Dans sa Défense de Sophonisbe (1663), Donneau de Visé ironisait sur les échecs des pièces de d’Aubignac, en dépit de la connaissance des règles que manifeste leur auteur :
Est-ce parce qu’il a fait La Pratique du théâtre ? Il a donné des règles qui lui ont été inutiles : il n’a jamais su ni faire de pièces achevées, ni en bien reprendre, ni même en faire faire à ceux qui ont pris de ses leçons. Les deux généraux de sa Zénobie ne paraissent que par force nécessaires à cette pièce, et bien qu’elle ait en quelque façon réussi sur le théâtre, elle a eu si peu de succès sur le papier qu’encore qu’il y ait fort longtemps qu’elle ait paru, la première impression en est presque demeurée toute entière aux libraires. Pour ce qui regarde ceux qui ont pris de ses leçons, ils s’en sont toujours mal trouvés. Il y a deux ans que l’on joua une pièce au Marais, nommée Erixène, dont il avait été trois ans à faire le sujet. Cette pièce parut sous le nom d’un jeune homme qui a beaucoup d’esprit. Il en avait fait les vers qui furent trouvés fort beaux. Mais ce sujet ayant été généralement condamné, bien qu’il eût été tant d’années à le faire, empêcha la pièce de réussir.
( p. 9-10)
Dans la préface du Dictionnaire des précieuses (1661) de Somaize, l’efficacité des règles pour plaire avait été mise en cause :
Monsieur de Somaize n’a rien fait qu’avec jugement, comme il sait que les choses qui sont dans les règles, ne sont pas toujours celles qui plaisent le plus, il en a encore d’autres, par lesquelles il était assuré de la réussite de ce livre, qui sont la quantité de galanteries qui se trouvent à la tête de chaque lettre, le nombre prodigieux d’incidents véritables qui se rencontrent dans les histoires de celles dont il parle.
( p. V)