Il mangea deux perdrix

« Il soupa, lui tout seul, devant elle,
Et fort dévotement il mangea deux perdrix,
Avec une moitié de gigot en hachis. »
Le Tartuffe, I, 4 (v. 238-240)

L’appétit des dévots fera également l’objet d’une notation dans la satire « Le Pharisien du temps ou le Dévot hypocrite » de Garaby de la Luzerne, transmise par un manuscrit non daté :

De même celui-là dont la bouche friande
Se flattait à plaisir d’une exquise viande
Et faisait du bon vin son idole autrefois,
A droit, quand il le veut, d’en prendre encor deux doigts,
Et pourvu que ce soit avec gens de sa troupe,
Jouer du saupiquet et faire assaut de croupe.
(p. 62-63)

 

Dans une lettre de Guy Patin du 9 avril 1658 :

Vous saurez pour nouvelle que, depuis neuf ou dix jours, les exempts s’étant transportés au couvent des Carmes, à deux heures après minuit, à la requête du supérieur, ils en enlevèrent douze qu’ils amenèrent en carrosse au Fort-l’Évêque. C’étaient des compagnons qui se moquaient de leur règle et de leur supérieur, qui faisaient grande chère là-dedans en dépit du carême. On a trouvé dans une de leurs chambres vingt-deux bonnes perdrix, des pâtés, des jambons et force bouteilles de vin. Comment ces maîtres moines jeûnent le carême, tandis que les gens de bien mangent du riz et des pruneaux. Je pense que de tout temps on a trompé le monde sous prétexte de religion. C’est un grand manteau qui affuble bien des pauvres et sots animaux. Il y en a un qui regrette plus son or et son argent qu’il ne se soucie de sa prison. Il se vante qu’il a de bons amis qui l’en tireront, et se dit parent de Madame de Beauvais, première dame de chambre de la reine.
(éd. J. H. Reveillé-Parise, 1846, t. III, p. 83)

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