Dans les « Quatrains du déiste », contenus dans un manuscrit de la Bibliothèque nationale (f. latin 10329), l’idée de la colère de Dieu, par laquelle
« on nous fait tant de peur » est mise en cause :
2
Le superstitieux n’est-il pas insensé
De se le [l’Etre éternel] figurer constant et variable
Embrasé de vengeance et d’un rien offensé,
Ennemi des tyrans et plus qu’eux redoutable ?
[…]
6
L’Eternel nous étant infiniment meilleur
Que n’est à ses enfants une soigneuse mère,
Nous peut-il imposer un infini malheur
Pour le contentement d’une feinte colère.
[…]
14
Mais de vouloir que Dieu punisse infiniment
L’homme pour ses défauts sous peine d’injustice
Est-ce pas accuser calomnieusement
L’éternelle bonté d’éternelle malice ?
(cité d’après A. Adam, Les Libertins au XVIIe siècle, 1965, p. 90-92)