Dans son traité Du bon et du mauvais usage dans les manières de s’exprimer : des façons de parler bourgeoises et en quoi elles sont différentes de celles de la Cour (1693), François de Callières stigmatisera les dictons et proverbes comme étant propres à l’esprit bourgeois :
Je trouvai il y a quelques jours, poursuit le Commandeur, un homme de la ville à qui je ne dis pas un mot y qu’il n’y répondît par une salve de proverbes. Je lui parlai de quelque perte qu’il avait faite, il me dit d’abord : « Marchand qui perd ne peut rire » ; « Qui m’ôte mon bien m’ôte mon sang », mais « Contre fortune bon coeur ». […]
Je comprends bien, dit le duc, qu’il y a de la grossièreté à se servir trop fréquemment de quolibets ou de proverbes et à les entasser l’un sur l’autre comme votre homme de la ville. […]
Il ne faut pas, continua le Commandeur, faire le tort aux bourgeois de croire qu’il n’y ait que parmi eux des gens qui abusent de ces fortes de dictons et qui tombent en divers autres défauts dans le langage et dans les manières d’agir. L’esprit et l’air bourgeois est répandu sur plusieurs courtisans,
( p. 116-120)