Les spectacles et la vie de cour dans les Continuateurs de Loret en 1671

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Cette page constitue une des composantes de la documentation sur LES SPECTACLES ET LA VIE DE COUR SELON LES GAZETIERS (1659-1674)

PAGE EN COURS D’ÉLABORATION (D.C.)

Lettre de décembre 1670-janvier 1671, par Mayolas.

 

-Comme de coutume en chaque début d’année, le gazetier distribue ses compliments à ses protecteurs :

 

Parnasse serait-il en friche ?
Pendant que le pauvre et le riche
Que les grands et que les petits
Font des présents de divers prix !
Quoi ce Mont pour moi si fertile
Serait-il aujourd’hui stérile !
Non, vraiment, je ne le crois point,
Car je le trouve bien à point,
Prêt à m’ouvrir toutes ses veines
Pour distribuer les Étrennes,
Et ses canaux me sont ouverts
Pour offrir mes voeux et mes Vers
À ce Monarque incomparable,
Qui n’eût ni n’aura de semblable,
Et que l’on voit si fort briller
Qu’aucun ne le peut égaler.
Mais quelle offrande puis-je faire,
Quelle offrande extraordinaire,
Digne d’un Prince si parfait,
Si Grand, si Sage, et si Bienfait :
Le Ciel par un don Angélique
Le donna d’une Âme héroïque ;
La Nature para son Corps
De ses plus aimables trésors :
Son Sang, sa Royale Naissance
(Favorable à toute la France)
Dans le berceau lui mit soudain
Couronne en tête et Sceptre en main ;
Amour en lui rendant les armes
Lui donna sa grâce et ses charmes :
Le Soleil avec équité
Lui communiqua sa clarté,
Et voulut sans nulle remise
Qu’il prit encor sa devise :
Jupiter ravit de le voir
Lui céda d’abord son pouvoir :
Mars en venant lui rendre hommage
Le pourvut de tout son courage :
La Victoire entre les Guerriers
L’a Couronné de ses Lauriers :
Minerve avec même largesse
L’a bien rempli de sa Sagesse :
Apollon avec les neufs Soeurs
L’environne de ses douceurs,
Et dans le Temple de mémoire
Travaille toujours à sa gloire :
La Fortune n’omettant rien
Voulut d’une humeur obligeante
L’unit à cette belle Infante,
THÉRÈSE cette REINE enfin
L’a régalé d’un beau DAUPHIN,
Suivi d’une Soeur et d’un Frère
Pour rendre ce Règne prospère :
À ces Dons qu’on voit éclater
SIRE, je ne puis ajouter
Sinon que Dieu vous les conserve ;
Et le bien que je me réserve
Est qu’au milieu de tant d’appas
Grand ROI, vous ne m’oubliez pas.

 

 

-Retour sur le fameux Dom Lopez, diplomate venu de Guinée et dont il a été question dans la dernière lettre de Robinet de l’année précédente pour sa présence à une représentation du Bourgeois gentilhomme :

 

Écrivons cette matinée
Que le Roi d’Ardres en Guinée
A mandé vers mon ROI Vainqueur
Un excellent Ambassadeur,
Sans user de longue remise,
L’exact et fidèle Berlise
À l’Hôtel de Luynes le prit
Et pompeusement conduisit
Cet Homme digne de remarque,
Dans un Char de mon grand Monarque
À son Palais rempli d’appas,
Entre deux haies de Soldats,
Où si vous voulez de ses Gardes,
Qui portent bien les hallebardes,
Leur Capitaine, Rochefort,
Marquis que l’on estime fort,
Dès qu’il l’aperçut à la salle
D’une manière joviale
Il reçut, il l’accueillit,
Ensuite l’on l’introduisit
À l’Audience favorable
De notre Prince inestimable ;
Sitôt qu’il vit ce Potentat,
Surpris, charmé de son éclat,
Par sa posture et par ses gestes
Il fit des signes manifestes
De la juste admiration
Et de la vénération
Que la présence de mon SIRE
À chacun dans le coeur inspire :
Après cela, très humblement
Il lui fit un beau compliment
Et de la part du Roi son Maître
Au mien il fit très bien connaître
Que la puissance de son nom,
Ainsi que de son beau renom
Ayant attiré son estime
Aussi grande que légitime,
Il offrait dans ses doux transports
Toutes ses terres et ses ports,
Tous ses vaisseaux et sa milice,
Propres à lui rendre service :
En ces termes il harangua,
Et puis sa Lettre présenta
À l’habile et prudent Lionne
(Dont j’honore fort la Personne)
Digne Secrétaire d’État
De mon Triomphant Potentat,
Qui contenait la même chose
(À peu près) que je vous expose :
LOPES après s’en retourna,
Chez lui l’on le ramena,
Satisfait de l’accueil aimable
De ce Monarque incomparable,
Et de la pompe de sa Cour
Que l’on vit paraître en ce jour
Et si superbe et si nombreuse
Si brillante et si merveilleuse,
Que l’Ambassadeur susnommé
En est encor tout charmé :
À l’Audience de la REINE,
Très vertueuse Souveraine,
Étant conduit pareillement
À genoux fit son compliment,
Et ses Enfants comme ses Femmes
Qui conservent ses tendres flammes
Étaient là présents avec lui ;
Et je vous assure aujourd’hui
Que la beauté de ma PRINCESSE
Leur causait autant d’allégresse
Que l’aspect de mon ROI charmant
Lui causa de ravissement :
Desplanes brave Gentilhomme,
Très civil et très galant Homme,
À soin que cet Ambassadeur
Soit traité avecque splendeur.

 

-Comme la mention « Aux dépens de l’auteur, M.DC.LXX. » située en fin de lettre semble en témoigner, la lettre a très certainement été rédigée avant le 1er janvier 1671 : Mayolas annonce l’archevêque de Paris, Hardouin de Péréfixe, certes très malade mais encore en vie. Ainsi :

 

L’Archevêque de cette Ville,
En Science et Vertus fertile,
Est malade à l’extrémité,
Et de chacun fort regretté ;
Pour marquer l’amour et le zèle
Qu’on a pour ce Pasteur fidèle,
Publiquement on prie Dieu
En mainte Église et Sacré lieu,
Le Ciel ainsi que je souhaite)
Lui rende une santé parfaite.

 

-La lettre de Mayolas porte bien la marque de l’année précédente. Selon le Journal d’Olivier Lefèvre d’Ormesson, les deux premiers mariages dont il est ici question ont eu lieu autour du 20 décembre 1670 :

 

Je mets cet article tout neuf
Pour le Marquis de Châteauneuf,
Secrétaire d’État très digne,
Par son propre mérite insigne,
Ainsi que par le Noble Sang
Qui l’élève dans ce haut rang ;
Mais pour bien poursuivre l’histoire,
Mettons maintenant à sa gloire
Que l’aimable et rare Fourcy
(Qu’avec plaisir je nomme ici)
L’a pris pour son Époux fidèle ;
Puisqu’il a charmé cette Belle,
Jugez, combien elle est charmante,
Agréable, riche et brillante :
Je souhaite dans quelques ans
Qu’ils produisent de beaux Enfants,
Qu’ils aient les Vertus du Père
Et les agréments de la Mère.

 

Mademoiselle Boucherat
Fille d’un Conseiller d’État
(Que tout le Conseil considère)
S’est mariée aussi naguère
Au brave et Noble de Beaumont ;
Hymen a couronné leur front
Des myrtes les plus agréables
Les plus doux et les plus aimables ;
Comme tous deux sont fort bien faits,
Remplis de vertus et d’attraits,
Je souhaite en cette journée
Qu’ils aient de cet Hyménée,
Après neuf mois et quelques jours
Des fruits dignes de leurs amours.

 

Le Corps d’une Illustre Duchesse,
Dont la mort cause ma tristesse,
Duchesse de très grand renom
Puisqu’elle était de Saint Simon,
Fut transporté de Saint Sulpice,
(Où l’on lui fit un beau Service)
Pompeusement jusqu’à Senlis,
L’Évêque des plus accomplis
Le reçut d’un air très célèbre ;
Deslions fit le Discours funèbre, [Doyen de la Cathédrale.]
Où des gens de chaque côté
S’étaient rendus en quantité,
Après une Messe authentique,
Et sans doute dite en Musique,
On l’inhuma dedans ces lieux
Où reposent ses grands Aïeux :
THÉRÈSE, ma belle Princesse,
A Brissac parfaite Duchesse
Alla témoigner à loisir
De ce trépas le déplaisir,
Et par sa visite Royale
Apaisa sa douleur fatale.

 

-Un problème de datation plus sérieux ? Madame de Mortemart, c’est-à-dire Marie-Madeleine-Gabrielle de Rochechouart a en effet été nommée à la direction de Fontevraud courant août 1670. Quant à la cérémonie dont il est question ci-dessous, c’est, selon d’autres sources que Mayolas le 8 février 1671 qu’elle a eu lieu (Pierre Clément, Une Abbesse de Fontevrault [sic] au XVIIe siècle. Gabrielle de Rochechouart de Mortemart, Paris : Didier, 1869. Voir notamment l' »Avertissement » p.VII, par Daniel de Larroque mais surtout le chap. 1 par P. Clément, p.14-15) :

 

J’écris, avant qu’il soit plus tard
Que Madame de MORTEMART,
Très Illustre et très Vertueuse,
Et très bonne Religieuse,
Digne Abbesse de FONTEVRAUD,
Prit possession comme il faut
(Aux Filles-Dieu) de l’Abbaye
Dont elle est a présent munie :
L’Évêque d’Amiens très savant
Y fit un Sermon ravissant, [De Montmartre, de l’Abbaye au Bois, de Poissy.]
Plusieurs Abbesses assistèrent,
Plusieurs Altesses s’y trouvèrent,
Pour être avec affection
Les témoins de cette action :
Cette Dame dont le mérite
Parfaitement de tout s’acquitte
Remplira sans difficulté
Tout à fait bien sa dignité,
Faisant sa Charge d’importance
Qui n’a point de pareille en France.

 

-On le voit en fin de propos, la date de cette missive est plus qu’incertaine :

 

J’ouvre par ce Vers opportun
L’an mil six cent septante-un.

 

 

Lettre du 3 janvier 1671, par Robinet.

 

-Robinet a lui aussi son protecteur, le frère du roi, auquel il rend hommage en ce début d’année :

 

Que ne suis-je Phébus, en sa propre Personne,
Pour, aujourd’hui, vous faire un rare Compliment,
Héros, brillant Héros, que la Gloire environne,
Et qui, des plus beaux Coeurs, êtes le noble Aimant !

 

PHILIPPES merveilleux, digne d’une Couronne,
Je vous en ferais un, qui serait bien charmant ;
Et tout ce que Chacun, en ce nouvel An, donne,
Aurait moins que mes Vers, de grâce, et d’ornement.

 

Mais, n’étant pas Phébus, à la Tresse dorée,
Vous n’aurez, grande Altesse, en mon coeur, adorée,
Que les Voeux que j’y fais, et que j’adresse aux Cieux.

 

A ce que vos beaux Jours soient tous filés de soie,
Et que, par des Destins dignes d’un Fils des Dieux,
Sans cesse, accompagnés de Bonheur, on les voie.

 

-Mais ses voeux vont également à tous les grands du royaume :

 

Après de si justes Souhaits,
Et ceux qu’en même temps, je fais
Pour notre incomparable Auguste,
Que d’adorer, il est si juste :
Pour son Épouse, à tant d’Appas,
Qu’ailleurs qu’en Elle, on ne voit pas :
Pour le Chef d’oeuvre de leur Flamme,
Ce Dauphin, dont le Corps, et l’Âme,
Font un Tout plus beau que l’Amour,
Et l’Amour, même, de la Cour :
Pour le plus charmant Cadet, son Frère,
Qui, comme qui sait, des mieux, plaire :
Pour Madame, leur digne Soeur,
Ce jeune Ange plein de douceur :
Pour Mad’moiselle, votre Fille,
Qui, déjà, de Grâces, fourmille,
Conjurant, ardemment, les Cieux,
De ne reprendre dessus Eux,
Que leurs Faveurs les plus propices,
Et de doux Torrents de Délices.

 

Après, dis-je, ces premiers Voeux,
Formés pour nos vrais Demi-Dieux,
J’en forme de seconds, encore,
Pour leurs Courtisans que j’honore,
La plupart, gratuitement,
Id est, sans aucun fondement,
De Plaisir, de Faveur, ou Grâce,
Qu’en ait reçu notre Parnasse,
Dont je les quitte, comme Gens
Qui ne sont pas moult obligeants,
Et je souhaite que Fortune
Soit à leurs Désirs opportune,
Et qu’ils soient, en toutes façons,
Tant soit peu, moins Caméléons.

 

Je forme, aussi, dedans ces Rimes,
De troisièmes voeux légitimes,
Pour mes Lectrices, et Lecteurs,
Bénévoles, et Bienfaiteurs,
Qui sont bien deux ou trois Douzaines,
Dont je reçois quelques Aubaines,
Soit Confitures, et Liqueurs,
Dont, j’aime, beaucoup, les Douceurs,
Soit des Pâtés, soit des Fromages,
Soit des Livres, soit des Images,
Soit des Oranges, des Marrons,
Soit des Biscuits, des Macarons,
Andouilles de Châlons, ou Troie,
Et des plus belles que l’on voie,
Des Almanachs, Lapins, Perdrix
À plumage rouge, ou bien gris,
Des Billets doux, des Écritoires,
Et d’autres diverses Histoires,
Compris quelque Présents, encor,
Qui font de la Règle Hic dat Or,
La plus belle et plus nécessaire,
De toute le fameux Despausère.
De tous lesquels Bienfaits susdits,
Grand merci, cent fois, je leur dis,
Souhaitant que les Destinées,
Pendant un grand nombre d’années,
Favorisent tous leurs Desseins,
S’ils sont équitables, et saints,
Et que l’Année, encor, prochaine,
J’en reçoive nouvelle Étrenne.

 

Je fais de quatrième voeux,
Pas moins justes, et pas moins pieux,
Pour mes Amis, et mes Amies,
Que je ne mets pas aux oublies.
Il n’est rien si rare, et si cher,
Et quiconque en a pu trouver
A trouvé, presque, chose égale,
À la pierre philosophale,
À la Salamandre, au Phénix.
J’en ai bien, pourtant, huit fois, dix,
Si l’apparence j’en veux croire,
Et, pour mon plaisir, et ma gloire,
De pas un, je ne douterai,
Et, pour tous, je souhaiterai,
Que, sans nul secours d’Hippocrate,
Ils aient le Foie, et la Rate
Exempts de toute Obstruction,
Et de toute Opilation.

 

-La mort de Péréfixe est bel et bien confirmée par Robinet :

 

Mais, du Monde, ayant fait le tour,
Hélas, faut-il qu’à mon retour,
J’épilogue, enfin, mon Épître,
Par un sombre et triste Chapitre ?

 

De PEREFIX [sic], notre Prélat,
Dont le mérite eut tant d’éclat,
Et dans la Cour, et dans l’Église,
(Quoi, donc, faut-il que je le dise !)
A treize Lustres, seulement,
Vient de descendre au Monument !
Ah ! c’est comme y descendre en poste,
Quand l’on est dans un si beau Poste.

 

-Où il est question de l’ambassadeur évoqué par Mayolas à la lettre précédente :

 

Dom Lopez est, encor, ici,
Sans s’en ennuyer, Dieu merci.
Car, chaque jour, notre beau Sexe,
Qui plaît, beaucoup, encor qu’il vexe,
Le visite soigneusement,
Et le lorgne amoureusement.

 

D’ailleurs, on lui fait grande Chère,
Autant que l’on la puisse faire,
Et, pour parler de bonne foi,
Un des Ordinaires du Roi,
Civil, et brave Gentilhomme,
Que le Sieur Desplanes, l’on nomme,
Le fait servir d’une façon,
Dont il est tout charmé, dit-on.

 

-Une nouvelle jeune femme est attachée aux Filles de la Reine :

 

On a reçu, l’autre Semaine,
Parmi les Filles de la Reine,
Mademoiselle du Rouvroy,
Égale aux Grâces, que je crois,
Ou (car on le peut dire, encor)
A la claire et brillante Aurore,
Tant elle montre en son Teint frais,
Comme elle, de riants Attraits.
Au reste, dans son petit Age,
De douze ans, et non davantage,
Plus de Sagesse, elle fait voir,
Que l’on n’en saurait concevoir :
Si bien qu’elle est le vrai modèle
De toute jeune Damoiselle,
Comme elle sera, d’un Époux,
Quelque jour le Trésor plus doux.

 

-Pour le jour de l’an, la famille royale s’est déplacée aux Feuillants et a goûté l’éloquence de Charles Maurice Le Tellier :

 

Avecque la pompe, et la gloire
D’un Triomphe, et d’une Victoire,
Leurs MAJESTÉS, le jour de l’An,
Au bruit du Pata-patapan,
Chez les Pères Feuillants, allèrent,
Et leur piété signalèrent :
Le Général, ce rare Dom,
Qui, de bien dire a le beau Don,
Ayant tant au ROI qu’à la REINE,
Fait Compliment en bonne Étrenne.

 

L’après-midi, toute la Cour
Entendit chez les Jésuites,
Pères tous remplis de mérites,
Ce merveilleux Prédicateur
Qui, de Reims, est Coadjuteur,
Et doit un jour, à juste Titre,
En porter l’Éclatante Mitre.

 

-Au moment de dater, Robinet confesse n’avoir pas été si sobre que cela lors de la rédaction de sa missive :

 

Le troisième de l’An soixante-neuf, et deux,
Je fis ces Vers fort peu pompeux,
Ayant d’une Liqueur vermeille,
Arrosé friquette deux fois.
Liqueur que je crois nonpareille,
Et dont remercier, je dois,
Un Ami qui s’en vint, exprès m’en faire boire,
Comme j’ouvrais mon Écritoire.
C’est un admirable Hypocras,
Que fait Maillard, l’Apothicaire, [Apothicaire de Monsieur, rue S. Honoré]
Et non Maillard, Mari faussaire, [près de la Barrière des Sergents.]
Afin que nous buvions, en Dieux, à ces jours gras.

 

 

Lettre du 10 janvier 1671, de Robinet.

 

-François Harlay de Champvallon a été élevé au titre d’archevêque de Paris :

 

Le Grand Prélat de Rothomage,
Champvallon, si docte, et si sage,
Est, à présent, notre Pasteur,
Et le charmant Réparateur
De la fraîche et sensible Perte,
Par nous, de Péréfix[e], soufferte,
Grâce, au très judicieux choix
De Louis, la Perle des Rois,
Qui vient, par estime, et prudence,
Pour maints beaux Évêchés de France,
De trier, aussi, des Prélats,
Dont, partout, l’on fait fort grand cas.

 

-Puis il cite les autres nominations d’importance dans le Clergé français :

 

Entre eux, Dom Cosme, cet illustre [Général des Feuillants.]
Qui donne à son Ordre, un beau lustre,
Qui ne s’effacera jamais,
Aura la Mitre de Lombés.
Le Père Mascaron, pour Tulles,
Doit avoir de Rome, ses Pulles.
L’Abbé Chaumont, d’Aqs, est pourvu,
Dans la Liste, ainsi je l’ai vu.
L’Abbé le Camus, à Grenoble,
Où l’on voit, dit-on, maint Vignoble.
L’Abbé que l’on nomme Amelot,
Aura Lavaure, pour son lot.
Et l’Abbé Gaillard, qu’on estime,
Reçoit Aps, pour sa légitime.
Quelques autres, déjà, Mitrés,
Montant aux Honneurs, par degrés,
Sont passés, dont ils sont moult aises,
En de plus riches Diocèses.

 

Veuille le Ciel, qu’en Gens de bien,
Ils usent de tant de beau bien
Duquel l’Eglise, notre Mère,
Rend chacun d’eux, Dépositaire.

 

-Publication de Crispin Médecin de Hauteroche, créé l’année précédente à l’Hôtel de Bourgogne :

 

Un Médecin des plus joyeux,
Voire des plus facétieux,
Lequel, au chagrin, de grés casse,
Sans Séné, Rhubarbe, ni Casse,
Depuis peu, paraît à Paris :
Et son Nom vaut bien d’être appris,
Afin qu’à lui ; chacun s’adresse,
Pour, par lui ; perdre sa tristesse.
Il parle ; certes, bon Français,
Et vous l’aimerez, que je crois,[C’est une Comédie du Sieur de Hauteroche, intitulée
Voyez, donc, ici, dans la marge,[Chrispin Médecin, qui se vend chez Claude Barbin,
Son nom, et sa demeure, au large,[sur le second Perron de la Sainte Chapelle.]

 

 

Lettre du 12 janvier 1671, de Mayolas.

 

-D’un gazetier à l’autre les éloges se ressemblent bien qu’ils ne s’adressent pas à directement à la même personne :

 

SIRE, vos Libéralités
Éclatent de tous les côtés,
Comme je vais promptement mettre
Dans les Articles de ma Lettre,
Et j’espère aussi qu’à son tour
Ma Muse en aura quelque jour.

 

-La nouvelle selon laquelle l’Archevêque de Rouen est nommé à Paris est ici reprise par Mayolas après Robinet :

 

L’Archevêque de Rotomage,
Très illustre et grand Personnage,
Dont la Sagesse et le Savoir
À tout le monde se font voir,
(Par le choix aussi beau que juste
De mon Monarque tout Auguste)
Est Archevêque de Paris ;
Et franchement je vous écris
Que ses Qualités admirables
Et ses Vertus incomparables
Rempliront avec équité
Cette éclatante Dignité :
Puisque chacun le complimente
Sur cette nouvelle charmante,
Ma Muse beaucoup l’estimant
Lui fait aussi son compliment.

 

-À l’ambassadeur Dom Lopes évoqué plus haut, un présent de qualité (vient-il d’Aubusson ?) a été confié. Il doit le remettre à son potentat de la part du roi Louis XIV lui-même. Ainsi :

 

À l’Ambassadeur authentique
Du Roi d’Ardres vers l’Amérique, [en Guinée.]
De la part de Sa Majesté
On a joyeusement porté
Une riche Tapisserie,
Elle pourra sans flatterie
Parer, meubler en bel arroi
L’Appartement du susdit Roi,
Avec maint Tapis remarquable
Pour orner aussi mainte table,
Des Étoffes pareillement
Pour faire maint beau vêtement,
Encore qu’ils n’en usent guère,
Étant vêtus à la légère,
D’autres gentillesse encor,
Qu’ils estiment bien plus que l’or,
Non seulement pour son bon Prince,
Possesseur de mainte Province,
Mais encor pour ses enfants
Ainsi que pour ses Courtisans,
Sans oublier son Excellence
Qui va bientôt partir de France
Avec ses Femmes et ses Fils
Pour s’en aller à son Pays,
Charmé des beautés des merveilles
De nos richesses sans pareilles,
Tous chargés aussi de présents
Ils s’en retournent fort contents.

 

-De la même manière que Robinet précédemment, la série des nouvelles nominations ecclésiastiques est ici diffusée :

 

Disons que l’Évêque de Vannes,
Qui hait fort les choses profanes,
Est nommé depuis quelques jours
Au grand Archevêché de Tours ;
Celui de Leitoure [sic] a sa place,
Et suivra dignement sa trace ;
À Leitour [sic], l’Évêque d’Acqs
Portera dignement ses pas ;
L’Abbé de Chaumont je vous jure
D’Acqs possède la Prélature.
Le savant Abbé le Camus
(Ainsi qu’eux rempli de vertus
Et de qui le coeur est fort noble)
Aura l’Évêché de Grenoble.
De Nîmes ici je vous mets,
Que c’est l’Évêque de Lombez ;
Dont les Sermons font plus d’un Tome,
Des plus sages, des plus brillants,
Abbé général des Feuillants.
De Tulle le Prélat insigne
De celui de Comminge [sic] est digne ;
Mascaron grand Prédicateur
De Tulle sera le Pasteur.
Il faut bien avant que j’achève
Dire que celui de Lodève
Aura l’Évêché de Béziers,
Qui n’est pas loin de nos quartiers.
Avant de finir ce Chapitre
Marquons que de Lavaur la Mitre
Se donne à l’Abbé Amelot ;
Mais écoutez encore ce mot,
L’Abbé Gaillard que fort j’estime
Et de qui l’esprit est sublime,
Tient aussi le rang de Prélat
Puisqu’il a l’Évêché de Gapt.
Ces Prélats que je congratule,
Qu’en ce lieu je récapitule,
Feront avec affection
L’Épiscopale fonction.

 

-Puis Mayolas évoque une réception fastueuse qui a été donnée pour l’arrivée d’un ambassadeur au moment de l’Épiphanie :

 

Sur cet article faites halte
Pour voir l’Ambassadeur de Malte,
Hautefeuille de qui le Nom
Et la Valeur ont grand renom ;
Le Jour des Rois, Jour remarquable,
Avec une pompe admirable
Il fit son Entrée à Paris,
Au gré de tous nos beaux Esprits,
Dans un Carrosse magnifique
De notre Monarque Héroïque ;
Un Maréchal des plus fameux
Le fut prendre près de ses lieux
Avec l’Introducteur encore
Le Sieur de Bonneuil que j’honore ;
Les carrosses comme leur train
Éclataient fort dans le chemin,
Ceux des Ducs comme des Duchesses,
Maréchales, et Maréchaux,
Attelez tous à six chevaux,
Des Marquis comme des Marquises,
Des Personnes les plus exquises,
Y compris ceux des Chevaliers,
Firent Flores en ces quartiers :
On conduisit son Excellence
Avec cette magnificence,
En son Hôtel où promptement
On lui fit un beau compliment
Et de bonne grâce et sans peine
De la part du ROI, de la REINE,
Ainsi que de toute la Cour,
Qu’il écoutait bien tout à tour.
Le lendemain aux Tuileries,
(En dépit de l’Hiver fleuries)
Il fut conduit en appareil
Vers ce Monarque sans pareil,
Qui le reçut d’un air aimable,
Lui fit un accueil favorable,
Comme la REINE et le Dauphin,
Et nos autres Princes enfin.

 

-L’abbé de Péréfixe est mort : Mayolas confirme la nouvelle. Son successeur est également cité. Ainsi :

 

Je mets sans user de Paraphe,
Pour Péréfixe un Épitaphe,
Étant mort en très bon Chrétien,
Je crois qu’il la mérite bien :
Passant ici fais une pause,
Vois l’Archevêque de Paris,
Sous cette pierre de grand prix,
Hardouin Péréfixe y repose.

 

Pour exemple je le propose,
Le vice il a toujours repris
Par ses discours et ses écrits,
Mieux que ce Sonnet ne l’expose.

 

Rhodes l’avait eu pour Prélat,
Et de mon puissant Potentat,
Il fut le Précepteur illustre ;

 

S’il était grand en ces bas lieux,
De ses rares Vertus la Lustre,
Le rendra plus grand dans les Cieux.

 

Par sa piété très sincère,
Par son adresse singulière,
Comme par son autorité,
Il a justement augmenté,
Tant pour la gloire de sa Mitre,
Que pour celle de son Chapitre ;
Plusieurs droits beaucoup éclatants,
Usurpés depuis quelques temps,
Avec une Pompe funèbre
Aussi lugubre que célèbre,
À Notre-Dame dans le Choeur
Son corps fut mis avec honneur.
Aussi l’on plaint fort sa personne,
Illustre, vertueuse et bonne,
Et de ce funeste Trépas,
On ne se consolerait pas,
Si de Harlay qui lui succède,
Et de rares Talents possède,
N’était le digne Successeur,
De ce défunt Prédécesseur,
Son Nom, ses Vertus, sa Naissance,
Font qu’ici hardiment j’avance,
Que ce Prélat l’égalera,
Et même le surpassera.

 

-Où il est de nouveau question du sermon de Charles Maurice Le Tellier, chez les Jésuites, devant Leurs Majestés :

 

En l’Église des Jésuites,
Très savants et bons Casui[s]tes,
Le ROI, la REINE, avec sa Cour,
Se rendirent le premier jour,
Le premier jour de cette Année,
À trois heures, l’après-dînée ;
Et De Reims le Coadjuteur,
Très excellent Prédicateur,
Par son beau Sermon eut la gloire,
De ravir tout cet Auditoire.

 

-Un gentilhomme est nommé à une haute charge près de Monsieur. Il s’agit de Claude du Houssay (également orthographié Housset). L’homme est donc désormais chancelier du frère de Sa Majesté :

 

Faisons encore quelque Essai,
Parlons du fameux de Houssay,
Jadis Intendant des Finances,
(Et ce sont bonnes Intendances)
Il est pourvu par maint denier
De la Charge de Chancelier,
Près de Monsieur, unique Frère
De mon Prince extraordinaire,
Entre ses mains il a prêté,
Le serment de fidélité,
Et son Adresse et sa Prudence,
Feront sa Charge d’importance.

 

-Un abbé reçoit une abbaye : il devrait s’agir de Charles de Lyonne, l’un des fils de Hugues de Lyonne. Ainsi :

 

J’écris que l’Abbé de Lesseins,
Animé de justes desseins,
Qui conduisent sa belle vie,
Est régalé d’une Abbaye,
C’est de l’Abbaye d’Evron,
Dont le revenu est fort bon,
Et j’ose dire en mon langage,
Qu’il mérite encor davantage.

 

 

Lettre du 17 janvier 1671, par Robinet.

 

-Les plaintes du gazetier poète : sa tâche n’est pas aisée et lui cause bien des soucis. Ainsi :

 

Rimer n’est pas chose facile,
Parfois, la Muse est indocile,
Et plus un Monsieur le Rimeur,
Pour se remettre en bonne humeur,
Avec empressement, l’appelle,
Et plus elle fait la Rebelle.
Il a beau, suant de hahan,
Pousser vers elle, maint élan,
Et lui crier  » Venez Mignonne,
 » Si votre Secours m’abandonne,
 » Je vais, sans aucune vertu,
 » Ressembler au Cogne-Fétu,
Elle le laisse, mal en fête,
Rouer les yeux dedans la Tête,
Comme un malheureux Constipé,
Ayant besoin d’un Récipé [sic],
Et plus grimacer, sans méprise,
Qu’un Possédé qu’on exorcise.

 

Grâce à l’obligeante Clion,
Dont je lui dois un million
De grands mercis bien légitimes,
Je ne suis, jamais, dans mes Rimes,
Réduit à cette Gêne-là,
Et dès que je lui dis  » ho, là,
 » À mon aide noble Pucelle,
 » Je vais mettre le Cul sur Selle,
 » Afin de rimer pour Monsieur,
 » Dont le brillant Extérieur,
 » Et les Qualités singulières
 » Charment les Belles les plus fières,
Elle accourt de même qu’au Feu,
Et, sans me peiner que bien peu,
Je fais ma Lettre Circulaire,
Ainsi qu’encor [sic], je vais la faire.

 

-Le gazetier assure qu’il restera fidèle à sa tâche malgré le calendrier chargé de cette période :

 

Ne pensez pas que maintenant,
Que voici Carême-prenant,
Qui me fournira de matières,
Pour faire Légendes entières,
Et sur des sujets mêmement,
Qu’on peut tourner plus plaisamment,
Et de plus galante manière,
J’aille, pour remplir ma Carrière,
Fleurer, dans les Pays lointains,
Ce qu’on fait chez les Levantins,
Id est, les Peuples de l’Aurore,
Où l’on voit les Perles éclore,
Ni, non plus, que je prenne essor
Chez les frileux Mortels du Nord,
Que (dont ils font mine très grise)
Sangle, sans fin, le Vent de Bise,
Ou chez les Peuples du Midi,
Que, Phoebus, le beau Reblondi [sic],
Tout de rôti, vous accommode,
Par sa fraîcheur, trop incommode,
Et ni, bref, chez ceux du Couchant,
Où ce clair Dieu s’allant cachant,
Au sein de Thétis, ses Feux porte,
Que le Matin, il en rapporte.
Non, dis-je, Lecteur curieux,
Je n’irai point en tous ces Lieux,
Que rarement, chercher Matière
Pour mon Épître Gazetière,
Tant que le Carnaval ici,
Pourra m’épargner ce Souci :
Et, pour la preuve de mon dire,
Je vais commencer d’en écrire.

 

-Robinet évoque à son tour l’élévation de Claude du Houssay au rang de chancelier de Philippe d’Orléans, son protecteur. Il est question de la fête qu’il a donnée chez lui, probablement pour cette occasion :

 

Mardi dernier, le Sieur Housset,
Qui bien faire, et bien dire, sait,
Et qui, de la Royale Altesse,
À qui ces Missives j’adresse,
Est, pour ses Talents éclatants,
Chancelier, depuis quelque temps
Donna le Bal d’une manière,
Qui parut toute singulière.
Le Lieu, des mieux, était paré,
Ainsi que, des mieux, éclairé,
Si bien qu’il semblait voir, du Louvre,
Où tant de charmes, l’on découvre,
Un Épitomé, très pompeux,
Aussi, fort propre pour les Dieux.

 

Grand nombre de Beautés parées,
Comme Déesses adorées,
Et toutes Beautés de la Cour,
Avec les jeux, le Ris, l’Amour,
Qui sont inséparable d’Elles,
Et leurs Camarades fidèles,
Primèrent dans ce Bal charmant,
Où leurs Appas furent l’Aimant
De mains Jouvenceaux d’importance,
Tous, aussi, de la Cour de France,
Lesquels par Règle, et par Compas,
Firent des millions de Pas,
Avec ces Mortelles fringantes,
En toutes sortes de Courantes.

 

Illec, les Violons, je crois,
Étaient des Violons du Roi,
Qui ne firent que des merveilles
Que l’on peut dire nonpareilles :
Et, d’autre part, tant de Bassins,
Beaucoup plus amples que succincts,
Remplis de Fruits, et Confitures,
Qu’aiment friandes Créatures,
Rangés pyramidalement [sic],
De même que bien galamment,
Furent servis à ces Poupines,
À ces illustres Baladines,
Que c’est de là, que je conclus,
Sans nuls Éloges superflus,
Que ce Bal fut d’une manière
Qui parut toute singulière.

 

Le susdit Sieur Housset, vraiment,
N’a pu faire, plus dignement,
Son Ingrat dans sa belle Charge :
C’est pourquoi mes Vers je charge
D’aller raconter, en tous Lieux,
Ce Bal, pour lui, si glorieux.

 

-Un autre bal a été organisé par l’un des Maîtres d’Hôtel du roi nommé Sanguin :

 

Le même Jour de cette Fête,
Sanguin, Homme de sage Tête,
Et des Maîtres d’Hôtel du Roi,
Donna le Bal, aussi, chez soi,
D’une façon resplendissante,
Et, je vous jure, ravissante.
La belle Foule s’y rendit,
De rares Nymphes, l’on l’y vit,
Tant Pucelles que non Pucelles,
Et qui valaient bien qu’avec Elles,
Les plus beaux et jeunes Galants ;
Les plus blondins, les plus brillants,
Les plus blondissant, et plus souples,
S’assortirent Couples, par Couples,

 

Je trouve dans mon Memento,
Qu’il en fut là, d’Incognito,
Aussi, Quelques-uns d’une guise,
À leur enlever leur franchise,
Étant des Gens de très bon Lieu,
Et non moins Charmants que le Dieu
Qui maintient l’amoureux Commerce
Qui, parmi le Monde, s’exerce,
Le plus doux, plus universel,
Et des Plaisir, l’Âme, et le Sel,
Le Principe, la Source Vive,
Dont le plus grand Héros dérive,
Et sans qui les plus vils, et plus lourds Animaux
Connaîtraient mieux que nous, et les biens, et les maux
Ce disait fort bien Théophile,
Que je cite en son propre Style.

 

Au surplus, dans le Bal susdit,
Rien ne manqua, ce m’a-t-on dit ;
Et Collation authentique,
Ce qui veut dire magnifique,
Belle, profuse, et cetera,
De sorte que l’on l’admira,
Fut, même, en trois Endroits, servie,
Où la nombreuse Compagnie,
Comme en trois Classes, se rangea,
Se colloqua, se partagea,
Si qu’on fit là, comme je pense,
En Violons, belle Dépense ;
Mais un Maître d’Hôtel du Roi,
Doit tout faire en très bel arroi.

 

-Robinet fait mention des apprêts relatifs au spectacle de Psyché :

 

Tout se prépare aux Tuileries,
Pour de royales Momeries,
Pour Bal, Comédie et Ballet,
Où tout fera du Feu violet.

 

Jamais, dans les Métamorphoses,
On n’a vu de si belles Choses :
Et ces grands Divertissements
Seront de purs Enchantements.
Mais ce sera, l’autre Semaine,
De quoi rendre ma Lettre pleine,
Et très agréable, je crois,
J’en jurerais quasi, ma foi,
N’était qu’après mon Aventure,
Je tiens pour maxime plus sûre,
Que l’on ne doit de rien jurer,
De crainte de se parjurer.

 

Sans, donc, m’aller, ainsi promettre
Aucun bon succès de la Lettre
Que je dois faire dans huit jours,
Je poursuis par d’autres Discours.

 

-Le roi inaugure un arc de triomphe à la porte Saint Antoine :

 

Dimanche, le Roi, notre Maître,
Et qui, du Monde, pourrait l’être,
A beau Titre de Conquérant,
S’il n’était juste autant que grand,
Fut, avec une Escorte idoine,
À la Porte de Saint Antoine,
Voir un Arc superbe, et pompeux,
Où nos plus arrières Neveux
Verront, ainsi que dans l’Histoire,
Les grands Lauriers dont La Victoire
A couronné ce Potentat,
Depuis que, pour régir l’État,
Ses invincibles Destinées,
(N’ayant, encor, que sept Années)
Lui mirent les Rennes en main,
Et que le charmant Souverain
Tient avecque tant de Sagesse,
Et tant de Gloire que, sans cesse,
Il en est, partout, admiré,
Ainsi que craint et révéré.

 

-Il inspecte ensuite plusieurs nouveautés architecturales : certaines sont au Louvre, d’autres destinées à Versailles. Sont alors évoqués des sculpteurs que l’on croisera sous la plume de Mayolas d’ici quelques vers… Ainsi :

 

Le lendemain, tout d’une tire,
Cet actif et merveilleux Sire
Vit, du Louvre, les Bâtiments
Qui seront de grands Monuments,
Encor, de sa Grandeur Royale,
Qu’ailleurs, aucune autre n’égale,
Et les beaux Ouvrages, aussi,
Que Girardon, Guérin, Mercy,
Et Regnaudin, Sculpteurs sublimes,
Dignes des plus hautes estimes,
Font, en Marbre, tout le plus beau,
Pour la Grotte de ce

Ressources complémentaires

Les spectacles et la vie de cour selon les gazetiers
Chronologie moliéresque
Textes du XVIIe siècle en version intégrale
Textes de Molière en version diplomatique

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