Il est aisé de voir que vous aimez un peu

« Ma foi, Madame, avouons la dette, vous voudriez qu’il fût à vous, et dans toutes vos actions il est aisé de voir que vous aimez un peu ce jeune prince. »
La Princesse d’Elide, IV, 1

Cette scène IV, 5 de La Princesse d’Elide présente de grandes similitudes avec les v. 2525-2552 de la comédie El desdén con el desdén (1654) d’Agustin Moreto, où le valet reçoit le même accueil lorsqu’il suggère à Diana qu’elle est amoureuse de Carlos.

L’idée que l’amour se révèle par le seul fait de vouloir plaire se trouve également dans des « maximes d’amour« :
– chez Bussy-Rabutin (1663) (1),
– dans un recueil de Maximes d’amour de 1666 (2).

L’idée est discutée au livre 2 de la 9e partie du Grand Cyrus des Scudéry (3).

 

 


 

(1)

Vous voulez qu’on vous trouve belle
Cependant vous êtes cruelle,
On ne saurait vous enflammer,
Je ne vous crois pas trop sincère,
Car enfin lorsque l’on veut plaire,
C’est signe que l’on veut aimer
.
(Bussy-Rabutin, « Maximes d’amour »[1663], dans les Poésies de Madame la comtesse de la Suze, Sercy, 1666, p. 77)

 

(2)

C’est un commencement d’amour en une femme que de ne vouloir pas qu’un amant la néglige.
(Maximes d’amour, C. Barbin, 1666, p. 33)

 

(3)

Pour moi, dit Cléobuline, je comprends bien qu’on peut souhaiter d’être estimée de tout le monde : mais j’avoue que je n’ai jamais compris que l’on dût désirer de donner de l’amour, à des Gens pour qui l’on n’en veut point avoir. Lire la suite…
(Le Grand Cyrus, 9, 2, p. 6305)

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