Grâce singulière

« Et je ne veux aussi, pour grâce singulière,
Que montrer à vos yeux mon âme tout entière; »
Le Tartuffe, III, 3 (v. 903-904)

Le terme est usité dans la langue courante (1), mais appartient aussi au vocabulaire théologique (2).

 

 


 

(1)

Il n’y a rien de plus agréable à l’oreille que notre E muet, que toutes les autres langues n’ont point, et qui finit la plupart de nos mots. Il fait les rimes féminines, qui donnent une grâce singulière à notre poésie.
(D. Bouhours, Entretiens d’Ariste et d’Eugène (1671), « Entretien sur la langue française », p. 66)

 

Je vous demande pourtant, par grâce singulière, de changer votre passion en amitié; et de m’aimer comme une soeur. – Ah Madame, reprit-il, je ne pourrai jamais vous aimer que comme ma maîtresse.
(M. et G. de Scudéry, Clélie, I, 2, 1654 p. 912)

 

(2)

C’est néanmoins une grâce singulière que Dieu fait à des âmes qu’il tire lui-même entièrement du commerce des hommes, pour les cacher dans le secret de fa face et sous l’ombre de ses ailes.
(A. Singlin, Instructions chrétiennes sur les mystères de N. S., 1644, t. VI, p. clxxxix)

 

Notre Seigneur lui avait donné cette grâce singulière, qu’il n’était point occupé des actions qu’il faisait, et lorsqu’elles étaient faites, qu’il en perdait comme le souuenir, tout s’effaçant de sa mémoire pour n’en être point empêché.
(Jean-Baptiste Saint-Jure, La Vie de M. de Renty, 1654, p. 556)

 

Quelque courte que soit la vie de l’homme, c’est l’effet d’une grâce singulière de demeurer fidèle à Dieu ; tant il est naturel à l’Homme de tomber; tant il est ordinaire à Satan de nous pousser à notre ruine.
(R. de Ceriziers, Les Eloges sacrés ou la Vie des saints, 1661, p. 117 )

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