Je rends les armes

« C’est trop longtemps, Iris, me mettre à la torture,
Et si je suis vos lois, je les blâme tout bas,
De me forcer à taire un tourment que j’endure
Pour déclarer un mal que je ne ressens pas.

Faut-il que vos beaux yeux à qui je rends les armes,
Veuillent se divertir de mes tristes soupirs,
Et n’est-ce pas assez de souffrir pour vos charmes,
Sans me faire souffrir encor pour vos plaisirs? »
La Comtesse d’Escarbagnas, sc. 1.

Les deux quatrains du sonnet du Vicomte possèdent quatre rimes différentes croisées, au lieu des deux embrassées que prescrivaient

– Guillaume Colletet dans son Traité du sonnet (1658) (1)
– Nicolas Boileau dans son Art poétique (1674) (2).

 

 


 

(1)

Les huit premiers vers du sonnet sont donc divisés en deux quatrains que j’appelle uniformes, ou de deux couleurs seulement, je veux dire qui se ressemblent en rime; quatre d’une et quatre d’autre; si bien que les vers de chaque quatrain sont tellement assis, que le premier symbolise avec le quatrième, le cinquième avec le huitième, et les deux du milieu demeurent joints en rime plate, c’est-à-dire continus, et non entrelacés.
(p.58)

 

(2)

On dit en ce propos, qu’un jour ce Dieu [Apollon] bizarre
Voulant pousser à bout les rimeurs français,
Inventa du sonnet les rigoureuses lois:
Voulut qu’en deux quatrains de mesure pareille
La Rime avec deux sons frappa huit fois l’oreille […].
(chant II, p. 114-115)

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