La réciprocité est présentée comme une condition à l’amour dans diverses « maximes d’amour » (1).
Dans le recueil Sercy de 1663, on chante, à l’inverse du raisonnement suivi par Alceste, qu’il faut « aimer pour être aimé » (2).
Dans la seconde partie (1655) de la Clélie des Scudéry, le thème de la réciprocité en matière d’amour est abordé au sein de la question « le plaisir de l’amour est-il d’aimer ou d’être aimé ? » (3).
(1)
Il est juste d’aimer qui nous aime.
(Maximes d’amour, Paris, C. Barbin, 1666, section « Amour réciproque », maxime 1, p. 9)
Il faut aimer ceux qui nous aiment davantage.
(Ibid, maxime 11, p. 10)
On a beau faire et beau résister, c’est une loi inévitable de l’amour que d’aimer qui nous aime.
(Ibid., maxime 27, p. 12)
Et à l’inverse :
Il faut aimer pour être aimé.
(Ibid., maxime 30, p. 13)
(2)
Savoir s’il y a des secrets pour être aimé :
Si vous voulez rendre sensible
L’objet dont vous êtes charmé
Pourvu que dans le coeur il n’ait rien d’imprimé
La recette en est infaillible :
Aimez et vous serez aimé.
(Recueil de pièces en prose les plus agréables de ce temps, Paris, Sercy, t. 5, 1663, p. 387)
(3)
– De l’humeur dont je suis, dit [Césonie], ce ne serait pas assez pour me satisfaire, que d’avoir de l’inclination pour celui que j’épouserais ; car je fais plus consister ma félicité aux sentiments qu’on a pour moi qu’à ceux que j’ai pour les autres […].
– Je tombe bien d’accord, ajoutai-je, que ce serait un grand malheur, et même une grande folie d’aimer sans être aimée ; mais je dirai toute ma vie opiniâtrement qu’on ne peut trouver de véritable douceur à être aimée, si l’on n’aime […]
(Clélie, II, 3, p. 1181-1183)