Dans une conversation de ses Nouvelles nouvelles (1663), Donneau de Visé avait défendu l’idée qu’une femme a le droit d’être courtisée sans qu’on soit légitimé à mettre en cause sa vertu :
Mais pourquoi, disent les uns, se persuader que parce qu’une personne est belle et qu’elle est courtisée de tout le monde, elle manque à son devoir ? Parce que, répond la plus grande partie du monde, l’on croit qu’une femme a de la faiblesse et qu’elle doit tôt ou tard se laisser vaincre aux persuasions de ceux qui lui font la cour. Voilà des soupçons bien mal fondés et des conséquences bien ridicules ; comme si nous n’avions pas une infinité d’exemples qui prouvent le contraire ! C’est pourquoi je tiens qu’un semblable soupçon, loin d’apporter du désavantage à une belle, lui doit être glorieux, puisqu’il n’est fondé que sur une de ses perfections et qu’il ne lui peut laisser la moindre tache, si ce n’est que le monde entier avoue que ce soit un crime que d’être belle, ce qui ne se peut sans faire injure aux dieux et à la Nature.
( t. II, p. 29-30)
Une des « maximes du mariage » de L’Ecole des femmes énonçait que la femme doit plaire seulement à son mari et que « Pour-rien-doit-etre-compté / Que les autres la trouvent laide ».