L’expression est à la mode.
A ce titre
– elle est employée à plusieurs reprises dans le Dialogue de la Mode et de la Nature (1).
– elle est mentionnée dans le traité Des mots à la mode, et des nouvelles façons de parler de François de Callières (1693) (2)
– elle fera l’objet de railleries dans la réédition des Entretiens d’Ariste et d’Eugène (1e éd. 1671) du Père Bouhours (3).
(1)
Le bel air, la belle manière,
Le beau tour, le beau sentiment
Le tendre, le fort, et ma chère,
Sur toute sorte de matière,
Me plaisent furieusement.
(Dialogue de la Mode et de la Nature, Seconde édition, s.l., 1662, p.57. Voir également p. 6)
(2)
Quiconque du bel air veut suivre la méthode,
Sait orner ses discours de ce terme à la mode
[…] Et de ces jolis mots tout sectateur fidèle
Du langage parfait s’estime le modèle;
A la ville, en province, il se fait écouter ;
Le campagnard l’admire et cherche à l’imiter.
(Des mots à la mode, et des nouvelles façons de parler de François de Callières, p. 221)
(3)
Je connais des gens qui l’ont incessamment à la bouche, et qui prétendent parler à la mode en disant : « il a le bel air, il chante, il danse, il s’habille du bel air; il fait tout de bel air; il a l’esprit tout à fait du bel air; il le porte du bel air. – Ces gens-là sont bien ridicules avec leur bel air, reprit Eugène; cette façon de parler est décriée parmi ceux qui parlent bien; ils ne s’en servent qu’en riant, pour se moquer des gens du bel air.
(Le P. Bouhours, Entretiens d’Ariste et d’Eugène, édition de 1741, p.131)