Dans Le Charme de la voix, de Thomas Corneille, c’est en chantant et en « touchant l’oreille » du duc que Fénise fait naître son amour :
Le Duc en est surpris, il s’approche, il s’avance.
Je me perds, je me trouble à le considérer,
Interdit et confus, je l’entends soupirer.
Et l’un et l’autre atteints de blessures pareilles,
S’il m’éblouit les yeux, je touche ses oreilles.
(I, 1, p. 412)
Il n’est pas rare, par ailleurs, que dans la littérature facétieuse, l’oreille ait un sens grivois. Molière use des ambiguïtés de l’oreille dans Les Précieuses ridicules (« de toutes nos oreilles »), L’Ecole des femmes (« par l’oreille »« ), La Critique de l’Ecole des femmes (« chaste des oreilles »), et Les Femmes savantes (« de toutes vos oreilles »).