Un avis semblable était exprimé dans le texte intitulé « Pour et contre l’amitié tendre hors le mariage » (Oeuvres, 1663) de Charles Sorel :
Parlons avec sincérité. La plupart des jeunes gens cherchent-ils à se marier aujourd’hui pour autre chose que pour élever leur fortune ? Ne considèrent-ils pas principalement si le bien d’une femme, étant joint au leur, sera capable de les faire subsister dans le monde? Ne butent-ils pas, s’ils peuvent, à prendre une femme plus riche qu’eux, afin qu’elle leur apporte de quoi payer quelque terre et quelque office qu’ils veulent acheter, ou qu’ils ont déjà achetés, et de quoi s’acquitter des dettes auxquelles ils sont engagés ? Ne prétendent-ils point encore que par là ils parviendront à être mieux logés, à avoir un plus bel équipage, à tenir plus grand train, à pouvoir fournir à toutes sortes de dépenses, et se mettre enfin dans le haut éclat ?
( p. 135-136)