L’idée de la « malchance » des femmes que le sort a liées à un époux importun est tournée en scène plaisante dans la Relation du royaume de Coquetterie [1654] de l’abbé d’Aubignac.
L’auteur y passe en revue les différents types de femmes ; il s’arrête, précisément, sur celles qui ont été mal assorties :
Les mieux venues à la Cour et les plus recherchées des Coquets sont les Mal-assorties, qui ne sont pas ainsi nommées pour être dépourvues de grâces et d’ornements, mais ce sont de jeunes Beautés, lesquelles pour avoir été condamnées injustement à souffrir la domination d’un Vieillard, d’un Fâcheux ou d’un Sot, se sont pourvues au Conseil de l’Amour Coquet, où leur ayant été fait droit, ont obtenu dispense de demeurer à la maison, ou la liberté d’y faire tout ce qui leur plaît.
(Histoire du temps, ou Relation du royaume de Coquetterie, dans Lettre d’Ariste à Cléonte contenant l’apologie de l’histoire du temps, ou la défense du royaume de coquetterie, avec le Royaume de la coquetterie, revu et corrigé par l’auteur, Paris, Pierre Bienfait, 1660, p. 22-23).