Le risque, pour celui qui raille autrui, de subir un revers de satire était signalé par Chrysalde à la première scène de L’Ecole des femmes (« qui rit d’autrui »).
Dans la cinquième partie (1660) de la Clélie des Scudéry on trouve l’idée que ceux qui font des satires sont eux-mêmes objets de haine :
Mais comme les dieux sont justes, ceux qui ont le coeur assez mal fait pour aimer à faire des satires sont toujours haïs et méprisés, même de ceux qui rient le plus de leurs mensonges médisants. Ils sont parmi les hommes ce que sont les tigres et les panthères : on les veut voir par curiosité, mais on ne les veut point avoir chez soi. On les craint même lorsqu’ils se jouent, et on ne peut jamais se fier à eux. Et à n’en mentir pas on a raison de ne vouloir point d’amis qui soient ennemis déclarés de la justice, de l’humanité, de la vertu et de la vérité.
(Clélie, V, 1, 1660, p. 120-121)