Je ne puis m’empêcher de parler

« Faites-moi tout ce qu’il vous plaira, battez-moi, assommez-moi de coups, tuez-moi, si vous voulez, il faut que je décharge mon coeur, et qu’en valet fidèle je vous dise ce que je dois. »
Don Juan ou le Festin de pierre, V, 2

Dans Le Festin de pierre de Dorimond, le valet Briguelle, excédé par les excès de son maître, se propose de lui dire ce qu’il pense en dépit des risques qu’il encourt :

Quand je verrais des feux pour me brûler tous prêts,
Quand votre main levée aurait la foudre prête
Pour me briser le corps, pour me rompre la tête,
Quand je verrais des fers, des cordeaux, des prisons,
Je ne me tairais pas, je dirais mes raisons. je dirais mes raisons.
(IV, 8)

 

Le même motif avait été développé auparavant dans le Jodelet duelliste (1647) de Scarron :

Lorsque vous me frappez vous avez toujours tort,
ET moi toujours raison quand je reprends vos fautes,
N’importe c’est à faire à perdre quelques côtes,
Me dussiez-vous casser un bras, voire le cou,
Toutes et quantes fois que vous ferez le fou
En vrai valet d’honneur je prétends vous reprendre.
(I, 1, p. 4-5) (source : R. Guichemerre, « Situations et personnages prémoliéresques », Revue d’Histoire Littéraire de la France 72 (1972), p. 1007-1023)

Le moteur de recherche fonctionne par co-occurence, par exemple, la saisie femmes superstition, affichera uniquement les fiches qui comportent les deux termes, et non toutes les pages qui comportent chacun des termes.