La pratique de l’impromptu est un raffinement mondain, comme en attestent
– un passage des Maximes de l’amour (1663) qui se veut le reflet des pratiques galantes (1)
– ainsi qu’un passage de L’Art poétique (1674) de Boileau (2).
Le genre est voué à être spontané et éphémère. Dans l’Epitre précédant ses Poésies diverses, Furetière se justifie d’avoir publié ses impromptus (3).
(1)
Dans Les Maximes de l’amour (1663), le bon amant doit
Traiter de toutes choses, inventer des nouvelles,
Quelque joli rencontre, intrigue ou bagatelles ;
Bannir les longs discours, n’être point ennuyeux,
Et dans l’occasion faire le précieux.
Se dire universel, mettre tout en pratique,
Chanter des airs de cour, en plein-chant ou musique :
Faire des bouts rimés et des airs in promptu,
Ne rien mettre en avant qui n’ait de la vertu,
D’acquérir de l’honneur […]
(p. 11)
(2)
Souvent l’auteur altier de quelque chansonnette,
Au même instant prend droit de se croire poète.
Il ne dormira plus qu’il n’ait fait un sonnet.
Il met tous les matins six impromptus au net.
(Boileau, L’Art poétique, 1674, chant II, v. 197-200)
(3)
Si j’eusse fait un livre de la taille d’un almanach, mon libraire n’y eût pas trouvé son compte […]. J’ai donc été obligé de laisser le son avec la farine, et de vider mon portefeuille, jusques à n’y laisser pas quelques mauvais In promptu, qui n’étaient pas nés pour vivre aussi longtemps que leurs frères.
(Furetière, Epitre précédant les Poésies diverses, 1659, NP)