Fâcheux

Dans ses Entretiens d’Ariste et d’Eugène (1671), le Père Bouhours prétend qu’il s’agit d’un mot à la mode :

Ces mots, fâcheux […], sont nouveaux dans le sens et dans le tour qu’on leur donne quelquefois. C’est un fâcheux; le monde est plein de fâcheux; les fâcheux.
( p. 101).

 

En réalité, on relève, tout au cours du XVIIe siècle, de nombreux emplois dans lesquels il est employé pour désigner l’importunité d’individus envahissants, envisagée comme une fatalité :

Du bruit et des fâcheux aujourd’hui séparée,
Ma seule fantaisie avec moi retirée,
Je puis ouvrir mon âme à la clarté des Cieux,
Théophile de Viau, Les Amours tragiques de Pyrame et Thisbé (1623), v. 1-3.

 

Vous n’oseriez sortir seulement dans la rue
Que d’un mauvais discours un fâcheux ne vous tue;
Jacques Du Lorens, « Satire XVII », Les Satires (1646), p. 150.

 

La satire et l’épître adressée aux grands ont, en outre, établi l’idée que le « commerce » avec les fâcheux est une servitude de la vie de cour :

Je me console, en attendant le jour
Que les fâcheux s’en aillent de la Cour
Boisrobert, « Epître XVI », Épîtres en vers (1646), p. 130.

 

Puisque le Ciel ennemi de ma joie
Illustre Abbé, ne veut plus qu’on te voie,
[…]
Que des fâcheux la foule insupportable
Qui t’environne, ou plutôt qui t’accable,
Boisrobert, « Epître III, Livre 4 », Épîtres en vers (1659), p. 185

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