Cet Argus

« Ergaste, le voilà cet Argus que j’abhorre,
Le sévère tuteur de celle que j’adore. »
L’Ecole des maris, I, 3 (v. 263-264)

La métaphore est fréquente, en particulier dans la littérature comique. Ainsi
– dans Le Jugement de Pâris en vers burlesques de d’Assoucy (1648) (1)
– ou dans une épigramme de Tristan L’Hermite (1648) (2).

 

On la trouve également dans d’autres textes, comme
– dans Le Parasite mormon (1650) (3)
– dans l’une des conférences recueillies par Richesource (4).

 

L’image est reprise plus bas (« votre Argus dupé »).

 

 


 

(1)

Jules de valeureux mérite,
Pour garder Françoise marmite,
Ayant des yeux plus qu’un Argus,
Qui valent mieux que fers aigus
(Charles d’Assoucy, Le Jugement de Pâris en vers burlesques, 1648, « Vers burlesques à la reine »)

 

(2)

Pour un jaloux d’ une belle femme.
Epigramme.

Jaloux du bel objet dont je suis amoureux,
En vain ta vigilance à le guetter s’attache ;
Argus avec cent yeux ne sut garder sa vache,
Crois-tu garder ta femme et tu n’en as que deux ?
(Tristan L’Hermite, Les Vers héroïques, 1648, p. 97)

 

(3)

N’est-ce pas une grande simplicité à un mari […] avec deux méchants yeux de penser tellement observer une femme qu’on l’empêche de mal faire, si Argus, qui en avait cent, ne put seulement conserver une vache ?
(Le Parasite mormon, 1650), p. 100 ED?)

 

(4)

Les partisans de la liberté des femmes ne manqueront pas de nous dire que toutes les précautions que l’on peut prendre pour les empêcher de mal faire, sont superflues; que comme elles sont infiniment rusées, il n’y a stratagème dont elles ne s’inspirent pour se satisfaire, que quelques Argus que soient leurs maris, elles savent les endormir par leurs flatteuses paroles […], que les plus hautes tours et les mieux bouchées ont toujours quelque ouverture secrète pour y recevoir une pluie d’or…
(la Septième conférence de l’Académie entretenue par sa Majesté dédiée à Monseigneur le duc de S. Aignan, premier gentilhomme de la Chambre du roi, sur la question posée par M. de S. Germain, S’il vaut mieux laisser vivre les femmes en liberté, ainsi qu’il se pratique en certains pays, que de les tenir enfermées, comme on fait en d’autres ?, p. 79)

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