L’hypocrisie des consolateurs importuns est stigmatisée dans un passage de la première partie de la Clélie des Scudéry (1654) :
[…] cependant il se trouve que ces mêmes gens qui disent qu’ils vont consoler, ne veulent point qu’on se console, et qu’ils murmurent aussi fortement quand une affligée cesse de pleurer, que si toutes les fontaines, et tous les fleuves du monde avaient tari ; et l’on dirait, ajouta-t-elle en riant, que les larmes des autres sont effectivement des perles qui doivent les enrichir, tant ils sont fâchés lorsqu’ils voient qu’on se laisse consoler par la raison, sans avoir besoin du secours du temps.
[…]
– Mais croyez-vous, dit-elle, que l’amitié de ces pleureuses de morts, soit plus sûre que la mienne ? car à ne vous en mentir pas, je suis persuadée qu’elles pleurent plus par tempérament, que par affection.
(éd. Chantal Morlet-Chantalat, Ière partie, livre III, p. 453)