L’impulsivité de la jeunesse est discutée et examinée dans le « petit traité » « De la vieillesse » de La Mothe le Vayer :
L’expérience nous montre assez qu’il n’y a que la froideur de leur sang qui puisse mettre à la raison tous les désordres que causent les ardeurs de la jeunesse. L’homme est ce Protée des poètes, à qui les mouvements des deux parties, l’irascible et la concupiscible, font changer de toute sorte de figure, jusqu’à ce que l’usage du bon discours l’oblige sur la fin de ses jours seulement, à prendre la plus digne de toutes et à s’y arrêter, faisant les fonctions d’un animal raisonnable dont il n’avait auparavant que le nom. C’est alors qu’il s’aperçoit de tous les précipices où l’impétuosité d’une jeunesse insensée l’a pensé faire périr ; et c’est alors qu’il s’estime heureux aussi bien que Sophocle, d’être défait d’elle comme d’un maître impérieux, furieux, et tout à fait insupportable.
(éd. des Oeuvres de 1756, II, 2, p. 284)
(voir également « c’est qu’il est jeune encore »)