Que, pour lui, c’est une Rémore
Qui, beaucoup, l’embarrasse, encore.

 

Elle arrête tous ses Vaisseaux,
Avant qu’ils soient dessus les Eaux,
Et retient sa Flotte nouvelle
Dans le Projet qu’il fait d’icelle.
D’ailleurs, il sent un certain mal,
Dont il craint quelque Effet fatal,
On le nomme Mal de Cologne.
Et le Danois, contre lui, grogne,
Pour des Subsides prétendus,
Et qui, depuis longtemps, sont dûs,
Encor un autre Mal de Bourse,
Où l’on voit qu’il faut qu’il débourse,
L’Orange, un si cordial Fruit,
À plusieurs, chez lui, pourtant, nuit,
Et leur Goût, contre Elle, se hausse,
Et n’en veut point dedans sa sauce :
Mais d’autres en sont fort friands.
Voilà, de lui, ce que j’apprends,
Sans qu’aux Nouvelles, rien j’innove,
Ou que mon Chef devienne Chauve.

 

-Quant à la France, il en question un peu plus bas :

Pour la France, où je vais finir,
DIEU ne cessant de la bénir,
En sauver de son grand Monarque,
Lequel conduit si bien, sa Barque,
C’est un État, toujours, puissant,
Toujours, heureux, et florissant,
Et qu’il faut qu’on aime, on redoute,
Comme Personne, aussi, n’en doute,

Oui, chacun en tient ce Discours,
Qui, partout l’Univers a cours,
Et plutôt qu’en rien je l’innove,
Que le Chef me devienne chauve.

 

 

Lettre du 16 janvier 1672, par Robinet. (document manuscrit – en cours de dépouillement).

 

Lettre du 23 janvier 1672, par Robinet. (document manuscrit – en cours de dépouillement).

 

Lettre du 30 janvier 1672, par Robinet. (document manuscrit – en cours de dépouillement).

 

Lettre du 6 février 1672, par Robinet. (document manuscrit – en cours de dépouillement).

 

Lettre du 13 février 1672, par Robinet. (document manuscrit – en cours de dépouillement).

 

Lettre du 20 février 1672, par Robinet. (document manuscrit – en cours de dépouillement).

 

Lettre du 27 février 1672, par Robinet. (document manuscrit – en cours de dépouillement).

 

Lettre du 5 mars 1672, par Robinet. (document manuscrit – en cours de dépouillement).

 

 

Lettre du 18 juin 1672, par Robinet.

 

-En ce début d’été 1672, les armes lui étant favorables dans la guerre de Hollande, Louis XIV est célébré par notre gazetier :

Brillant Monarque du Parnasse,
Grand Dieu du Jour, et des Saisons,
Qui décore nos Horizons,
Avecque tant de pompe, et de gloire, et de grâce.
Apollon, Phoebus, ou Soleil,
Qui, dans ces Attributs, es, toujours, nonpareil,
Accorde-moi ton assistance,
Pour chanter les hauts Faits d’un Roi,
Dans ses Vertus, et sa Puissance,
Aujourd’hui, sans égal, tout de même que Toi.

 

Que de Lauriers, dessus la Tête,
La Victoire met, à la fois !
Pour le Début de ses Exploits,
On lui voit entasser Conquête sur Conquête,
S’il va, toujours, un si beau train,
Il n’est si diligent, et si prompt Écrivain,
Dont la Plume, bien loin, ne demeure derrière,
Clion, sans, donc, nous amuser,
Entrons, vitement, en matière.
Ah ! nous avons, ma foi, de quoi, des mieux, jaser.

 

-Les développements suivants viennent confirmer cet air de victoire qui flotte dans la France d’alors :

Quand je parlai des quatre Sièges,
Que, par grâces, et privilèges,
Burich, Vésel, Rhimberg, Orsoy,
Voyaient faire, de par le Roi,
Des premiers, devant leurs Murailles,
Je parlais de vrais Feux de pailles.
Car, en quatre, ou cinq jours, au plus,
Tous ces Postes s’étaient rendus,
Et tous avaient ouvert leurs Portes,
Quoi qu’avec leurs Garnisons fortes,
Leurs Remparts, et leurs Bastions,
Et de bonne Munitions,
Ils pussent, longtemps, se défendre ;
Auparavant que de se rendre,
Tant les Hollandais sont poltrons,
Bien qu’ils fassent les Fanfarons.

 

-Et puis encore :

Las ! à peine, dans Vésel, même,
Poste qu’on sait de force extrême,
Et lequel soutint, autre fois,
Un Siège, tout au moins, d’un mois,
On leur eut donné sur la lippe,
J’en puis jurer par Saint Philippe,
Qu’ils furent tous, plus consternés,
Plus camus, et plus étonnés
Que ne l’est un Fondeur de Cloches,
Regardant, les mains dans leurs poches,
Tout, par les Nôtres, préparer,
Pour, de leur Ville, s’emparer.

 

Mais que dis-je ? ô ma chère Muse,
Mal à propos, je les accuse,
Hélas ! hélas ! qu’auraient-ils fait,
Que montrer un coeur stupéfait,
Devant un Roi tout magnanime,
Que la Gloire accompagne, anime,
Et que la Victoire, partout,
Veut couronner, de bout, en bout ?

 

Ils ont mieux fait, en conscience,
D’ainsi, négliger leur Défense,
Que s’être exposés, autrement,
À quelque piteux traitement :
Et Rhimberg a donné l’exemple
Qu’il faut que tout autre contemple.

 

C’est que la Ville, et Garnison,
Avec sens, prudence, et raison,
Sans dire Car, Mais, Si, ni Votre,
Se sont offerts à la Victoire
De notre auguste Majesté,
Pour en mériter la bonté.

 

En effet, ils la ressentirent,
Gouverneur, et Soldats sortirent,
D’un air, tout à fait, éclatant
C’est-à-dire, Tambour battant,
Avec leurs Armes, et Bagages,
Et tous les autres Avantages
Qu’on obtient, lorsqu’en pieux arroi,
Le Vaincu peut donner la Loi,
Au Vainqueur, lequel la lui donne,
Lorsque sa fermeté l’étonne,
Et qu’en un mot, par trop longtemps,
Il tient sa Victoire en suspens.

 

Or, la Garnison dessus dite,
De quinze cent Hommes d’élite,
Tous bien buvant, tous bien mangeants [sic],
Sûrement, conduits, par nos Gens,
Fut, à Maastricht, au plus vite,
Chercher son Souper, et son Gîte.
Si l’on en fut content, ou non,
Nul ne me l’a dit, tout de bon,
Mais, bien aisément, je devine,
Que l’on en fit fort grise mine,
Et qu’on se fût bien passé là,
De tous ces nouveaux Hôtes-là.

 

-Quant à Monsieur, protecteur de notre gazetier, il est également longuement évoqué :

Monsieur, qui partage les Veilles,
Et la Gloire, aussi, des Merveilles
De notre adorable Héros,
Agissant, presque, sans repos,
Et sans, presque, quitter la Botte,
Dont on le loue en haute Note,
De telle sorte Orsoy pressa,
Que ledit Poste acquiesça,
Avant que pas un des trois autres
Eût dit ses pauvres Patenôtres.

 

Mais d’autant (ce dit un Abbé)
Qu’avant que venir à Jubé,
Sa Garnison fit la mâtine,
Ou si vous voulez la mutine,
Le Roi, pour l’Exemple, en donna,
Et, sans grâce, en abandonna
La Dépouille à notre Milice,
Qu’elle avait mise en exercice,
Pour la débeller [sic], et dompter :
Et pour, tout du long, l’ajuster,
Cette Garnison, donc, si fière,
Demeura toute Prisonnière,
Au nombre de huit cent Humains,
Étrangement, je crois, chagrins.

 

-Robinet passe ensuite en revue les garnisons dont le sort à été réglé. Ainsi, d’abord, Vésel :

Celle de Vésel, tout de même,
Qui, pas moins, aussi, ne s’en chême,
Est, illec, captive, exceptés
Huit, ou neuf que l’on m’a comptés,
De quinze cent faisant la Troupe
Qui, là dedans, mangeait sa Soupe.

 

-Puis Orsoy et Burich :

Enfin, celle, aussi, de Burich,
Laquelle, après Orsoy, fit clic,
Est, au même état, demeurée,
Id est, de liberté, sevrée :
Étant d’environ sept cent Gars
Qui paraissent, un peu, hagards.

 

-Le gazetier éprouve tout de même le besoin de montrer à quel point Louis, grand par les armes, peut l’être également par le coeur, en citant les libéralités qu’il accorde aux vaincus :

Mais les Bourgeois des quatre Places,
De Louis, éprouvant les Grâces,
Conserveront, en ces Cités,
Leurs Franchises, Immunités,
Et Privilèges ordinaires :
Ce Vainqueur des plus débonnaires,
Leur ayant, en outre, accordé,
Et, très volontiers, concédé,
La Liberté de Conscience,
Dont il laisse la jouissance
À ses Sujets, dans ses États,
Pour autant qu’il n’ignore pas,
Ce que tout chacun doit connaître,
Que Dieu, d’icelles, est le Maître.

 

-En dignes féaux de leur roi, les capitaines français se sont également montré «bons” avec l’ennemi désormais soumis. Ainsi, Condé a donné un spectacle équestre, dans Vésel justement :

Pour ce Chapitre terminer,
Et, comme je le dois, borner,
Il faut, vraiment, qu’encor [sic], j’ajoute,
Quoi qu’à notre Veine, il en coûte,
Que Monsieur le Prince, à Vésel,
Fit, comme il faut, son Carrousel,
J’entends tout ce qu’il fallait faire
Pour ce bel Exploit militaire :
Et que, même, Monsieur le Duc,
Qui vaut, certes, un Archiduc,
Agit là, d’Esprit, et de Tête,
Pour avancer cette Conquête,
Et fit, galamment, ce dit-on,

Tout venir à conclusion.

 

-Quant à Turenne, c’est dans la place qu’il a prise que sa sagesse s’est exercée :

Le grand Vicomte de Turenne,
Digne, aussi, de notre Hypocreine,
À Burich, de même, exploita,
Et, de son Devoir, s’acquitta
En sage et brave Capitaine,
Et, bref, en Monsieur de Turenne.

 

-Fidélité oblige, il est du devoir du gazetier de remercier officiellement ses «informateurs”, surtout quand ceux-ci appartiennent à la maison de son protecteur :

Un Officier officieux,
Lequel sait s’acquitter, des mieux,
Chez Monsieur, de la belle Charge
Qu’ici, vous pouvez voir en marge,
Le Sieur Regnier, qui sait, de plus, [Maréchal des Logis de SAR]
Bien écrire en l’Art de Phoebus,
Et, tranchant son Éloge en somme,
Tenir Parole, en honnête Homme,
M’a, de tout ce Détail, instruit,
En une Lettre, bien déduit,
Dont, bien fort, je le remercie,
Et, par-dessus, je le supplie
De me continuer ce soin,
De qui j’avais très grand besoin.

 

-Mais il ne se prive pas non plus, sans les citer nommément ceci dit, de critiquer ceux qui n’ont pas tenu leur promesse de lui envoyer des nouvelles de cette guerre — gageons que les fautifs se reconnaîtrons :

D’autres Gens d’Épée, et Soutane,
Selon la mode Courtisane,
De moult promettre, et peu tenir,
(Dieu, pourtant, les veuille bénir)
M’avaient, aussi, promis d’écrire ;
Mais, oui-da, bon, c’était pour rire.
M’ont-ils fait part du moindre mot,
Voire, tarare, ô diable-zot [sic].
Ah ! que c’est un pénible Rôle
Que de bien tenir sa parole !

 

-Puis il est question des célébrations de la victoire :

Dans la Cathédrale, Mardi,
Quelques heures après midi,
On rendit grâces, en Musique,
Et de façon très authentique,
De ces admirables Progrès,
Par lesquels nous cassons du grès
A nos Seigneurs de la Hollande,
Grands Chefs de la Troupe Marchande.

 

-Et encore :

Bien trente-sept de leurs Drapeaux
Qui n’étaient que de vains Appeaux,
À leur égard, pour la Victoire :
Et (ce que doit marquer l’Histoire)
Qu’on pouvait regarder, chez eux,
Comme ce qu’on nomme, en tous Lieux,
Marchandises de Contrebande :
Ces Drapeaux, dis-je, de Hollande,
Furent portés en ce Saint Lieu,
Comme un Trophée offert à Dieu,
En très humble Reconnaissance
De ce qu’il prête sa Puissance,
À notre auguste Couronné,
À notre rare Dieu Donné,
Pour confondre une ingrate Race
Qui lui doit mainte, et mainte Grâce.

 

-Ces mêmes étendards de la fortune des armes françaises avaient été présentés à la reine, peu de temps avant cette cérémonie – événement qui a permis à ladite reine d’accoucher plus vite que prévu !

Le jour précédent, les Drapeaux
Qui sont clinquant neufs, et fort beaux,
Furent apportés à la Reine :
Et l’excellente Souveraine,
Voyant, à ces Enseignes là,
Comment Louis triomphait là,
Ce Là veut dire, en la Hollande,
Sa joie en fut, certes, si grande,
Cela l’émut si puissamment,
Qu’Elle en accoucha noblement,
D’un si beau Fils, la Nuit suivante,
Qu’on le regarde, et qu’on le vante,
Comme un charmant, et digne Fils
De la Victoire, et de Louis.

 

-Accouchement qui a donné lieu à des réjouissances encore plus éclatantes :

On en rendit Grâces nouvelles,
Et des plus, encor, solennelles,
Dès le beau jour du lendemain :
Et chacun, ici, pour certain,
En témoigna sa grande joie,
Par la belle et brillante voie
Des Bûchers, des Feux, des Clartés,
Si qu’on en vit, de tous côtés.
Même, infinité de Fusée,
Prenant, vers le Ciel, leurs visée,
Y semèrent cent Feux nouveau,
Qui parurent, presque aussi beaux,
À travers des nocturnes Toiles,
Que les plus brillantes Étoiles.

 

-Et pour conclure :

Mais, parlant d’Astres, et de Feux,
Une Belle, en ses deux beaux Yeux, [Mlle D. R.]
Venant me surprendre, en ma Salle,
Des plus aimables, m’en étale,
Sans parler des brillants d’Esprit,
Qu’en icelle, chacun chérit :
Et j’aperçois, avec liesse,
Sur ses pas, sa mignonne Nièce,
Laquelle, à deux Lustres qu’elle a,
Montre maintes grâces, déjà,
Et, surtout, comme Père, et Mère, [M. et Mlle M.]
De qui l’Amitié m’est bien chère,
Maints spirituels Attributs,
Car ils en ont et tant, et plus.

 

Disons, donc, en deux mots, de grâce,
Que Louis, ce vrai Dieu de Thrace,
A pris, poursuivant ses Progrès,
Encore Emmerich, et Reez,
Que, depuis, on a bloqué Grôle,
Qui ne fera, qu’en vain, le Drôle,
Et que les Hollandais, sur Mer,
N’ont pas eu le Sort moins amer,
Dans le Combat donné, belle-erre,
Qu’ils l’éprouvent dessus la Terre,
Comme, peut-être, dans huit jours,
On l’apprendra dans nos Discours.
Pour le présent, adieu Musette,
C’est trop travailler en Gazette.

 

 

Lettre du 30 juillet 1672, par Robinet.

 

-L’extrait de cette lettre se trouve uniquement dans le second tome de l’ouvrage manuscrit de Thomas-Simon Gueullette, Histoire du théâtre italien (voir ) :

Les Comédiens Italiques
Qui ne sont point mélancoliques
S’appliquant à nous divertir
Dont je les aime sans mentir
Nous offrent le nouveau régale
D’une aventure joviale
Ayant pour titre Le Collier.
Ce Sujet est tout singulier,
Et du bout à l’autre comique
De plus une bonne musique
Et de très beaux pas de ballet
De cet événement follet
Font l’agréable petite oie
Si bien qu’on a la pleine joie.

 

 

Lettre du 13 août 1672, par Robinet.

 

-Cet autre extrait n’est également présent que sous la plume de Gueullette, dans l’ouvrage que nous venons de citer, à la même page que les vers précédents (voir) :

Les Italiens d’Italie
Grands chasseurs de Mélancolie
Continuent de jouer [sic]
Leur aventure du Collier
Sujet mêlé de mainte entrée
Qui beaucoup (je vous jure) agrée
Voire même aussi de concerts
Et par-ci par-là de beaux airs
Dont les paroles sont françaises
Qui font les oreilles bien aises
Le tout venant d’un bel esprit [M. Girardin]
Qui délicatement écrit
Et d’une manière facile,
Selon notre moderne style.

 

 

Lettre du 17 septembre 1672, par Robinet.

-Il est parfois difficile, même pour un grand rimeur, de se mettre à la tâche un samedi. Ainsi :

DIEUX ! que j’ai l’Esprit engourdi,
Hé quoi, n’est-il pas Samedi,
Jour où seulet, en mon Étude,
Avec ma Clion, assez prude,
Je narre gazétiquement,
C’est-à-dire, historiquement,
Ce que, de Dame Renommée,
A nous instruire, accoûtumée,
J’ai, soigneusement, colligé,
Ainsi que j’y suis obligé,
Pour en faire un nouveau Régale
A sa belle Altesse Royale ?

 

D’où vient, donc, que, mal à propos,
J’ai l’intellect si peu dispos,
Et si pesant, et si landore,
Qu’on dirait qu’il soit tout pécore ?

 

Ah ! Phoebus, Messire Phoebus !
J’appelle à Vous, comme d’abus,
De cette pesanteur extrême,
Qui me chagrine, et qui me chême,
Veuillez détruire, prestement,
Ce fâcheux engourdissement,
Dissipez cette Léthargie,
O Dieu Poète, je vous prie.

 

Bon, j’entends votre Violon,
O mon cher Seigneur Apollon,
J’en sens l’effet, j’en tressaut [sic] d’aise,
Et m’assisant [sic] dedans ma chaise,
Je m’en vais, du moins, je le crois,
Rimer en assez bel arroi.

 

-Après avoir passé en revue les démêlés des Danois avec leur roi, puis les événements qui se produisent en Ukraine et en Pologne (derrière lesquels se trouvent visiblement les Turcs), Robinet évoque l’Empire et le Rhin. Vient alors pour lui l’occasion de mentionner les menées diplomatiques de Louis le Grand à Vienne pour faire cesser dans cette cour-là l’inquiétude que les victoires françaises en Hollande ont fait naître. Ainsi :

À l’égard du Rhin, néanmoins,
Très chimériques sont ses soins,
Et, tant de fois, notre Monarque,
Qui dignement, conduit sa Barque,
A fait, dans Vienne, protester,
Qu’il ne veut point inquiéter,
Peu, ni prou, la Paix de l’Empire,
Qu’il me semble que c’est tout dire,
Et qu’il doit bien ajouter foi
À la Parole d’un tel Roi.

 

Quittant, donc, là, tout vain prétexte,
Qu’il change de Thème, et de Texte,
Et laisse, en toute liberté,
Notre charmante Majesté
Mortifier le Belge rogue,
Pire que Juive Synagogue,
Qui n’a plus, maintenant, je crois,
De Chef, ni de Foi, ni de Loi,
Et dont la licence effrénée,
Ne saurait plus être bornée.

 

Ce Peuple des plus scélérats,
Chasse, partout, ses Magistrats,
Partout, rogne, taille, maîtrise,
Avec une pleine franchise.

 

On m’a dit qu’à Monsieur Ruyter,
Quoi qu’il aime, des plus, Luther,
Il désire, aussi, niche faire,
N’est-ce pas une étrange affaire ?
Car c’est pour ce qu’il écrivit
En faveur du feu Sieur de Vuich, [Grand Bailly,]
Pour cela le voilà coupable,
Vit-on, jamais, rien de semblable ?

 

Tout de même, Van Beverning,
(À la fin, gare Van Beuning,
Ce Régnard, cette fine Mouche,
Plus, cent fois, que n’est Scaramouche)
Est au Livre rouge, marqué,
Et court risque d’être attaqué
Et mis en funeste posture,
S’il faut que, par Malaventure,
Il vienne à tomber dans les mains
De ces Factieux inhumains,
Dont l’on rapporte un trait de rage,
Qui passe tout selon courage.

 

-Où il est fait brièvement mention du massacre des Frère de Witt :

Ayant trouvé, vers le Cercueil
Dudit de Vuith, son Fils en deuil,
Qui n’est qu’un jeune Enfant, encore,
Ces détestables qu’on abhorre,
L’apostrophèrent rudement,
Et l’ayant mis nu, mêmement,
Cruellement, le fustigèrent,
Et, par après, le renvoyèrent,
À sa Mère, en cet état là :
Ah ! je ne comprend pas cela ;
Et les Tigres, et les Panthères
Ont prêté leur coeur à ces Hères.

 

C’est en trop parler, laissons-les,
Et passons à d’autres Sujets.

 

-Ces tragédies ne sauraient obscurcir les nouvelles mondaines usuelles de nos gazettes, comme celle-ci par exemple :

D’York, la féconde Duchesse,
(Dont à Londre [sic], est grande liesse)
Est accouchée heureusement,
Naguère, d’un Fils fort charmant,
Après tant soit peu de Tranchée,
Dont elle ne fut point fâchée,
Ayant, après ce peu de mal,
Vu, de son Amour conjugal,
Naître un Fruit de cette importance
Et l’on m’a dit en conscience,
Que la Reine, sa Belle-Soeur,
Protesta-là, de tout son coeur,
Qu’elle aurait voulu, Foi de Reine,
Pour le Prix, être en même peine.

 

-Après une évocation des dissensions ottomanes, Robinet en revient à une nouvelle du coeur – un coeur triste comme on le constatera :

La princesse de Palestrine,
À Rome, bien fort, se chagrine,
Comme on vient de me le conter,
De ne pouvoir se rajuster
Avec son Époux, qui dans l’âme,
N’ayant plus, pour Elle, de flamme,
Ne lui montre que de l’aigreur,
Par ceci, jugez-en, Lecteur.

 

Naguère, elle lui fit transmettre
Dedans les mains, un mot de Lettre
Écrite assez civilement,
Pour en obtenir seulement,
Son premier, et second Carrosse,
Pour aller, non pas à la Noce,
Mais rendre, par civilité,
Visite à Gens de Qualité.

 

Mais plus outré qu’on ne peut dire,
Ne sans l’ouvrir, ni sans la lire,
Ladite Lettre il renvoya :
Et la Princesse, tant y a,
Demeura, sans faire Visite,
À songer creux, dedans son Gîte,
Chez son cher Oncle Barberin,
Du brillant Ordre Purpurin,
Où, depuis un si long Grabuge,
Elle trouve Asile, et Refuge.

 

-Mais tous les mariages ne sont pas tristes dans le monde des Grands, comme le montre cette anecdote qui concerne Lorenzo-Onofrio Colonna, d’illustre descendance (George L. Williams, Papal Genealogy: The Families and Descendants of the Popes, MacFarland, Jefferson, North Carolina and London, 2015 (original ed. 1998) p.113). Ainsi :

Le Connétable Colonna,
(Mais quoi, chacun sa raison a)
Agit de façon plus accorte,
Envers sa charmante Consorte ;
Et, naguère, en ayant reçu
Un Écrit sagement conçu,
Afin d’avoir ses Demoiselles,
Que (soient-elles laides, ou belles,)
Dans son Palais elle laissa
Quand Elle en partit pour Deçà,
Il les fit partir, ou je meure,
Sans hésiter, et tout à l’heure,
Avec des Bijoux, de l’Argent,
Et même un Billet obligeant,
Pour cette Moitié belle et bonne,
Dont j’honore fort la Personne,
Cette Maria Mancini,
Étant de mérite infini.

 

 

Lettre du 24 septembre 1672, par Robinet.

 

-De cette lettre nous ne possédons que ce très court extrait, issu du second volume du manuscrit de Gueullette et que ce dernier explique qu’il «donne à peu près la date de la comédie des Fripiers. Ainsi :

Ils y jouèrent les Fripiers
À tromper assez coutumiers.

 

 

Lettre du 1er octobre 1672, par Robinet.

 

-L’éloge, ou du roi ou du protecteur de l’auteur, qui débute chaque gazette est toujours intéressant dans la mesure où il dévoile, malgré sa présence obligatoire, l’enthousiasme du gazetier pour sa tâche. Ainsi, le nôtre en piaffe-t-il (de joie) :

PRINCE, très puissant, et très haut,
Ma Clion n’est point en défaut :
Qu’elle ait, ou non, le vent en poupe,
Sur la Montagne à double croupe,
Elle grimpe tous les huit jours,
Pour vous forger nouveaux Discours.

 

Quoi qu’elle aime besogne bien fait,
Et semble toute stupéfaite,
En recommençant le Travail
De son historique Détail,
Néanmoins, si tôt qu’elle pense
Que c’est pour PHILIPPES DE France,
Elle est alerte, et de bon coeur,
Elle reprend ce sien Labeur.

 

Ce n’est pas, Altesse Royale,
En bien des Vertus, sans égale,
Ce n’est pas, dis-je, Héros charmant,
De ma Muse, le noble Aimant,
Pour vous faire valoir la chose,
Que je fais une telle glose,
Mais c’est pour témoigner à tous,
Combien il m’est cher, et m’est doux,
D’être votre Historiographe.

 

Car je triomphe, et je piaffe,
Dessus ce Titre glorieux :
Et je vais, encor, de mon mieux,
Caqueter dessus les Nouvelles,
Les plus fraîches, et plus nouvelles.

 

-Après avoir évoqué les Turcs, puis les Russes, Robinet n’oublie pas la Hollande théâtre de troubles civils, comme on disait alors :

Les Hollandais, toujours, chez eux,
Veramente [sic], sont mal chanceux.
Les Peuples, toujours, y régentent
Et des Pasquinades y chantent,
Contre le Tiers, contre le Quart,
Sans nulle crainte de la Hart,
Ou bien ils usent de mainmise,
Tant ils ont l’âme mal soumise,
Sur les premiers qui leur font peur,
Et qui réveillent leurs Fureur :
Si bien, donc, par un cas étrange,
Que même le Prince d’Orange,
Ne trouve point ses sûretés,
Parmi ces Peuples révoltés.

 

-La tension est à son comble comme en témoigne cette rumeur de la mort du Prince d’Orange qui a conduit à une émeute :

Naguère, pendant la Nuit sombre,
Où bien des Bêtes sont à l’ombre,
Le bruit se répandit, soudain,
Que d’une meurtrière Main,
Sa Trame avait été coupée,
A coups de Dague, ou bien d’Épée,
Allant, par un bois, disait-on,
Dedans sa rurale Maison.

 

Sur cette rumeur répandue,
Sortit la Bourgeoise Cohue,
Qui, tant à pied, comme à Cheval,
Fut s’informer par Mont et Val,
De cette subite Aventure,
Nonobstant cette nuit obscure.
Mais ce n’était rien qu’un faux bruit,
Par qui le susdit Prince instruit
À se garer d’un tel désastre
Qui ne viendrait pas d’un bon Astre,
Il va prendre des Halbardiers [sic],
Ou, je crois, des Pertuisaniers,
Avec nombre de Mousquetaires,
Puissants comme des Janissaires,
Qui, d’un militaire circuit,
L’environneront, jour ; et nuit,
Soit à l’Armée, ou dans la Ville,
Et jusques dans son Domicile.

 

Les États, par affection,
Veulent cette Précaution,
L’ayant conjuré de la prendre :
Et lui n’ayant pu s’en défendre,
À leur bon vouloir, a souscrit.
Voilà ce que l’on nous écrit,
Des Affaires de la Hollande,
Qui, de Calvin, suit la Légende.

 

-L’évocation de Calvin permet à Robinet d’évoquer l’abjuration publique du baron Desadret. Il a suivi, en somme, le même chemin que son bisaïeul, plus de 100 ans après lui… Ainsi :

Monsieur le Baron Desadrets,
Des mieux faits, et des plus adrets,
Lui fit, l’autre jour, banqueroute,
Prenant, de l’Église, la route,
Avec quatre de ses Enfants,
De ce beau Calvin, triomphants.

 

Conjointement, ils le quittèrent,
Et, publiquement protestèrent,
Qui lui baisaient, pour tout jamais,
Les Mains, sans aucun Si, ni Mais,
Ce qui veut dire sans réserve.

 

Ce cher Baron que Dieu conserve,
Est Petit Fils de ce Baron,
Si fameux, et de même Nom,
Qui se fit craindre d’importance,
Dans le Dauphiné, la Provence,
Et le Comtat Avignonnais,
Pendant les Guerres d’autrefois : [Les Guerres de la Religion.]
Où, tout ainsi qu’il est notoire,
Dessus le rapport de l’Histoire,
Les meilleurs Postes il soumit,
Et, dedans son Parti, les mit.

 

Or l’abjuration susdite,
Qui, beaucoup, Calvin décrédite,
S’est faite entre les Mains, dit-on,
De notre Éminent de Bouillon,
Qui, sans cesse, s’immortalise
Dans le Service de l’Église,
Lui procurant, de tous côtés
De nouvelles Prospérités,
Nouveaux Autels, et Sacrifices,
Par ses soins, et par ses offices,
Comme, par un sort glorieux,
Il vient de faire en tous les Lieux,
Où notre incomparable Sire,
Vient d’étendre son juste Empire.

 

Mais sans, par un plus long propos,
M’étendre, ici, dessus le Los
De ce grand Aumônier de France,
Traité d’Altesse, et d’Éminence,
Qu’on ne saurait assez louer,
Je veux, le Lecteur, renvoyer
A qui, de manière authentique,
A fait son beau Panégyrique.

 

-Des nouvelles littéraires : un Feuillant, le père Antoine, a publié une traduction des oeuvres de Saint Bernard. Ainsi :

C’est à cet illustre Feuillant,
Lequel, sans cesse, travaillant
Dessus les oeuvres admirables,
Ou, parlant mieux, incomparables,
De son Saint Père, Saint Bernard,
Vient, au Public, de faire part,
D’un premier Livre de ses Lettres, [On trouve cette première Partie,]
Qu’en riche Prose, et non en Mètres, [chez les Sieurs de Brèche,]
Il a traduites en Français, [Libraires rue S Jacques,]
D’une façon, je vous promets, [devant saint Benoît, à l’Image S. Joseph.]
Qui me semble toute angélique,
Tant, en cet Ouvrage, il s’explique,
Avecque la grâce, et l’ardeur
De son Saint Père, et Saint Auteur.

 

Or ledit Traducteur illustre,
Sans le flatter digne du lustre
Qu’une belle Mitre répand
Sur ceux de l’Épiscopal Rang,
Et qu’on appelle Dom Antoine, [De S. Gabriel.]
Aux plus grandes choses, idoines,
A fait, de ce jeune Éminent,
De qui je parle maintenant,
L’Éloge, de telle manière
En son Épître Liminaire,
Que l’on peut le voir, trait, pour trait,
Dedans cet éloquent Portrait,
Avec lequel, son juste zèle,
Sur ce Sujet, tire l’Échelle,
Et montre que nul, aujourd’hui,
Ne le peut mieux louer que Lui.

 

-Un nouvelle venue d’Allemagne :

Dans une lettre de Cologne,
Ville qui n’est pas en Pologne,
J’ai lu que Monsieur de Puysieux, [Le Marquis.]
A réussi, certe, des mieux,
Dans une affaire d’importance,
Dont, à son zèle, esprit, prudence,
On avait remis pleinement,
A faire le ménagement,
Près du Magistrat de la Ville,
Qu’il harangua d’un si beau style,
Et, même, un quart d’heure durant,
Que chacun allait admirant
Cet Orateur, presque, sans barbe,
Et qui, de plus, par Sainte Barbe,
Avait fait raire, ce dit-ont,
Le poil naissant de son menton.
Quoi qu’il en soit, en cette Affaire,
Il fit voir qu’en son Caractère,
Il entre intelligence, et coeur ;
Car on sait de quelle valeur
Il a paru devant Nimègue,
Et le Renom qui n’est pas bègue,
A tant fait de bruit là-dessus,
Qu’ici, je l’en dirai pas plus.

 

-Suivent pour finir des nouvelles de la cour de France :

La Cour est toujours, à Versaille [sic]
Où je n’ai valant sou, ni maille :
Et nos augustes Majestés
Y sont en parfaites Santés :
Et, notamment, notre cher Sire,
Dont le tempérament fait dire
Qu’il remplira, du moins, le temps
De tous les Septante et six ans
Que l’interprète, d’importance,
Du grand Prophète de la France
Savoir le Chevalier de Iant
Lui vient d’annoncer fraîchement,
D’heureux Règne et d’heureuse vie.
Le Ciel, à deux mains, je l’en prie,
Lui fasse dire vérité,
Car cette rare Majesté,
De vivre un siècle entier, mérite :
Après ce beau souhait sus, Clion, datons vite.

 

 

Lettre du 8 octobre 1672, par Robinet.

 

-À défaut d’éloge, notre gazetier nous fait part de sa fatigue dans le paragraphe liminaire de sa missive. Celui-ci n’en est pas moins intéressant puisque Robinet y révèle ne pas être dédié uniquement à la rédaction de ses nouvelles rimées. Ainsi :

Quoi que, d’autres Travaux, je sorte,
Fatigué d’une étrange sorte,
Ayant composé six Cahiers
De franche Prose, tous entiers,
Comme je fais, chaque Semaine,
Si faut-il que j’ouvre ma Veine,
Sans nul relâche, en ce moment,
Et qu’en demi-jour, seulement,
Près de trois cent Vers je compose.

 

Sachant cela, je présuppose,
Sans croire faire trop le vain,
Que tout Lecteur juste et bénin,
En me donnant louange, admire
Comme en ces deux Genres d’écrire,
Si contraires, si différents,
Et, mêmes, en si peu de temps,
Je puis vaquer, ainsi, sans cesse.

 

Mais je vois que l’heure me presse,
Sans davantage, préluder,
À tous, je laisse à décider
Du contenu de cet Exorde,
Et vais toucher une autre Corde.

 

-Après les narrations usuelles sur les malheurs de la Hongrie, les Turcs, le mouvement fait par les armées impériales pour contrer ces derniers, et la chasse donnée aux bandits dans Naples, il est de nouveau question des troubles civils dans la Hollande. Ainsi :

On croit qu’Anglais, et Hollandais,
Vont retirer, à cette fois,
Pour tout l’Hiver, chez eux, leurs Flottes,
Hors que, pour la garde des Côtes,
Ils laisseront quelques Vaisseaux
Des plus liges, et des moins gros.

 

Mais je dirai, sans parenthèse,
Qu’à la Haye, on n’est pas fort aise
De la retraite de la leur ;
D’autant qu’ils ont très grande peur
Que d’icelle, les Équipages
N’émeuvent de nouveaux Orages,
Et ne veuillent, ce m’a-t-on dit,
Venger la Mort des Sieurs de Vvith,
Dont Ruitler, entre tous, fulmine,
Et fait une funeste mine.

 

-L’autorité du Prince étant bafouée, Robinet ne présage rien de bon de ces révoltes. Ainsi :

Toujours là, les Peuples hagards
Se mutinent de toutes parts,
Et ne veulent plus reconnaître
Ni les États, ni d’autre Maître.
Le Prince d’Orange, pourtant,
D’être le Souverain, prétend,
Et, selon que chacun en glose,
Très fortement, se le propose :
Ayant, déjà, dessus ce cas,
Pressenti, dit-on, ses États,
Par une assez longue Harangue
Qu’il leur fit de sa propre Langue.

 

Je ne sais ce que ces Gens-là,
Auront répondu sur cela :
Mais, en bonne foi, je devine,
Qu’ils lui fire

Ressources complémentaires

Les spectacles et la vie de cour selon les gazetiers
Chronologie moliéresque
Textes du XVIIe siècle en version intégrale
Textes de Molière en version diplomatique

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