Grammaire, poésie, rhétorique…

« Grammaire, poésie, rhétorique, dialectique, et sophistique (s’en allant). Mathématique, arithmétique, optique, onirocritique, physique, et métaphysique (revenant). Cosmimométrie, géométrie, architecture, spéculoire et spéculatoire (en s’en allant). Médecine, astronomie, astrologie, physionomie, métoposcopie, chiromancie, géomancie, etc.. »
Le Mariage forcé, sc. IV

Cette liste correspond à celle que donne la table des matières du De incertitudine et vanitate scientiarum et artium (1530) de Cornelius Agrippa (1), dont le De occulta philosophia est exploité à la scène II de La Jalousie du Barbouillé (« parce que le nombre… »).

 

Certaines de ces sciences, celles de la divination, avaient été condamnées par La Mothe le Vayer dans son De l’instruction de Mgr le Dauphin (1640) (2).

 

 


 

(1)

Des Sciences en général. CHAP. I.
Des Eléments des lettres.
De la Grammaire. III.
De la Poésie. IV.
De l’Histoire. V.
De la Rhétorique. VI.
De la Dialectique . VII.
De la Sophistique. VIII.
De l’art de Lullius IX.
De la Mémoire artificielle. X.
Des Mathématiques en général. XI.
De l’Arithmétique. XII.
De la Géomancie. XIII.
[…]
De la Géometrie. XXII.
De l’Optique ou Perspectiue. XXIII.
De la Peinture. XXIV.
De la Statuaire, Sculpture, ou taille en bosse et de la Poterie et Fonte. XXV.
De la Spéculaire, ou art de faire les miroirs. XXVI.
De la Cosmimétrie, ou considération des mesures du Monde. XXVII.
De l’Architecture. XXVIII.
Des Métaux, et de la recherche de leurs mines. XXIX.
De l’Astronomie. XXX.
De l’astrologie judiciaire. XXXI.
Des deuinations en general. XXXII.
De la physionomie. XXXIII.
De la Métoposcopie. XXXIV.
De la Chiromantie. XXXV.
De la Géomancie derechef. XXXVI.
Des auspices ou augures, et des diuinations par les entrailles des animaux. XXXVII.
De la Spéculatoire. XXXVIII.
De l’Onirocritique. XXXIX. 148
[…]
De la Métaphysique. LIII.
[…]
De la Médecine en général. LXXXII.
( traduction française de 1582)

 

(2)

Il y a aussi, outre cette sorte de prédictions qui regardent le général, une autre façon de juger de l’avenir pour ce qui regarde les particuliers, en considérant l’extérieur de leur personne. Elle n’a pas été méprisée des philosophes, puisque Aristote même a fait un traité de la physionomie, où la plupart de ses jugements sont fondés sur les ressemblances des hommes au reste des animaux.
[…]
Pour ce qui est de la face, la métoposcopie se fonde sur les passages de l’Ecriture, qui disent que nous portons tous les marques sur le front de ce que nous devons devenir.
[…]
La chiromancie est en quelque façon appuyée de l’autorité des philosophes, qui veulent que les lignes qu’on voit dans la partie intérieure de notre main témoignent la longueur ou la brièveté de nos jours.
[…]
A parler sainement, ce sont des rêveries, qui témoignent merveilleusement de la faiblesse de l’esprit humain, et qui ne mériteraient que du mépris, si tant de personnes ne se laissaient aller à ce vain désir de savoir l’avenir par quelque voie que ce puisse être.
(Oeuvres, éd. de 1756, p. 367-370)

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