La distinction avait déjà été établie par Boileau dans le « Discours au Roi », qui ouvre le recueil des Satires de Monsieur D***, publiées en 1669 :
Mais bien que d’un faux zèle ils marquent leur faiblesse
Chacun voit qu’en effet la vérité les blesse,
En vain, d’un lâche orgueil leur esprit revêtu
Se couvre du manteau d’une austère vertu;
Leur coeur, qui se connaît, et qui fuit la lumière
S’il se moque de Dieu, craint Tartuffe et Molière.
( p. 5)
L’anecdote sera reprise dans une des lettres de Madame de Sévigné :
J’ai tort, ma bonne, en vérité, c’est moi qui suis hérétique; j’offense les jésuites, et vous n’attaquez que le baptême : il n’y a point de comparaison. Vous souvient- il quand on défendait Tartuffe et qu’on jouait publiquement Le Festin de Pierre, et de ce que dit Monsieur le Prince? c’est que l’une ne voulait renverser que la religion, mais l’autre offensait les dévots : a l’applicazione, Signora.
( Lettre du 6 août 1680)