Les spectacles et la vie de cour dans les Continuateurs de Loret en 1665

Table des matières

Cette page constitue une des composantes de la documentation sur LES SPECTACLES ET LA VIE DE COUR SELON LES GAZETIERS (1659-1674)

 

Lettre du 25 mai 1665, par Mayolas.

-Succédant à Loret mort quelques semaines plus tôt, Mayolas débute son office en annonçant qu’il reprend son flambeau, à la demande expresse dudit défunt :

Source d’esprit et de sagesse,
Merveilleuse et Grande PRINCESSE,
Superbe Ornement de nos jours,
Belle et parfaite de NEMOURS,
Sans plus consulter je m’adresse
À votre incomparable ALTESSE
Pour vous déclarer le regret
Que j’ai de la mort de LORET,
Et vous donner, s’il m’est possible,
Après cette perte sensible,
Un peu de récréation
Ou quelque consolation.
Étant son ami plus fidèle,
Il me dit d’imiter son zèle,
Et j’ai cru qu’après son trépas
Je devais marcher sur ses pas.
On verra, sachant bien le suivre,
Dans mes oeuvres LORET revivre,
Et, peut-être, direz-vous bien
Qu’en m’ayant vous ne perdez rien.
Au temps qu’il occupait ses veilles
À chanter vos rares merveilles,
Vos vertus et vos agréments,
J’avais tous ces beaux sentiments,
Mais ne pouvant, avec justice,
Vous offrir alors mon service,
Je conservais toujours en moi
Le désir de son même Emploi.
D’une manière aussi galante
Respectueuse et diligente
Je saurai peindre dans mes Vers
Le prix de vos charmes divers.
Je sais que votre belle vie,
Qui ferme les yeux à l’Envie,
Exprime vos perfections
Sans le recours de nos Crayons,
Mais, comme votre modestie
Nous en dérobe une partie,
Il est bien juste de parler
De ce qu’elle voudrait celer.
Ce qui me charme et qui m’anime
Est ce respect et cette estime
Que vos bontés et vos grandeurs
Inspirent aux plus nobles coeurs ;
Il n’est point de lieu dans le Monde,
Ni sur la Terre, ni sur l’Onde
Où, sur les ailes du Renom,
Mon soin ne porte votre nom ;
Les plus Grands Roi, les plus Grands Princes,
Les Républiques, les Provinces
De mes Lettres verront le cours
À la duchesse de NEMOURS.
Et que les Filles de Mémoire
Élèvent un Temple à sa gloire,
Où leur juste et docte pinceau
Formera son divin Tableau,
Pour moi, tout le bien que j’espère
Ce n’est que l’honneur de vous plaire ;
À votre divertissement,
Et, le trouvant dans les Nouvelles,
J’en vais raconter des plus belles.

-Gian Lorenzo Bernini, dit Le Bernin, est annoncé à Paris pour mettre son art au service des desseins architecturaux du Grand Roi. Ainsi :

Comme tous les jours on découvre
Pour l’embellissement du Louvre
Des gens fort expérimentés
Pour en accroître les beautés,
Le Chevalier Bernin, rare Homme,
Dont on fait tant d’estime à Rome,
D’Italie en France est venu ;
Son soin sera bien reconnu,
Ayant eu déjà mainte marque
Des bontés de notre Monarque.

-À la fin de la lettre, Mayolas revient sur la mort de Loret et reproduit
son épitaphe, composée par lui-même et déjà citée à la page précédente :

Sous ce Tombeau gît et repose
LORET qui faisait Vers et Prose,
Qui n’était Maître ni Valet,
Et qui n’était ni beau ni laid ;
Qui n’avait point d’arpens de terre,
Maison, clos, jardin, ni parterrem
Rentes, ni constitutions,
Charge, emplois, ni commissions,
Qui n’exerçait aucun Office,
Qui n’avait point de Bénéfice,
Qui n’était Marchand, Partisan,
Clerc, Laboureur, ni Courtisan,
Qui n’était bas, ni mercenaire,
Qui ne requit jamais salaire,
Qui ne savait flatter aucun,
Qui ne fut jamais importun,
Et qui, pourtant, malgré fortune,
Était rarement sans pécune.

Du vice il fut très grand censeur
Et de vertu le défenseur,
Et chérissait, sans artifice,
Vérité, raison et justice,
Sans que jamais si bon instinct
De soi lui valut vingt-et-cinq.
Il était savant sans science,
Grand pécheur et grand conscience ;
Il blâma toujours les méchants
Autant à la ville qu’aux champs ;
Son âme détesta sans cesse
La lâcheté, fraude et bassesse,
Et les Gens de bien, à ses yeux,
Semblaient être des demi-Dieux.

Son humeur était débonnaire,
Mais, par un malheur ordinaire
Et par la malice d’autrui,
Elle se séparait de lui.
Il ne savait tromper ni feindre,
Ni se gêner, ni se contraindre.

Touchant l’entretien jovial
Il ne s’y prenait pas trop mal,
Car il était plus gai que triste ;
Mais d’ennuis une longue liste
Avaient visiblement gâté
Toute sa jovialité
Et le rendaient insupportable
Aussi bien ailleurs qu’à la table.

Du vin sobrement il buvait,
Et pourtant nez rouge il avait ;
Mais il aimait, au lieu du boire,
Le jeu, la Musique et l’Histoire,
Qui fument durant tout son temps
Ses plus chers et doux passe-temps

De lui couraient divers langage
Qu’il était fou, qu’il était sage ;
Mais tel qui fou le débitait
Plus fou que lui souvent était,
Tant le vain amour de soi-même
Cause souvent erreur extrême.

Enfin ce LORET est à bas ;
Il a ma foi passé le pas,
Car DIEU tout bon et pitoyable,
Voyant qu’il était misérable,
L’a retiré de ces bas lieux
Pour le rendre heureux dans les Cieux.

 

Lettre du 31 mai 1665, par Mayolas.

-De la canonisation de François de Sales :

Par des prières légitimes,
Par des raisons instantissimes [sic]
Et pour le maintien de la FOI,
Suivant l’ordre de notre ROI
Aussi Chrétien que magnifique,
Généreux, puissant, politique,
Notre fidèle Ambassadeurs, [Mr le Duc de Créquy.]
Rempli de courage et d’ardeur,
Obtint du Pontife ALEXANDRE,
Qu’au mois d’Avril, sans plus attendre, [Le 19.]
Au gré de tous, Rome verrait
Qu’enfin on Canoniserait
Le Bienheureux FRANÇOIS DE SALES,
Plein de vertus Théologales [Évêque de Genève.]
Et de Cardinales aussi,
Comme on sait bien dans ANNECY.
Jamais l’Église de Saint-Pierre,
Qui mille raretés enserre,
N’eut tant de dévots agréments
Ni des Étendards si brillants,
Tant d’ornements en broderie,
Tant d’or ni tant d’argenterie,
Tant de lampes ni de flambeaux ;
Surtout paraissaient dix Tableaux,
Où la vue et l’âme ravie
Voyait peinte toute la vie
Et les miracles merveilleux
De cet Évêque Bienheureux.
Un Feu d’artifice agréable
Précéda la pompe admirable
de l’auguste Solennité
Où présida Sa SAINTETE ;
Cardinaux, Religieux, Évêques,
Les Grands et les Petits enfin,
Sur les quatre heures du matin,
Se rendirent dans cette Église
Pour voir comme on immortalise
Ce Prélat au gré des humains
Dans le Catalogue des Saints.
CREQUY, n’ayant plus rien à faire
Après cette importante Affaire,
Revient en France fort content,
Ayant eu tout ce qu’on prétend.

-Sur prière de la Reine, l’Abbé Le Tellier dirige une neuvaine dédiée à la Sainte-Vierge. Ainsi Son Altesse souhaite rendre grâce à Marie mère de Dieu pour sa remise de maladie :

Certes, j’aurais tort d’oublier
Qu’à Saumur l’Abbé LE TELLIER
Fait à la Vierge une Neuvaine,
Par les ordres de notre REINE,
Où tous les jours, selon son but,
On chante grand’Messe et Salut
Pour marquer la reconnaissance
De l’heureuse convalescence
Et de la parfaite santé
De cette Auguste Majesté ;
Où l’Évêque, Homme fort habile,
Suivi des Officiers de Ville,
Assiste à la dévotion
Que leur cause cette Action,
Avec Pauvres, que je ne mente,
De compte fait, douze et soixante,
Qui portent tous des cierges blancs
Et des habits neufs sur les flancs.
À plus de trois mille personnes,
Jeunes, vieilles, belles et bonnes,
On distribue argent et pain,
Que l’on met dans leur propre main,
Et prisonniers et prisonnières
Sont élargis de leurs tanières ;
Mêmes des lits à l’Hôtel-Dieu
Furent donnés en ce dit Lieu
Par la charitable largesse
De notre admirable PRINCESSE.

 

Lettre du 1er juin 1665, par Robinet.

-À la fin de sa lettre, Robinet évoque la mort de celui dont il a repris le flambeau et son épitaphe, citée au bas de la page précédente :

La Mort, grimpant sur le Parnasse,
A fait choir aussi dans la Nasse
De l’ancien Nautonnier Caron
LORET, qui n’était pas Baron,
Ni grand homme à littérature,
Mais vraiment Poète par Nature,
Car il rimait facilement,
Et sans doute assez plaisamment?
Mais, d’autant qu’en bonne Orthographe
Lui-même a fait son Épitaphe.
Prétendant nous en dispenser,
Il faut cet Honneur lui laisser.

D’ailleurs, avant son heure extrême,
Par un soin digne de lui-même;
Voulant avoir un Successeur
Qui put lui faire quelque honneur,
Il en fit avec diligence
Recevoir un en survivance,
Qui, sans doute, a pareillement,
Pris ce soin, non moins dignement.

 

Lettre du 7 juin 1665, par Mayolas.

-La Reine-Mère de France, Anne d’Autriche, est au plus mal. Pour chasser l’inquiétude, on donne dans la dévotion :

Ces jours passés, toute la France
Etait en grande doléance
Et tremblait d’appréhension,
Sachant l’indisposition
De l’importante REINE MERE,
Dont la vie à tous est si chère.
Notre Grand Roi, dans ce moment,
Témoigna son ressentiment ;
Après lui, Thérèse, de même,
Fit voir un douleur extrême ;
La Cour en montra ses douleurs
Et chacun en versa des pleurs.
Le SAINT-SACREMENT on expose,
Et sur les Autels il repose
Dans les saints Temples de ce Lieu,
Où l’on va demander à DIEU
La guérison de cette REINE
Dévote, généreuse, humaine.
Le Ciel, touché de nos soupirs,
Et favorables à nos désirs,
Depuis quelques jours diminue
De cette fièvre continue
Les mouvements injurieux,
Si bien qu’Elle se porte mieux ;
On espère avec allégresse
Que cette pieuse PRINCESSE
Recouvrant bientôt sa santé,
Nous rendra la félicité.

-La reine a fait montre de sa santé recouvrée en surpassant, telle une amazone chasseresse, quelque antique divinité. Telle est, du moins, la nouvelle que Mayolas a reçu d’un tiers et qu’il relate ici :

Une aimable et parfaite Dame,
Qu’en mes Vers je nomme Myrame,
Dans un Billet sincère et fin
Me fit savoir, Lundi matin,
Qu’un des jours de l’autre semaine
Notre Auguste et charmante REINE,
Epouse du plus puissant Roi
Qui jamais ait donné la Loi,
Alla gaiement à la chasse,
Surpassant la Reine de Thrace,
Dans un Bois épais et prochain
De la Ville de Saint Germain,
Avec maintes belle Princesse,
Mainte Noble et jeune Duchesse,
En de riches habillements
Et de galants ajustements,
Sur des chevaux et des cavales
Aussi beaux que des Bucéphales.
La REINE, en ce grand appareil,
Donnait de l’ombrage au Soleil ;
Par son adresse et son courage
Elle remporta l’avantage,
De sa blanche et Royale main,
D’avoir tué maint Marcassin.
Ces animaux impitoyables
Semblaient devenir raisonnables,
Recherchant, d’un désir jaloux,
L’honneur de mourir sous ses coups
Et rencontrer, dans leur défaite,
Une joie et gloire parfaite,
S’offrant aux pointes de ses dards
Aussitôt qu’à ses doux regards
Cette fameuse Chasseresse,
Diane, la chaste Déesse,
Reine des Forêts et des Bois,
Avec son arc et son carquois,
Avec sa suite si nombreuse,
Etait moins belle et moins pompeuse
Qu’au milieu de toutes sa Cour
Thérèse l’était l’autre jour.

Lettre du 7 juin 1665, par Robinet.

-Des événements précédemment narrés par Mayolas, Robinet fait également sa matière :

L’autre jour une mâle Fièvre,
Faisant la cruelle et la mièvre
Dedans l’illustre sang vénal,
Ou, si l’on veut, artérial [sic],
De notre auguste ANNE D’AUTRICHE,
En sagesse et vertu si riche,
A Saint Germain, on vit la Cour,
Qui l’aime d’une tendre amour,
Se fondre presque toute en larmes,
Tant fortes furent ses alarmes ;
De là le Deuil se répandit,
Et, je crois, si loin s’étendit
Qu’en chaque Ville ou Bourg de FRANCE,
Pour son mal étant tout en transe,
On a versé, comme à la Cour,
Des torrents de pleurs tour à tour.
Mais, las ! faut-il qu’on s’en étonne,
Et, le bon Dieu me le pardonne,
Qui peut, en tel cas d’exempter
De gémir et de lamenter,
Puisque c’est la Cause commune,
Et que notre bonne Fortune,
Comme au Passé dans l’Avenir,
Ne saurait bien se maintenir
Que sur les soins et sur les veilles
De cette Source des Merveilles
Qu’on voit en l’EMPIRE DES LYS,
A savoir le charmant LOUIS,
La PAIX, la Divine THERESE,
Qui des vertus a plus de seize,
L’aimable et ravissant DAUPHIN,
Et MONSIEUR et MADAME enfin ?
Mais le Ciel, qui nous l’a rendue
D’autres fois qu’on la crut perdue,
Etant sensible à nos soupirs,
Semble, pour combler nos désirs,
Nous vouloir conserver encore
Cette Princesse qu’on adore,
Et notre Cour, à dire vrai,
En montre un visage plus gai

La REINE, comme une Amazone
Qui, du même air que sur le Trône,
Se tient sur un beau Destrier,
Aux bois souvent va défier
Les Bêtes, même plus féroces,
Sans de leurs insultes atroces
Rien craindre pour ses grands Attraits ;
Et, l’autre jour, dessous ses Traits,
Elle fit, sans nul en rabattre,
Tomber Sangliers jusqu’à quatre,
Outre un autre qu’elle blessa,
Qui bientôt après trépassa.
De BOUILLON la jeune Duchesse,
Où l’on voit tant de gentillesse,
De douceur, de grâce et d’esprit,
Ce laid Animal entreprit,
Alors tout écumant de rage,
Et, d’un mâle et noble courage,
Acheva de son Pistolet
De lui donner tout franc son fait,
Et la pauvre Bête, ou je meure,
De ce coup décéda sur l’heure.

-Mais avant d’évoquer à son tour l’arrivée du Bernin, Robinet narre un déplacement de la famille royale à Maisons. Accompagnés d’autres Grands, ils ont goûté les plaisirs du repos dans le parc du château :

Un des jours de l’autre semaine,
Notre Charmante Souveraine
Alla promener à MAISONS,
Qui paraît aux belles Saisons
Un petit Paradis sur terre,
Qui mille délices enserre.
MONSIEUR, que vous connaissez bien
Et de qui l’on dit tant de bien
De l’un jusqu’à l’autre Hémisphère,
Cet unique et le digne FRERE
Du ROI, notre visible DIEU,
Fut aussi dans le susdit Lieu,
Accompagnant cette PRINCESSE
Avec votre ROYALE ALTESSE.
Vous voguiez très commodément
Dessus ce flottant Bâtiment
Que votre Berge l’on appelle,
Tout à fait et galante et belle,
Que font aller les Matelots
Plus vite qu’un trait sur les flots.
On comptait encore trois Princesses [De Carignan, De Bade, et de Monaco.]
Avec une de nos Duchesses,
Dont assez grand est le renom
Et dont en marge on voit le nom, [Madame la Duchesse de Montausier.]
Qui vous suivaient dans ce Voyage ;
Et l’on m’écrit en beau langage
Que votre triomphant NEVEU,
Plus joli que l’aimable Dieu
Dans les premiers jours de sa vie,
Etait aussi de la Partie,
Et qu’il avait pris le devant,
Allant, tout ainsi que le vent,
Dans une Roulette Royale,
Avec l’illustre MARECHALE [Madame la Maréchale de la Motte.]
Qui, par mérite et par raison
(Car c’est un droit de sa Maison
Comme on le voit dans les Archives),
A parmi ses prérogatives,
Et ce n’est pas le deviner,
Le rare bonheur de gouverner
NOSSEIGNEURS les ENFANTS de FRANCE,
Duquel Emploi de conséquence
On la voit s’acquitter aussi,
Non pas vraiment cossi cossi,
Mais avec esprit et sagesse,
Et comme une grande Maîtresse.
Or pour revenir à MAISONS
Et ne rien omettre, disons
Qu’après quelques tours des Allées,
Où les Belles sans être hâlées,
Peuvent ambuler [sic] doucement,
Et de ce Logis si charmant
Avoir lorgné l’Orangerie
Si verdoyante et si fleurie,
On entra dedans le Château,
D’un bout à l’autre riche et beau,
Et qu’ayant à Petite-Prime,
Comme le même Écrit l’exprime,
Joué peut-être une heure ou deux,
Les Hôtes, ravis et joyeux
De voir la noble Compagnie,
Ayant de traiter le génie,
La firent sans rien épargner,
Bravement collationner,
ID EST, avec magnificence,
Servant en très belle abondance
Des Fruits tous tendres et nouveaux
De ce Parangon des Châteaux,
Ou de ses Jardins, pour mieux dire,
Où l’oeil également admire
Les Eaux et les Bocages vers,
Et d’autres agréments divers.

-Avec plus de détails que son «confrère”, Robinet fait état de la réception du Bernin à Paris. Le grand homme a déjà commencé de prendre la mesure de la ville. Ceci pour nourrir son inspiration ?

Le fameux Chevalier Bernin,
De naturel assez bénin,
Et qui fait voir à son langage
Qu’il est un Homme habile et sage
Et doué des talents chéris,
Arriva naguère à PARIS.
Avec une nombreuse suite.
Or selon son rare mérite
On l’accueillit, on le reçut,
Si bien que content il en fut,
Par les soins d’un autre sage Homme [Me d’Hôtel du Roi.]
Que le Sieur Chantelou l’on nomme.
Depuis, cet Architecte expert,
Avec le nonpareil COLBERT,
Dont le zèle et la vigilance
En tout font refleurir la FRANCE,
A visité nos Quais, nos Ponts,
Le Palais et les environs,
Et, pour tout dire, notre LOUVRE,
Ou sa capacité découvre
Quelques irrégularités
Qui gâtent ses autres beautés,
Mais qu’il doit par son industrie,
Remettre dans la Symétrie,
Si qu’alors ce Louvre sera,
Tel que chacun l’admirera.

 

Lettre du 14 juin 1665, par Mayolas.

-De l’un à l’autre gazetier, mêmes nouvelles sont rapportées, comme ici, la «promenade” royale à Maisons :

La REINE, en merveilles féconde,
Avec quantité de beau Monde,
En la plus douce des saisons,
Fut se promener à MAISONS
Dans cette légère Machine
Qui si vite roule et chemine
Qu’il n’est petit ni grand Vaisseau
Qu’elle ne devance sur l’eau,
Où l’on ne fait jamais naufrage
Dans le plus dangereux passage,
Et, quoi qu’on ait le vent du Nord,
Elle conduit toujours au Port ;
C’était la Berge de MADAME,
Dont le beau corps et la belle Ame
Obligent MONSIEUR chaque jour
A renouveler son amour.
Il semblait certes, à vrai dire,
Que les Amours avec Zéphire
La fissent voguer sûrement,
Et promptement et doucement.

Dans cette illustre promenade,
La plus orgueilleuse Naïade,
La superbe et belle Thétis,
A THÉRÈSE cédait le prix.
Jamais la Rivière de Seine
Ne fut si fière ni si vaine,
Et sur son dos n’eût des fardeaux
De si grands poids, ni de si beaux.
En l’espace de demi-heure,
La REINE vit cette Demeure,
En considéra les beautés,
Les rares curiosités,
Jardin, terrasse, orangerie,
Portes de fer, et l’Écurie.

Le Maître de cette Maison,
Grand Président, plein de raison,
D’esprit, de vertu, de mérite,
Qui de tout partout bien s’acquitte,
Lui parla si civilement,
La régala si galamment
Que la REINE et sa Compagnie
Sentit une joie infinie
D’avoir été dans ce jardin,
Où vint Monseigneur le DAUPHIN,
Que son Illustre Gouvernante, [Madame la Maréchale de la Motte.]
Vertueuse, habile et prudente,
Dans une beau carrosse amena,
Et qui, comme eux, s’y promena.
Ayant les grâces de la Mère
Et les rares vertus du Père,
Chacun augure comme moi,
Qu’un jour il doit être un Grand Roi.

-Après les divertissements et le calme «pastoral” de Maisons, les devoirs politiques reprennent leurs droits : l’ambassadeur de Malte est reçu dans la capitale.

Toute chose étant préparée,
LOMELLINI fit son entrée [Ambassadeur de la Religion.]
En grand appareil à Paris,
Et près de Picpus il fut pris
Par un Maréchal d’importance,
Avec l’Introducteur de France, [M. de Schulemberg. M. de Bonneuil.]
Et par eux, dès le lendemain,
Conduit jusques à St-Germain,
Où de notre Prince admirable
Il eut audience favorable,
Et des REINES et du DAUPHIN,
Et de toute la Cour ; Enfin
On régala son Excellence
Par un dîner de conséquence,
Avec grande solennité,
Par l’ordre de Sa MAJESTÉ,
Dont il a témoigné lui-même
En avoir un plaisir extrême.

-Le peintre Charles le Brun (1619-1690) est loué par Mayolas pour son art. Les Gobelins l’ont vu rendre hommage à l’esprit divin qui s’exprime dans sa main. Ainsi :

LE BRUN, dont la belle Peinture
Imite si bien la Nature
Que son Art n’a rien de commun,
Aux Gobelins en a fait un.
Ses ornements en broderie
Et sa riche Tapisserie,
Où sont artistement dépeints
Des Apôtres les Actes saints ;
Sa Statira, son Alexandre,
Dont les beautés peuvent surprendre
L’esprit aussi bien que les yeux
des savants et des curieux,
Outre ses Tableaux admirables
Faits de ses mains incomparables
Et ses bassins vermeil doré,
Rendaient cet Autel fort paré.

 

Lettre du 14 juin 1665, par Robinet.

-La Reine Mère, que l’on avait annoncé au plus mal dans une précédente lettre, semble connaître une rémission. Les supplications adressées au Ciel ces derniers temps n’y sont pas pour peu, si l’on en croit Robinet.

Après cette triste nouvelle,
Disons en un bonne et belle
Et qu’aucun ne saurait ouïr
Sans grandement s’en réjouir,
C’est que l’auguste REINE MERE,
Que l’on chérit, aime et révère
Avec tant et tant de raison,
Par l’effet de mainte Oraison
Et de mainte ardente Prière,
A vaincu cette Fièvre altière
Qui semblait, pour prendre un haut Rang
Vouloir régner dans son beau Sang.
VERAMENTE, Fièvre maligne,
Cruelle, vous êtes bien digne
D’avoir un Poste si charmant
Et c’est bien là votre élément !
Laissez en Paix ce Sang illustre
À qui la FRANCE doit son lustre
Et toute sa Prospérité
Ainsi qu’à la Postérité,
Le doit témoigner, à sa gloire,
Le beau Monument de l’Histoire,
En lui remarquant de LOUIS
Tous les Miracles inouïs ;
Par ces raisons, ô belle Fièvre,
Allez ailleurs faire la mièvre,
Et ne troublez plus le Séjour
De notre ravissante COUR.

 

Lettre du 21 juin 1665, par Mayolas.

-Molière a adjoint ses forces à un spectacle versaillais. Lully et Vigarani en étaient également. De la vue à l’ouïe en passant par le goût (car le tout finit par un dîner), tous les sens du public furent régalés par ces artistes et leur Roi. Mlle Desjardins y a fait représenté son Favori dont Molière avait composé le prologue :

Le ROI, dont la magnificence
Égale la haute puissance,
Désirant agréablement
Donner un divertissement
À la REINE, que son coeur aime
Aussi tendrement que lui-même,
Choisissant le plus bel endroit,
Dit qu’à Versailles on irait.
Au bout de la plus longue allée,
De feuillages épais voilée,
Près du parterre aimable et beau,
Devant la porte du Château,
Il fit élever un Théâtre,
Suivi de maint Amphithéâtre,
Embelli de cent agréments,
Paré de divers ornements,
D’Architecture, de portiques,
De perspectives magnifiques :
Des espaliers avec des fleurs
De toutes sortes de couleurs,
Dans des vases de porcelaine,
Pour mieux faire éclater la Scène.
Les plus grands Seigneurs de la Cour,
Avec les Dames, tour à tour,
Dans le petit Parc se trouvèrent,
Et quelque temps s’y promenèrent.
L’importune et grande chaleur
Cédant la place à la fraîcheur,
Ainsi que Phébus aux étoiles,
La nuit tendit ses sombres voiles,
Mais, pour chasser l’obscurité,
Des lumières en quantité
(Dont quatre mille était le nombre),
Dissipèrent tout à fait l’ombre.
Le ROI, brillant comme un Soleil,
De même que lui sans pareil,
En habit plein de pierrerie,
De galants et de broderie,
D’un air qui n’eût jamais d’égal,
Avec la REINE ouvrit le Bal.
En une semblable justesse,
Ils dansaient avec tant d’adresse
Que leurs mouvements et leurs pas
Semblaient être faits au compas.
Ensuite, MONSIEUR et MADAME,
Animés d’une égale flamme,
Secondèrent Sa MAJESTE
Avec beaucoup d’agilité,
Et tous les Seigneurs et les Belles,
Tachant d’imiter ces Modèles,
En un superbe vêtement,
Dansèrent aussi galamment.
Après le Bal, la Comédie
Divertit bien la Compagnie,
Ouvrage parfait et chéri,
Intitulé LE FAVORI,
Composé de la main savante
De cette Personne charmante, [Mademois. Desjardins.]
Qui dans un beau corps féminin
Enferme un esprit masculin.
La Pièce était entrecoupée
De mainte joviale Entrée
De Ballet, d’un habile Auteur [Le Sr Molière.]
Qui représente et qui compose
Egalement bien Vers et Prose.
Pendant ces divertissements,
Si doux, si gais et si galants,
On ouït de l’aimable HILAIRE

La voix mélancolique et claire,
Qui flattait l’oreille et le coeur
Du plus délicat Auditeur ;
Les instruments et la musique,
Dont le Maître scientifique [Le Sr Lulli]
Compose des airs ravissants,
Répondait à ses doux accents,
De VIGARANI les Machines,
Paraissaient des pièces divines,
Et cet excellent Ingénieur
Eut de la gloire et du bonheur
D’avoir suivi, par son adresse,
Avec tant de délicatesse,
Les ordres et le beau dessein
De notre puissant SOUVERAIN.

Après ces choses surprenantes,
Pompeuses et divertissantes,
Qui ravissaient l’oeil et l’esprit,
Tous ayant fort bon appétit,
Le ROI, de sa main agréable
Mena la REINE incomparable
Dans le labyrinthe du bois,
Où quatre Tables, à la fois
Parurent, en des formes rondes,
Pour ces Personnes sans secondes ; [Le Roi, La Reine, Monsieur, Madame.]
Et l’on les su si bien ranger
Que chacun voulut les manger.
Par l’éclat de quatre rangées
De brillants lustres éclairées
On se distinguait, je vous dis,
À minuit comme en plain midi.
On y servit tant de viandes,
Et si rares et si friandes,
Qu’à la Table même des Dieux
On n’eût pu jamais être mieux,
Tant pour les ragoûts agréables
Que pour les liqueurs délectables,
Dont la grande profusion
Passe toute description ;
Si je voulais ici la mettre,
J’en remplirais toute ma lettre.

Les Pages du ROI proprement
Les servaient, et fort promptement.
Au même temps, la même heure,
Dans cette Royale demeure,
Trois autres Tables pour Seigneurs
Ducs, Maréchaux et Gouverneurs,
De quarante couverts chacune,
Dans cette Régale commune,
Furent servies amplement
Et toutes magnifiquement.
Violons, Hautbois et Musique,
Pendant ce Festin Angélique,
Ajoutant le comble charmant
A ce grand divertissement,
Avec le grand jour attirèrent,
Ou, pour mieux dire, réveillèrent
Les Rossignols du fond des bois,
Qui mêlaient leur chant à leurs voix.
La grâce et la galanterie,
L’abondance avec l’industrie,
Firent connaître, sur ma foi,
Que tout était digne d’un ROI.

Après cette Fête si gaie,
On fut à Saint-Germain-en-Laye
Pour prendre, sans doute, à propos,
Du sommeil, l’aimable repos ;
Et le Père de la Lumière
S’étant caché dans la Rivière,
Soit par dépit ou par raison,
Parut lors sur notre horizon.

 

Lettre du 21 juin 1665, par Robinet.

-Robinet a été convié à des divertissements donnés par Monsieur. Les jeux d’eaux et les architectures vivantes du parc ont ravi notre gazetier :

A faute d’un Donneur d’avis,
Le dernier jour que j’écrivis,
Dont j’ai pour le Sort grand rancune,
Je ne fis mention aucune
D’un Banquet superbe, opulent,
Poli, mignon, noble et galant,
Que, dans sa Maison de Plaisance, [Saint Cloud.]
Avait fait PHILIPPES DE FRANCE;
C’est MONSIEUR, ce Prince charmant,
De tous les Coeurs le cher Aimant.
Sans discourir du Domicile,
Dont on ne peut en trop beau style
Exprimer tous les Agréments,
Les Beautés et les Ornements,
C’est à dire l’Architecture,
Mainte riche et rare Peinture,
Les Jardins, qui sont toujours verts,
Les Bois touffus, feuillus, couverts,
Les ravissantes Palissades,
Les claires Eaux et les Cascades,
Les Jasmins et les Orangers,
Les Dédales et les Vergers,
La Table fut si bien servie
Que l’Ame s’en sentit ravie
Par l’un et l’autre des cinq Sens ;
Oui, Lecteurs, point je ne vous mens.

Mais parlons de la TROUPE aimable
Qui banquetait à cette Table.
D’icelle, était, pour le certain,
L’Illustre VEUVE PALATIN,
Belle, sage et spirituelle,
Dans le CABINET de laquelle
Notre Muse, durant six ans,
Fit ouïr et polit ses chants,
Recevant de sa grande ALTESSE
Applaudissement et caresse.
La PRINCESSE de MONACO
Etait aussi du bel Écho,
Dont je rogne un T pour la rime,
Qu’ainsi je rends plus légitime.
ITEM, MADMOISELLE D’ELMBEUF [sic],
Joyau d’Amour encor tout neuf,
Et de MONTESPAN la MARQUISE,
Qui fait perdre mainte franchise,
Régalaient en ce cher Festin
Leur noble et douillet Intestin,
Y coulant mainte bonne chose
Par leurs bouches d’ambre et de rose.

-A la suite de Mayolas, Robinet évoque la fête de Versailles au cours de laquelle Le Favori de Mlle Desjardins a été donné au public. La description de la fête n’a rien à envier à celle faite dans la lettre précédente :

Mais, passons dans cet autre LIEU
Qui sent la Demeure d’un DIEU;
Passons dans cette ÎLE ENCHANTEE,
Tant renommée et tant vantée,
Et jargonnons du grand CADEAU [Versailles.]
Qui fut si ROYAL et si beau
Et qui se fit dans ce Lieu même,
La nuit du treize au quatorzième.

Mais je vais faire un effort vain ;
Le Pinceau me tremble en la main,
Pensant à tant de rares choses
Qui dans ce Cadeau sont encloses.

Au PETIT PARC, un ART savant,
Et qui va beaucoup plus avant
Que la plus parfaite Industrie,
Avait avecque Symétrie
Produit, en huit jours seulement,
Sans doute par enchantement,
Tout ce qu’ici je vais vous dire.

Un vaste Jardin d’Espaliers,
Bien alignés et réguliers,
Où l’on voyait dans l’enfonçure,
Par un grand Art d’Architecture,
Et dedans l’épaisseur d’un Bois,
Bien plus beau que ceux d’autrefois
Où DIANE exerçait ses armes,
Deux longs Fuyants ou Rangs de Charmes.

Par degrés et par escaliers,
Dessus ces même Espaliers
Étaient trois rangs de Porcelaines,
Par doubles et triples centaines,
Où les plus éclatantes Fleurs
Étalaient leurs vives couleurs.

Aux deux côtés de ces Verdures
Paraissaient les belles Structures
De deux Palais délicieux,
Qui paraissaient faits pour des Dieux,
Et, dans le milieu de l’Enceinte
Qui n’était point du tout succincte,
Trois Théâtres bien décorés
Étaient de chacun admirés.

De doubles rangs de pareils Vases,
Qui causaient de douces Extases,
En ornaient la face et les bords,
Tous remplis de brillants Trésors
Qu’au Printemps produit Dame Flore ;
Des Girandoles de Crystail [sic]
Éclairaient parmi leur émail,
En un très bel ordre et sans nombre,
Pour en faire dénicher l’ombre.

D’ailleurs quantité de Cyprès,
Sans nul égard à la dépense,
Et tous d’une hauteur immense,
À droite et gauche s’élevaient
Et semblablement ravissaient.

On voyait, de plus, quatre Arcades
Vertes comme les Palissades,
Tant dans le milieu qu’aux Côtés
De ces Théâtres enchantés ;
Et, sur le devant, faisaient face,
Non certes sans beaucoup de grâce,
Grand nombre de Myrtes fleuris,
Arbres consacrés à Cypris.

Enfin, l’on voyait des Bocages,
Qui formaient dans de frais Ombrages,
Des Dédales à maints contours,
Que les ingénieux AMOURS
Semblaient même avoir pris la peine,
D’ériger pour leur SOUVERAINE.

Toutes ces Beautés que je dis
Et que GROSSO MODO j’écris,
Lors que le Dieu de la lumière
Eut sur nous fermé sa paupière
Pour aller faire un autre Tour,
Parurent dans un plus beau Jour
Que produisaient mille grands Lustres,
Qui rendaient les Objets illustres,
Car l’Ombre avecque la Clarté
Formait, en bonne vérité,
Quelque chose plus agréable
Et, selon moi, bien plus aimable,
Que le plein Midi du Soleil.

Or, dans ce Jardin nonpareil
Toute la Cour s’étant rendue,
De cent nouveaux charmes pourvue
Par ses superbes Ornements,
Par ses Perles, ses Diamants,
Et d’autres fines Pierreries,
De qui les Indes sont fleuries,
On crut en ce Lieu si riant
Mêmement voir tout l’Orient.

Mais ce MODELE des MONARQUES,
LOUIS, à ces brillantes Marques
Y paraissait moins ce qu’il est
Qu’à l’air auquel on le connaît,
Cet air divin qui fait comprendre
Et que César et qu’Alexandre,
Malgré leur magnifique Nom,
Devant lui perdent leur Renom.

THERESE, qui peut faire honte
À la Déesse d’AMATHONTE,
Entrant là, par ses divins Yeux
Remplit de charmes ces beaux Lieux
Et VENUS, en sortant de l’Onde,
En montra beaucoup moins au Monde.

PHILIPPE, l’Honneur de nos Lys,
Y surpassait aussi son Fils ;
Et chacune de ses oeillades
Aurait fait plus de coeurs malades.

HENRIETTE, ou la Majesté,
S’unissant avec la Beauté,
Montre que l’on pourrait sans peine
En faire une admirable REINE,
Y parut avec des Appas
Que les plus grand Objets n’ont pas.

Quand ces DIVINITÉS visibles,
Que je voudrais voir impassibles,
Eurent pris séance en leur Rang,
Ainsi que chacune la prend,
Avec cette fine NOBLESSE,
Tant de l’un que de l’autre Sexe,
Qui fait leur Cour en chaque lieu,

Dessus la Scène du milieu,
La TROUPE plaisante et comique
Qu’on peut nommer Moliérique [sic],
Dont le Théâtre est si chéri,
Représenta LE FAVORI,
Pièce divertissante et belle
D’une fameuse Demoiselle
Que l’on met au rang des neufs Soeurs, [Mademoiselle Desjardins.]
Pour ses poétiques douceurs.

Plusieurs ravissantes Entrées
Dans la Pièce étaient insérées,
Avecque d’excellents Concerts
Composés d’Instruments et d’Airs ;
Si bien que le tout pris ensemble
Fit un bel effet, ce me semble,
Et causa beaucoup d’enjouement ;
Il n’en faut douter nullement.

Après, sur le Théâtre même,
Notre COUR, en liesse extrême,
Ayant pris la COLLATION
De Bonbons en profusion,
Fit voir sa grâce et son adresse,
Aussi bien que son allégresse
Par maints et maints Pas figurés,
Bien cadencés et mesurés ;
Cela veut en bon français dire
Que notre rare et digne SIRE
Voulut aussi donner le BAL
Pour augmenter ce beau Régal.

Ainsi, la COUR bien satisfaite
Et toute gaie fit retraite,
Non pas encor dans son D

Ressources complémentaires

Les spectacles et la vie de cour selon les gazetiers
Chronologie moliéresque
Textes du XVIIe siècle en version intégrale
Textes de Molière en version diplomatique

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