Le comportement des joueurs de boule avait été décrit au long dans une satire d’Antoine Furetière (« Le jeu de boule des procureurs », Poésies diverses, 1655).
La valeur chorégraphique de la gestuelle des joueurs avait été soulignée :
Jamais ni l’inventeur du ballet des postures
Ni peintre en dessinant mille et mille figures
N’ont mis avec leur art l’homme en tant de façons.
( p. 47)
Furetière s’était arrêté, entre autres, sur les phases du jeu suivantes :
– le joueur qui accompagne la boule du mouvement :
Tel se voit dont toujours la posture se moule
Selon les divers tours qu’il souhaite à sa boule :
s’il veut qu’elle aille vite, il penche en avant,
Quand elle va trop fort il recule souvent
Et, comme il la souhaite, éloignée ou prochaine,
De son poumon il pousse ou retient son haleine.
( ibid.)
– les gesticulations lors des contestations sur la validité des coups :
Aussitôt les débats de plus belle s’allument
Tous ces petits cerveaux de désespoir écument[…]
A ces propos sanglants l’huissier fâché s’avance,
Lui porte un coup de poing pour défi dans la panse
Ils se prennent aux crins, tous deux embarrassés.
( p. 49)