Plus l’obstacle est puissant

« Plus l’obstacle est puissant, plus on reçoit de gloire,
Et les difficultés dont on est combattu,
Sont les dames d’atour qui parent la vertu. »
L’Etourdi, V, 6 (v. 1863-1865)

Une idée analogue était énoncée dans le Traité de la providence de Dieu de Sénèque :

Ainsi les adversités ne sauraient faire d’impression sur un esprit fort et courageux. Il demeure toujours dans la même assiette, et fait prendre ses couleurs à toutes les choses qui lui arrivent. En effet, il est plus fort que toutes sortes d’infortunes ; je ne dis pas qu’il ne les sent point ; mais il s’en rend victorieux, et s’élève comme dans un trône de tranquillité et de paix, au-dessus de tous les malheurs qui l’attaquent et qui le menacent et il prend les infortunes pour des exercices.
(traduction de 1669, p. 11)

 

La vertu s’énerve et s’amollit quand elle n’a point d’adversaire ; mais elle paraît en son lustre, et fait voir sa grandeur, son prix et sa force, lorsqu’elle montre ce qu’elle peut par les choses qu’elle supporte.
( p.13)

 

La vertu est avide des périls : elle regarde où elle ira, et non pas ce qu’elle doit endurer, d’autant que ce qu’elle doit endurer, fait une partie de sa gloire. […] Enfin Dieu favorise ceux qu’il veut mettre en réputation, toutes les fois qu’il leur présente quelque matière où leur vertu se puisse exercer. 11 faut fans doute que ce soit quelque chofe de difficile ; on reconnaît le bon pilote dans la tempête, et le bon soldat dans la mêlée.
( p. 44-45)

 

Non, non, ne craignez pas les choses que les Dieux présentent à nos âmes comme pour leur servir d’aiguillon. L’infortune est l’occasion qui fait paraître la vertu. On appellera justement ceux-là misérables, qui se sont laisser assoupir par une trop grande félicité , et qu’une tranquillité oisive, comme le calme dans la mer, empêche d’aller plus avant.
( p. 47)

 

Les gens de bien travaillent sans cesse, et travaillent volontairement; ils ne se laissent point entraîner par la fortune, ils la suivent de tous côtés , ils vont aussi vite qu’elle et s’ils eussent pu savoir où elle voulait les conduire, ils l’auraient bientôt devancée.
( p. 64)

 

Voir également « qui l’emportera, de ce diable ou de nous » et « il faut du haut et du bas dans la vie »

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