Un raisonnement semblable est tenu dans la traduction française des Sept Livres de la physiologie (1554) de Jean Fernel, parue en 1655 :
C’est le propre d’un homme très généreux et très sage d’élever son esprit environné des vices du corps à la contemplation et considération des choses élevées […] Ceux qui se sont autrefois rendus les plus illustres en icelle doivent être justement estimés des dieux, et on leur doit rendre des honneurs très grands, tant qu’à cause qu’ils ont été admirables par leur haute sagesse qu’à cause qu’ils ont apporté des grands et très utiles bienfaits aux hommes.
(« Préface sur la médecine », p. 2-3)
Quel est donc celui d’entre les arts qui semble remporter le prix et avec l’aide duquel, renfermés dans les liens de ce corps, nous pouvons passer une vie heureuse et tranquille ? […] Vous ne trouverez rien de meilleur, rien de plus souhaitable, ni un don fait au genre des hommes plus excellent que la médecine.
(p. 12-13)
Si elles [les sciences] sont nécessaires, et si elles apportent quelque aide et quelque assistance, et si elles servent de degrés et ouvrent le chemin à la médecine, le médecin les apprendra toutes […] car la médecine est d’une si sublime connaissance qu’elle comprend entièrement dessous soi la science de la nature et des vertus de toutes les choses qui sont contenues dans la sphère de ce bas monde. […] et d’autant que ce que la médecine considère avec la raison, elle le rapporte et le rend propre à l’utilité des hommes, il est convenable de la nommer l’art universel.
(p. 16-17)