La chute

« – La chute en est jolie, amoureuse, admirable.
– La peste de ta chute ! Empoisonneur au diable,
En eusses-tu fait une à te casser le nez. »
Le Misanthrope, I, 2, v. 333-335

Un jeu de mots analogue est proposé dans la nouvelle « Les Soirées des auberges », recueillie dans les Diversités galantes (achevé d’imprimer 7 décembre 1663) de Donneau de Visé :

Je fus hier, dit alors cet homme, à la comédie de l’Hôtel de Bourgogne. D’une loge où j’étais, je vis dans le parterre un Gascon qui se promenait fièrement, ayant son chapeau sur le bout de la tête. Il rêvait, ou plutôt contrefaisait le rêveur, et je me trompe fort ou son esprit n’était pas occupé à de grandes pensées. Cependant qu’il se promenait avec une gravité toute gasconne, un malheureux laquais qui, pour voir la comédie, s’était trop avancé sur les poutres qui traversent le parterre, prit la peine de se laisser tomber à ses pieds, et de faire en tombant choir son chapeau. Le Gascon jeta aussitôt les yeux sur ce pauvre misérable qui souffrait beaucoup de douleur pour ce qu’il avait le bras cassé, et lui dit, en ramassant son chapeau et en le regardant avec un air plein de fierté et de mépris tout ensemble : « Bien t’en prend que la chute me plaît ». Puis, sans jeter davantage les yeux sur cet infortuné laquais, auprès duquel tout le monde s^était amassé pour le plaindre, il continua de se promener aussi sérieusement et avec autant de gravité qu’il avait fait auparavant.
(éd. « Sur l’imprimé » de 1665, p. 40)

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